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Richard iii

de William Shakespeare
mise en scène Jérémie Le Louët
Spectacle créé en collaboration avec le Théâtre 13
Du 13 novembre au 23 décembre 2012
T13 / Bibliothèque
2h

Une fable au lyrisme incandescent sur la mécanique du pouvoir : à travers des élans amoureux, des prêches religieux, des discours politiques et des appels au combat, Shakespeare nous fait entendre, scène après scène, que le langage a le pouvoir de tout corrompre. Lorsque les puissants n’ont pas de parole et que les faibles n’ont pas les mots, la violence entre les hommes atteint son paroxysme.

Dans cette pièce de jeunesse, Shakespeare fait le portrait de Richard, duc de Gloucester, personnage physiquement et moralement difforme qui va ravir le pouvoir à ses frères et à leur descendance en les conduisant à la mort.

Comment, dans un monde corrompu où tout va pour le pire, un homme « différent » s’élève-t-il, par l’éloquence et l’intensité de son verbe ? Richard dénonce, maudit, châtie, asservit, assassine ses proches. Il use de tous les artifices du théâtre : séduction, manipulation, composition, imprécation, et fait de son ascension puis de sa chute un spectacle très divertissant ; une démonstration implacable, sarcastique et rageuse, de la monstruosité du monde.

Tragédie de la mystification, Jérémie Le Louët trouve dans Richard III un terrain de jeu exaltant pour ses expérimentations langagières, son goût du séquençage et sa « fascination/exécration » pour les monstres de pouvoir.

Générique

Avec
Julien Buchy (Clarence, le Roi Edouard, la Duchesse),
Anthony Courret (Hastings, un assassin),
Jonathan Frajenberg (Buckingham, un assassin),
Noémie Guedj (Lady Anne),
Jérémie Le Louët (Richard),
David Maison (Rivers, Catesby, Brackenbury),
Dominique Massat (Elisabeth),
Stéphane Mercoyrol (Marguerite, Richmond)





Adaptation Jérémie Le Louët, Scénographie Blandine Vieillot, Costumes Mina Ly, Lumière Thomas Chrétien, Son Simon Denis

Production La Compagnie des Dramaticules. Coproduction Le Théâtre de Rungis, le Théâtre André Malraux de Chevilly-Larue, le Théâtre de Corbeil-Essonnes, la Scène Watteau à Nogent-sur-Marne. Résidence de création au Théâtre à Châtillon. Avec l’aide à la création du Conseil régional d’Ile-de-France, du Conseil général du Val-de-Marne, de la Communauté d’agglomération Seine Essonne et de la Mairie de Paris. Spectacle créé en collaboration avec le Théâtre 13.

Note d’intention

Simulation magistrale d’un mégalomane

Lorsque Shakespeare écrit Richard III, il a vingt-huit ans (on date sa rédaction autour de 1592). Il n’a pas encore écrit Roméo et Juliette, Hamlet, Othello, Le Roi Lear, ni aucune autre des pièces qui feront sa gloire. On perçoit encore dans Richard III l’influence de ses maîtres, Marlowe et Sénèque, mais pour la première fois dans son oeuvre, son style domine de bout en bout. C’est la naissance d’un auteur « monstre ». Richard III est la dernière pièce historique d’un ensemble qui forme, avec les trois parties d’Henry VI, une tétralogie. Shakespeare y fait le portrait de Richard, Duc de Gloucester, personnage moralement et physiquement difforme, qui va ravir le pouvoir à ses frères et à leur descendance en les conduisant à la mort.

La pièce pose une question assez simple : comment, dans un monde corrompu où tout va pour le pire, un homme «différent» s’élève-t-il, par l’éloquence et l’intensité de son verbe ? Richard dénonce, maudit, châtie, asservit, assassine ses proches. Il use de tous les artifices du théâtre : séduction, manipulation, composition, imprécation, et fait de son ascension un spectacle très divertissant ; une démonstration implacable, sarcastique et rageuse, de la monstruosité du monde.

