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Les fils de la terre

d'après le documentaire d'Edouard Bergeon
Adaptation et mise en scène Elise Noiraud
Du 8 au 18 octobre 2015
T13 / Bibliothèque
1h30

Dans le sud de la France, Sébastien, un jeune agriculteur, porte à bout de bras la ferme familiale. Son exploitation est au bord du gouffre : Sébastien croule sous les dettes car le lait qu’il produit se vend chaque jour moins cher. Et chaque jour, son père lui répète qu’il ne fera jamais aussi bien que lui. De pressions financières en pressions familiales, le fils doit choisir : sauver la ferme de son père ou sauver sa vie.

Les Fils de la Terre est un film documentaire d’Edouard Bergeon, sorti en 2012. Cette adaptation en est largement inspirée. C’est un texte théâtral, mais dont l’origine documentaire se ressent dans le réalisme des dialogues, et dans le choix d’un sujet résolument social.

Les Fils de la Terre est un spectacle que l’on pourrait résumer ainsi : tragédie rurale. Dans un hameau du sud de la France, un fils, Sébastien, porte à bout de bras la ferme familiale. Il travaille aux côtés de son père, paysan retraité, mais qui considère que son fils n’est pas capable de s’en sortir seul. Et en effet, l’exploitation est dans une situation intenable : Sébastien croule sous les dettes parce que le lait qu’il produit se vend chaque jour moins cher. Et chaque jour, son père lui répète qu’il ne fera jamais aussi bien que lui. Quand l’histoire commence, Sébastien vient d’obtenir du tribunal un délai de 6 mois pour régler ses dettes. S’il n’y parvient pas, la ferme de son père sera mise en liquidation. De pressions financières en pressions familiales, le fils va devoir choisir : sauver la ferme de son père ou sauver sa vie.

Ce spectacle amène sur scène une réalité sociale souvent méconnue ou ignorée (et loin des fantasmes de retour à la terre) : celle des agriculteurs d’aujourd’hui, tout en nous faisant entrer dans l’histoire déchirante d’une famille. Une famille qui a accumulé tellement de non-dits qu’elle est au bord de l’implosion.

Entre conte moderne et théâtre documentaire, ce spectacle part de questions économiques pour plonger peu à peu dans des questions humaines, et interroger le thème de la filiation, qui dépasse largement le cadre du monde agricole.

Ce spectacle a obtenu le Prix du Jury et le Prix du Public au Prix Théâtre 13 / Jeunes metteurs en scène 2015

Dimanche 11 octobre 2015 vers 17h45 (à l’issue de la représentation de 16h)
Projection du documentaire
qui est à l’origine de spectacle d’Elise Noiraud

Entrée libre – Projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur Edouard Bergeon et Elise Noiraud.
plus d’infos

Générique

Avec
Benjamin Brenière l’ami, le juge, le photographe, un infirmier,
François Brunet le père,
Sandrine Deschamps La femme, la représentante en cosmétiques,
Julie Deyre la mère, la traductrice, la sage-femme, l’animatrice radio,
Sylvain Porcher le juriste, l’acheteur hollandais, un infirmier
Vincent Remoissenet le fils.

Création lumières Philippe Sazerat, Création sonore François Salmon et Adrien Soulier, Costumes Mélisande de Serres, Décor Baptiste Ribrault

Production Compagnie Théâtre de l’Epopée, coproduction Théâtre 13, avec le soutien de la SACD

Remerciements Compagnie Etincelles – Aubervilliers

Elise Noiraud
Après une licence de Lettres Modernes, Elise Noiraud intègre les Ateliers du Sudden. Elle travaille en tant que comédienne avec de nombreuses compagnies, participant à des projets variés : du classique au contemporain, du théâtre forum au jeune public. Elle a ainsi joué, entre autres, dans L’Opéra de Quat’Sous (m.e.s. Franck Berthier), La Double Inconstance (m.e.s. Raymond Acquaviva), Les Contes du Chat Perché (m.e.s. Thierry Jahn), Italienne Scène (m.e.s. Victorien Robert, prix du public au Prix Théâtre 13 en 2011), Le Cas de la Famille Coleman (m.e.s. Johanna Boyé, lauréate du Prix Théâtre 13 en 2013)…

Très attachée à la pédagogie, Elise est également depuis de nombreuses années intervenante théâtrale en milieu scolaire et associatif pour des enfants et des adolescents.

En 2008, elle connaît une première expérience de mise en scène en montant Toi et tes Nuages d’Eric Westphal au Sudden Théâtre, expérience suite à laquelle elle devient l’assistante de Raymond Acquaviva, puis, quelques années plus tard, celle de Johanna Boyé sur Le Mirage des Forains (à l’Académie Fratellini). Face à son envie grandissante de mettre en scène, elle ressent le besoin de prolonger sa formation et retourne donc en 2011 à l’université, pour valider un premier Master Recherche en « Etudes Théâtrales » à Paris III, puis un second Master, professionnel cette fois : le Master « Mise en Scène et Dramaturgie » de Nanterre.

Elise est également l’auteur et l’interprète d’un spectacle seule-en-scène intitulé La Banane Américaine, qui a été joué au Théâtre de Belleville en 2013 après avoir été lauréat du festival ICI&DEMAIN en 2012. Elle travaille actuellement sur le deuxième volet de ce projet autofictionnel.



 

Note d’intention

Lorsque j’ai découvert, par hasard, un soir d’hiver, le documentaire Les Fils de la Terre, j’ai eu un réel choc. Il m’a touchée parce qu’il parvenait à faire se répondre une histoire collective, donc politique (qu’est-ce que travailler la terre aujourd’hui, en France ?) et une histoire individuelle, familiale (qu’est-ce qu’être fils, est-ce possible de se détacher de son héritage familial, quel qu’il soit… ?).
En cela, il manifestait que nos vies sont à la fois faites de choses intimes, et de problématiques bien plus larges.

