Les survivantes
T13 / Glacière
Inspiré de témoignages recueillis par le Mouvement du Nid, Les Survivantes retrace le parcours de cinq femmes tombées dans la prostitution. La souffrance, la peur mais aussi l’humour qui caractérisent ces prostituées et leurs espoirs sont toujours au cœur du combat … Face à elles, au milieu d’elles, un homme…
Entre le va et vient des camions et le bruit lancinant de l’autoroute, quel avenir attend les survivantes de la prostitution ? Cachées dans les profondeurs d’une station-service près de la frontière belge, cinq femmes au parcours différent vont se révéler dans un même combat : sortir de l’enfer de la prostitution. Elles vont tour à tour, face à un homme qui incarne trois clients et un proxénète, nous livrer leur histoire, détruisant les mécanismes fantasmagoriques savamment entretenus par une société complice.
Les doutes, les blessures physiques et morales, la vacuité de leur corps transformé en objet sont les seules références objectives à cette tragédie humaine.
Aujourd’hui plus que jamais, la migration des populations et les pays en guerre favorisent la traite des êtres humains et l’esclavage sexuel. La marchandisation des corps via les réseaux sociaux s’est banalisée au même titre que la violence qui les accompagne.
Il y a donc urgence à sortir du silence qui entoure encore l’un des tabous les plus tenaces, la prostitution, en donnant la parole à ces femmes.
Chaud et froid au bord de cette autoroute sans destination…
On y passe, on y vit, on y meurt ?
Non, on s’en sort.
Isabelle Linnartz
Les Survivantes
Texte Isabelle Linnartz et Blandine Métayer, mise en scène Isabelle Linnartz
Avec Amel Charif, Gigi Ledron, Isabelle Linnartz, Jean-Claude Leguay, Blandine Métayer, Catherine Wilkening
Collaboration artistique Paula Brunet Sancho, Lumières Arnaud Jung, Scénographie Catherine Bluwal, Création sonore et composition musicale Sheldon, Costumes Sidonie Pontanier
Production Compagnie Les Turbulentes. Coproduction Le Mouvement du Nid.
Spectacle créé en collaboration avec le Théâtre 13 / Paris
Extraits de la revue de presse
L’accent est mis sur la normalité de ces personnages. Leurs paroles, leurs échanges, leurs façons de voir pourraient être ceux de n’importe qui. Mis à part cette poussée de violence qui surgit par moment comme un stigmate de la violence quotidienne qu’elles subissent. Mais la pièce refuse de tomber dans le drame et c’est plutôt le côté vivant qui est privilégié. La trame du spectacle raconte d’ailleurs en filigrane la lutte de ces femmes pour s’arracher à ce milieu et leur victoire.
L’histoire de la réinsertion sociale sur lequel débouche Les Survivantes (car oui, tout finit très bien), passe finalement un peu au second plan par rapport au réalisme de la vie commune de ces cinq femmes en contact direct avec la violence masculine et avec l’indifférence d’une société qui les tolère sans les intégrer. Reste que dans cette existence qui ressemble à une survie extrêmement précaire, des instants de grâce naissent parfois, comme cette courte scène où l’une des filles, incarnée par Gigi Ledron, chante à capella dans le silence aride de ce froid morceau de terre qui semble abandonné. Bruno Fougniès – Regarts.org
Elles sont tombées dans la prostitution et désirent sortir de cet enfer. Privilégiant un décor sombre et urbain, baignant dans des lumières froides et évasives, le quotidien de ces femmes nous est évoqué à travers de brèves scènes réalistes et rythmées. Astucieusement le spectacle met en exergue le cynisme et la bonne conscience du proxo et des clients et d’autre part le sentiment de révolte et d’aliénation, qui taillade ces prostituées.
Dans l’esprit de ce texte à la fois humaniste et militant la metteuse en scène se fait la porte-parole de toutes ces femmes brisées, prises dans un cercle infernal.
Le traitement théâtral proposé par Les Survivantes se profile d’autant plus vivant qu’outre son message social il y a dans le spectacle un aspect subtilement chorégraphique. Ce dernier est rendu par la gestuelle un peu désarticulée des personnages, suggérant par-là autant la marchandisation du corps que sa vulnérabilité. Thierry de Fages – Blog de Phaco
Rencontre le 15 mars 2020 / équipe artistique
Dimanche 15 mars 2020 après la représentation de 15h
Rencontre avec l’équipe artistique et le témoignage d’anciennes prostituées.
Entrée libre et gratuite.
Rencontre le 20 mars 2020 / Médecin du Monde / Sorbonne
Vendredi 20 mars 2020 après la représentation de 20h
Rencontre avec la participation de Médecin du Monde / Hélène Lebail, responsable de mission pour le dispositif Lotus Bus (qui présentera le programme de prévention de Médecin du Monde auprès des travailleuses et travailleurs du sexe chinoises dans le 13ème) et de l’association des droits de l’Homme de la Sorbonne / Tanya Vasilev (Master Droits Publics).
Entrée libre et gratuite.
Garde d’enfants contée dimanche 15 mars 2020 pendant la représentation (gratuit)
Spectacle conte / atelier / goûter
Garde d’enfants (de 4 à 9 ans) pendant la représentation de 16h.
Réservation indispensable par téléphone, au moins 7 jours à l’avance au 01 45 88 62 22
Un dimanche par spectacle, nous vous proposons de prendre en charge vos enfants pendant la représentation de 16h (rassurez-vous, on vous les rend après !). Et comme nous sommes un théâtre, nous ne nous contentons pas de les garder, mais nous les invitons à assister à un spectacle de contes, suivi d’un petit atelier avec animations assurées par les conteurs. Le tout est clôturé par un goûter.
Les contes et ateliers sont animés par la Compagnie Tout Ouie et Carole Visconti et sont différents pour chaque spectacle.
Exposition photographique Anouck Everaere et Margot Raymond
Dans le hall du Théâtre 13 / Jardin, du 3 mars au 5 avril 2020
Anouck Everaere et Margot Raymond
Exposition photographique
Cette exposition est une mise en lumière de la violence sous-jacente que subissent les femmes en prostitution.
En savoir plus sur les photographes :
Anouck Everaere
Margot Raymond
Interview d’Isabelle Linnartz (vidéo)
Les Instantanés du 13 / Réalisation et montage Andréa Fernandez