« Il y a une langue capable d’embobeliner le Diable » Charles Lamb

Le style de Richard III est uniforme d’un bout à l’autre. Il est emphatique, hautement recherché, d’expression excessive, rempli de cris, d’imprécations, de violence, de discours injurieux et de ruptures sidérantes – une langue de combat.

« L’Acteur » est mon obsession ; l’Acteur et sa parole, trop souvent empêtrés dans une syntaxe molle, scolaire et attendue ; l’Acteur qui méconnaît les graphiques respiratoires des sentiments, qui ignore le récitatif, le chant, les déplacements de voix, les nuances de timbres et les ruptures imprévisibles dans le torrent des mots. L’Acteur doit, comme le chanteur, comme le prédicateur, « nous réveiller nerfs et coeur », d’autant plus s’il ambitionne de jouer Shakespeare, la langue théâtrale la plus baroque et barbare jamais écrite.

« Seul ce qui est insoutenable est profondément tragique, profondément comique, essentiellement théâtre. (…) La représentation des pièces de Shakespeare me donnait l’impression de rendre soutenable l’insoutenable. C’était un apprivoisement de l’angoisse. » Eugène Ionesco

En France, on a parfois tendance à jouer Shakespeare comme on jouerait Marivaux. On bavarde… On bavarde… On dit de belles choses. On admire la finesse d’esprit, la profondeur psychologique des personnages et l’originalité des intrigues, mais on oublie que Shakespeare fut d’abord un poète au lyrisme incandescent. Le génie du plus grand auteur de théâtre de tous les temps est d’abord dans sa puissance poétique. Son génie théâtral est dans son génie poétique.

« Au théâtre, il y a la parole : la parole est l’ennemie ; la parole utilisée comme elle l’a été, c’est-à-dire jamais décantée, jamais chantée, jamais niée, jamais persécutée, jamais assez persécutée. Je veux dire qu’on a nié le chant. » Carmelo Bene

Tous mes spectacles témoignent d’une mise en crise de la parole, dans une société où la parole est corrompue. De Macbett à Salomé, en passant par Hot House et Le Horla, mon héros favori est un chef d’orchestre : chef d’orchestre d’une mécanique implacable qui finit par tout broyer. Richard III s’inscrit dans un parcours de troupe qui a démarré fin 2002 avec la création de la Compagnie des Dramaticules. La fidélité des acteurs qui m’accompagnent m’a permis de créer avec eux une « grammaire de jeu », musicale et chorégraphique, qui est le socle de mon travail de metteur en scène. Richard III, tragédie de la mystification, est un terrain de jeu exaltant pour mes expérimentations langagières, mon goût du séquençage et ma « fascination/exécration » pour les monstres de pouvoir.

La scénographie

On oppose à tort théâtre de texte et théâtre de corps. Le texte est littérature, mais pas la voix humaine qui le tord. La parole est un mouvement, par la prise de respiration qui la précède et par l’expiration qui la presse de sortir. J’aime me rappeler que dans le théâtre élisabéthain, c’était l’intensité du verbe, les caractères extraordinaires des personnages et l’engagement physique des acteurs qui galvanisaient la foule. Le Globe était un théâtre à la scénographie unique dans lequel furent jouées presque toutes les pièces de Shakespeare.

Mon Richard III est un projet de jeu : la scénographie aura vocation à laisser le champ libre aux acteurs. Pas de grosse structure, mais un sol travaillé et des lumières qui prendront en charge la structuration de l’espace. Comme dans tous mes spectacles, les entrées et les sorties des acteurs se feront à vue, les coulisses faisant partie intégrante du terrain de jeu.

Sur le plateau, les artifices théâtraux seront revendiqués comme accessoires et comme signes : projecteurs et néons utilisés comme éléments scénographiques, chaises ou bancs pour les acteurs qui ne sont pas en jeu, portants pour les costumes (certains acteurs endossant plusieurs rôles), paravents, micros sur pied, couronnes, poignards…

L’atmosphère de Richard III est funèbre, sanglante et crue. Seuls l’incandescence extrême de la langue et le sang viendront réchauffer le plateau et salir les costumes qui, comme l’ensemble des éléments du spectacle, ne revendiqueront aucune historicité. Les couleurs seront rares mais signifiantes et les contrastes violents.