L’adaptation que je propose porte donc elle un double projet, un double désir :
– amener sur la scène une réalité sociale souvent méconnue ou ignorée : celle des agriculteurs.
– entrer dans l’histoire déchirante d’une famille. Une famille qui a accumulé tellement de non-dits qu’elle est au bord de l’implosion.

J’ai choisi d’écrire un texte qui soit une succession de scènes assez courtes, pour permettre à l’histoire de se construire par bribes progressives. Il ne s’agit pas de tout expliquer mais, au contraire, de comprendre entre les lignes ce qui est en jeu dans cette famille. Les six comédiens jouent chacun un rôle principal et prennent également en charge un certain nombre de rôles secondaires. Cette rotation permet d’apporter une grande dynamique : l’urgence doit être de raconter l’histoire, en passant d’un personnage à un autre, en créant rapidement des images claires.

Par ailleurs, un choix essentiel dans mon travail d’écriture a été de travailler sur une alternance entre un régime dramatique « classique », c’est-à-dire des scènes dialoguées réalistes, et un régime narratif, c’est-à-dire où l’un des personnages (en l’occurrence, l’ami) fasse le récit de l’histoire au fur et à mesure qu’elle se déploie devant nous. L’ami est donc en même temps présent sur scène, dans l’histoire, tout en faisant régulièrement entendre sa voix, comme la voix d’un narrateur, d’un conteur. Cet « entre-deux » me semble important car il est ce qui permet au spectacle de raconter une histoire inspirée du réel, tout en lui donnant clairement une dimension de fiction.

La particularité de cette histoire, c’est qu’elle amène la tragédie dans un endroit où on ne l’attend pas : une ferme. Les personnages de cette tragédie n’ont pas forcément les mots pour la dire, pourtant le feu qui les brûle est aussi intense, dévorant, que celui qui brûle les grands héros tragiques. Notre travail a consisté à faire dialoguer ces deux niveaux : apparente simplicité de langage et d’action, et profonde complexité des mouvements intérieurs.

Je connais bien, pour y avoir grandi, le milieu agricole, et je sais que derrière les murs des fermes se trament souvent des histoires puissantes, abyssales, qui courent sur des générations. J’espère pouvoir raconter celle-ci et lui donner, avec délicatesse et profondeur, sa pleine dimension : une dimension humaine, universelle, qui dépasse largement son premier cadre rural.



Elise Noiraud

Revue de presse

Les Fils de la terre touche par sa manière simple, presque brute, de raconter le glissement d’un quotidien certes difficile mais harmonieux vers une crise financière et psychologique. L’ensemble est fort, cohérent et fait sens à un moment où la représentation de populations marginales commence à être remise sur le devant des scènes françaises. Anaïs Heluin – Pause Critique.com

Elise Noiraud a parfaitement retranscrit le drame quotidien vécu par cette corporation. Elle a su définir de façon précise les situations dramatiques financières auxquelles se heurtent ces agriculteurs prisonniers d’un héritage générationnel écrasant. Les comédiens accusent une sincérité sans faille dans cette tragédie rurale. Théatres.com

Une mise en scène et une création lumière des plus abouties, une bande son qui ouvre les espaces, des acteurs remarquables et engagés, la pièce, adaptée d’un documentaire d’Édouard Bergeon sorti en 2012 et mise en scène par Élise Noiraud, est un précipité de talents. En quelques images fortes, dans une scénographie sans fioritures, elle donne un cadre à la fois précis et très poétique à cette histoire qui raconte la réalité sociale, le quotidien souvent méconnus (et loin des fantasmes de retour à la terre) de ceux qui sont devenus cultivateurs, agriculteurs après avoir été, du Moyen-Âge jusqu’à la première moitié du XX° siècle, des paysans.
Entre conte moderne et théâtre documentaire, au-delà des questions économiques, ” Les fils de la terre” posent en fait la question universelle de la filiation. Que recevons-nous en héritage ? Qu’avons-nous à léguer ? Éternel problème qui fonde les générations et les tragédies. Theatrorama.com



 

Extraits vidéo

Projection documentaire


Dimanche 11 octobre 2015 vers 17h45
(à l’issue de la représentation de 16h)
Projection du documentaire
qui est à l’origine de spectacle d’Elise Noiraud.

Entrée libre
Projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur Edouard Bergeon et Elise Noiraud.






Les fils de la terre

Réalisation Edouard Bergeon, Ecriture Edouard Bergeon, Luc Golfin, Lumière Laurent King, Image Edouard Bergeon, Fabien Tormos, Etalonnage Alexandre Lelaure, Musique originale Thomas Dapello, Montage Luc Golfin, Mixage Raphaël Guerin
 

Revue de presse

La réalité du monde rural, loin des clichés diffusés par la télé réalité, c’est ce que propose de montrer le réalisateur poitevin Édouard Bergeon dans le documentaire Les fils de la Terre. L’Humanité Dimanche

L’année prochaine, quand on verra à la télévision les cohues du Salon de l’agriculture, on se souviendra de la solitude de Sébastien. Le Monde

Expert dans l’art de filmer patiemment des êtres abîmés par la vie, ce film touche avec une sincérité à fleur de peau la question de la dépression des paysans. Les Inrockptibles

Édouard Bergeon livre ce documentaire en forme d’hommage, décrivant avec tendresse et pudeur un malaise agricole qui va grandissant. Télé Ciné Obs

Ce que Édouard Bergeon espère maintenant, c’est que son film (…) puisse nourrir tables rondes et débats autour d’un sujet si difficile à aborder. L’Information agricole

 

Galerie

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