L’adaptation

J’ai coupé les motifs historiques de la pièce. D’abord parce qu’ils la rendent confuse pour qui ne connait pas l’histoire d’Angleterre sur le bout des doigts. Aussi parce je travaille sur une forme de fulgurance, sur des variations d’intensité, de rythmes et très peu sur le 16ème siècle. C’est la confrontation des monstres, l’ascension puis la chute de Richard qui donnent à la pièce sa dimension intemporelle. C’est sur la trajectoire du personnage et sur les figures qui l’environnent que j’ai décidé de concentrer l’action.

Si par le passé, certains traducteurs ont volontairement édulcoré le style et tordu le sens pour faire passer Shakespeare plus facilement au lecteur/spectateur français, plus personne aujourd’hui n’accuse le sens de ses pièces. La langue de mon adaptation est plus ou moins influencée par la traduction de François-Victor Hugo, que j’ai lue avec plus d’intérêt que les autres, sans qu’elle ne m’ait réellement satisfaite. J’ai souhaité que la langue soit fidèle à l’euphuisme des premières pièces de Shakespeare, sans sacrifier à la clarté du sens. J’ai opté pour le vers libre qui permet une grande souplesse entre le décasyllabe (trop court), l’alexandrin (trop français) et le Quatorzain (trop long).

Richard III est une tragédie du langage. A travers les prêches religieux, les élans amoureux, les discours politiques et les appels au combat, Shakespeare nous fait entendre, scène après scène, que la parole a le pouvoir de tout corrompre. Lorsque les puissants n’ont pas de parole et que les faibles n’ont pas les mots, la violence entre les hommes atteint son paroxysme

Jérémie Le Louët



Entretien avec Jérémie Le Louët

Entretien avec Jérémie Le Louët

Nouvelles du 13 : Est-ce parce que vous avez joué et mis en scène Pinter, Ionesco, Wilde et Maupassant que vous osez aujourd’hui vous attaquer à Shakespeare et à son Richard III, ou parce que vous aviez cette pièce en vous depuis toujours ?

Jérémie Le Louët : Richard III s’est imposé à moi car la pièce réunit des thématiques qui me sont chères telles que la transgression, la monstruosité, ou la terreur et parce que j’ai toujours aimé défendre des langues de « combat ». Après m’être immergé dans des œuvres du 19ème et du 20ème, toutes influencées d’une manière ou d’une autre par Shakespeare, j’ai ressenti la nécessité de me rapprocher de la « source ». Mais mettre en scène Shakespeare n’est pas un défi que je me lance. Je ne me sens pas plus intimidé à l’idée de mettre en scène Richard III que je ne l’ai été lorsque j’ai créé la Salomé de Wilde ou Le Horla de Maupassant, qui sont pour moi des sommets. A chaque fois, l’enjeu est monumental. Et puis il y avait déjà du Shakespeare dans mon premier spectacle Macbett de Ionesco. J’ai été très marqué par ces célèbres vers de Macbeth : « C’est la fable, racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne veut rien dire ». Ces vers hantent tous mes spectacles.

Nouvelles du 13 : De quelle manière allez-vous traiter la laideur physique de Richard qui en plus d’être laid à l’intérieur, est censé l’être à l’extérieur ?

Richard n’est pas Quasimodo. Je le vois plutôt comme un caméléon capable de changer de physionomie au gré des situations et de ses interlocuteurs. Alors pour Richard, pas de grimage, pas de masque, pas de bosse, mais des intensités et des sentiments, des souffles et des cris qui tordent le visage et s’impriment sur le corps. Pas de contorsion farcesque, mais une démarche chaloupée et oblique. Pas de composition de personnage mais le vice, la fièvre et la haine qui suintent.

Nouvelles du 13 : On parle de la langue de Shakespeare, pourtant elle n’existe et ne parvient aux spectateurs francophones que par la traduction et l’adaptation. Vous avouez avoir été influencé par le travail réalisé par François-Victor Hugo : peut-on en connaître les raisons ?

Toutes les traductions qui ont suivi se sont positionnées par rapport à celle-ci. Il m’a donc semblé essentiel de la lire comme une référence. J’ai été sensible à la tonalité et à l’utilisation de certains archaïsmes qui, chez François-Victor Hugo, ne semblent pas forcés et donnent au texte cette impression d’authenticité. Pour autant, le sens et la syntaxe sont parfois confus et les cadences indigestes. Dans mon adaptation, j’ai privilégié le rythme de la scansion, plus que l’exactitude patrimoniale. Richard III étant une pièce historique, j’ai souhaité que le spectateur qui ne connaitrait pas l’histoire d’Angleterre puisse tout de même suivre et comprendre le destin des protagonistes. Ainsi, ai-je focalisé l’action sur ce qui me semble être la sève de cette œuvre : une guerre de monstres dans le sang et les larmes.

Nouvelles du 13 : Vos spectacles sont marqués par au moins deux constantes formelles : un parti pris esthétique épuré (plateau nu, éclairages travaillés, accessoires choisis, costumes intemporels) et un travail quasi musical de la phrase, en termes de dynamique, de tempo et de respiration. D’où vous viennent-elles et de quelle manière allez-vous les exploiter dans Richard III ?

Jean-Louis Barrault souhaitait dans ses spectacles « que le flot continu de jeu soit, comparable au flot continu d’un orchestre. » Le montage est au film ce que la partition est à la musique. Je suis venu au théâtre par ma passion du cinéma (Welles, Fellini, Lynch) et j’ai toujours cherché à reproduire au théâtre « l’intensité continue » des grands films. Au théâtre, le montage se refait chaque soir en direct et la représentation est un long plan séquence ; la respiration des comédiens est le rythme du spectacle, leur parole la percussion et leur regard la vibration. Dans Richard III, la poésie amène les situations à des intensités époustouflantes. Pour que le spectacle soit bien « monté », ou bien « partitionné », l’ordonnancement du plateau devra être extrême et les acteurs maîtres de leur outil.

Nouvelles du 13 : Avez-vous été poursuivi vous-même en tant que spectateur par une mise en scène de Richard III, si oui laquelle et pourquoi ?

Très honnêtement, non. En revanche, j’ai été poursuivi par des interprétations shakespeariennes : Orson Welles dans Macbeth et Carmelo Bene dans Othello. Ils sont tous deux dans la plus haute intensité poétique et dans la plus grande violence animale.

Nouvelles du 13 : Pensez-vous comme Luc Bondy, nouveau directeur de l’Odéon, l’a récemment déclaré que « Savoir regarder les comédiens, les accompagner, est un véritable art », et comment cela se passe-t-il, lorsqu’on occupe soi-même le rôle-titre, comme cela sera le cas pour vous dans ce Richard III ?

Savoir regarder et accompagner les comédiens serait plutôt une position relative au spectateur, non? Je ne conçois pas la direction d’acteurs comme une chose mystérieuse, passive ou extérieure. Au contraire, diriger les comédiens est un artisanat et dans mon travail, répéter est un entraînement. J’essaie d’insuffler à mon équipe une unité de jeu, dans un projet de troupe qui a commencé depuis bientôt dix ans. Quant à ma place dans ce projet, les comédiens, pendant les répétitions, ont la malchance d’avoir un partenaire qui ne cesse d’entrer et de sortir de scène. Mais ils ont en contrepartie la chance d’avoir un metteur en scène qui connait leur cheminement et l’éprouve avec eux de l’intérieur, comme le capitaine d’un bateau.



Propos recueillis par Flavien Boiret

Bio

Jérémie Le Louët est metteur en scène et comédien.
Il effectue sa formation théâtrale dans les classes de Michel Fau et de Stéphane Auvray-Nauroy. Entre 1999 et 2002, il joue notamment dans Elle de Jean Genet au Théâtre le Colombier, Marion Delorme et Le roi s’amuse de Victor Hugo au Théâtre du Marais, Occupe-toi d’Amélie de Georges Feydeau au Théâtre le Trianon.
En octobre 2002, il réunit un groupe de comédiens de sa génération avec lequel naît la Compagnie des Dramaticules. Dès lors, il interroge les notions d’interprétation et de représentation en portant un regard critique sur le jeu. Son projet de troupe est un projet de jeu.
En février 2003, il crée Macbett de Ionesco au Théâtre Le Proscenium. Il y pose les bases de son travail sur le tempo, la dynamique et le phrasé. En octobre 2004, il illustre, par un prologue, la Symphonie Pastorale de Beethoven interprétée par l’Orchestre de Paris, sous la direction de Marek Janowski, au Théâtre Mogador. En 2005, il présente une recréation de Macbett de Ionesco au Théâtre 13 et y interprète le rôle de Duncan. Il joue ensuite le rôle de l’Officiant dans Rated X, création d’Angelo Pavia présentée à la MC93 à Bobigny en septembre 2006. En décembre 2007, il met en scène Hot House d’Harold Pinter, spectacle dans lequel il interprète le rôle de Lush. En janvier 2009, il met en scène Un Pinocchio de moins ! d’après Les aventures de Pinocchio de Carlo Collodi ; il interprète les rôles de Geppetto, Mangefeu, le Grillon-qui-parle… Il crée Le Horla de Maupassant au Festival d’Avignon 2010. Il interprète Hérode dans Salomé d’Oscar Wilde qu’il met en scène en janvier 2011.

La Compagnie des Dramaticules

2002/2003
Création de la Compagnie des Dramaticules
2004/2005
Création de Macbett d’Eugène Ionesco au Théâtre 13 à Paris
2006 Festival d’avignon
Reprise de Macbett au Théâtre du Balcon
2007/2008
Création de Hot House d’Harold Pinter au Théâtre de Cachan – Jacques Carat
Création de Arrêt de jeu, petite forme autour d’Harold Pinter
2008 Festival d’avignon
Reprise de Hot House au Théâtre du Balcon
2008/2009
Création de Un Pinocchio de moins ! d’après Carlo Collodi au Théâtre Romain Rolland de Villejuif
Création de Affabulations, petite forme autour des Fables de Jean de La Fontaine
2009/2010
Création de Plus belle la vie d’une compagnie, feuilleton théâtral en trois épisodes à la Grange Dîmière Théâtre de Fresnes
2010 Festival d’avignon
Création du Horla de Guy de Maupassant au Théâtre Le Petit Chien
Reprise de Macbett au Théâtre Le Petit Louvre
2010/2011
Création de Salomé d’Oscar Wilde à l’Espace Culturel André Malraux au Kremlin-Bicêtre
Création des Décadents, petite forme autour des conteurs français de la fin du 19ème siècle
2011/2012
Reprise du Horla au Théâtre Mouffetard à Paris
Création des Monstres, petite forme autour de la figure du «monstre», en prévision de la création de Richard III

Les résidences
2007/2011Résidence sur la Communauté d’agglomération du Val de Bièvre
2011/2013
Résidence au Théâtre de Rungis, au Théâtre de Corbeil-Essonnes et sur la Communauté d’agglomération Seine Essonne

Site de la compagnie

 

Extraits de presse

Voici donc un spectacle fort, qui va au bout de son parti pris et ne manquera pas d’ébranler le spectateur.

Richard III est un monstre, physiquement et moralement. Il est disgracieux, boiteux, cynique, ambitieux et ne renonce à priori devant aucune bassesse pour arriver à ses fins: accéder au trône d’Angleterre et ceindre la précieuse couronne.
Oui mais voilà, Richard III est un merveilleux orateur, subtile manipulateur, capable de se faire épouser par la veuve éplorée dont il a tué père et mari, capable de se gagner des alliés parmi les princes mais également parmi les plus humbles puis de les assassiner une fois son dessein servi, sans regarder s’il s’agit de sa propre famille qui se dresse entre lui et son but.
Dernière pièce d’une tétralogie historique librement inspirée de la fameuse guerre des deux roses qui opposa la maison royale de Lancastre à celle d’York, « Richard III », de William Shakespeare, relate l’ascension puis la chute brutale d’un tyran, mais expose surtout avec brio les subtils mécanismes d’un pouvoir politiques corrompu ainsi que la force de manipulation obtenue par la maitrise de la langue.
Jérémie Le Louët, metteur en scène et interprète du personnage de Richard III, a beaucoup travaillé sur le verbe et le rythme pour nous livrer une adaptation à la fois violente et lyrique de cette pièce passionnée. Il s’est inspiré de plusieurs traductions (dont celle de François-Victor Hugo) pour trouver le ton, le tempo et l’emphase qu’il jugeait en adéquation avec la langue baroque et parfois barbare du poète anglais, vouée à galvaniser les foules et à clouer les spectateurs sur leur siège par sa puissance.
Loin des adaptations françaises traditionnelles qui mettent en avant l’aspect psychologique et la subtilité de l’intrigue, Jérémie Le Louët a fui ce qu’il considère comme du bavardage et a mis en avant ce qui semble pour lui un formidable terrain de jeu pour ses expérimentations langagières et son goût pour le séquençage (déjà perceptible dans sa reprise du « Horla » au Théâtre Mouffetard à Paris).
En prenant le parti de mettre de côté les arguments historiques de la pièce, il recentre ainsi l’intrigue autours du protagoniste, objet de détestation mais également de fascination, sentiments déjà étudiés lors de sa dernière création.
Monstre. Plus qu’un simple personnage théâtral, Richard III est l’essence du théâtre même. Il en utilise tous les artifices pour parvenir à ses fins, de la séduction à l’imprécation, tout en étant lui-même l’instigateur de l’implacable machinerie qui finira par le broyer, faisant ainsi de son parcours un merveilleux divertissement dont le spectateur ne peut détourner son attention.
Pour illustrer sa vision, Blandine Vieillot imagine une scénographie épurée et abrupte : un plateau nu structuré par la seule lumière (dont on souligne la qualité, avec à la mise en oeuvre Thomas Chrétien), des changements à vue, des jeux de néons, froids et graphiques, une alternance de scènes jouées et de monologues assénés au micro, qui séquencent habilement le spectacle et imposent un rythme saccadé, violent mais également une atmosphère funèbre et crue jusqu’à l’apothéose finale, sanglante.
Très exigeante en ce qui concerne l’engagement physique des comédiens, cette adaptation de Richard III ne tolère ni tiédeur dans les intentions, ni hésitation dans les phrasés, ou, comme le dit si bien Jérémie Le Louët, dans « la graphique respiratoire des sentiments », qui doit être tout sauf académique (pour ne pas dire scolaire).
Chaque respiration, chaque intonation, semble être savamment dosée afin d’obtenir le rendu millimétrique imaginé par le metteur en scène. A ce difficile exercice, il faut bien avouer que c’est surtout lui qui excelle, en nous livrant une interprétation de Richard III plus que magistrale, même si Dominique Massat dans le rôle d’Elisabeth et de Stéphane Mercoryol dans le rôle de Marguerite et de Richmond se détachent également.
Voici donc un spectacle fort, qui va au bout de son parti pris et ne manquera pas d’ébranler le spectateur.
 
Froggy’s delight – Cécile B.B.



Extrait vidéo

Rencontre


 

Rencontre avec Jérémie Le Louët et toute l’équipe artistique du spectacle le dimanche 2 décembre 2012 à l’issue de la représentation vers 17h45.

 

Audiodescription


 

Audiodescription en direct pour les mal-voyants les jeudis et dimanches entre le 29 novembre et le 16 décembre 2012

Le nombre de casques étant limité, il est impératif de réserver au moins 7 jours à l’avance auprès d’Yselle Bazin au 01 45 88 41 89.

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Garde d’enfants


 

Garde d’enfants dimanche 25 novembre 2012 pendant la représentation de 15h30 (6€ par enfant) . Spectacle de conte / atelier / goûter avec Carole Visconti.

Réservation indispensable par téléphone, au moins 7 jours à l’avance au 01 45 88 62 22

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