Le veilleur
T13 / Bibliothèque
C’est la première nuit du Bleu, le nouveau vigile. Il remplace le dernier d’une série d’agents de sécurité morts pendant leur service dans de mystérieuses circonstances. Il est minuit, le chef des vigiles a fini sa journée et part, laissant au Bleu la charge de la surveillance du site. Qu’enferme ce lieu étrange, oublié du monde mais pas des assassins et que même le clair de lune a déserté ?
Dans un sas à peine éclairé, le Bleu et le Second, un autre vigile qui ne devrait pas être là. Dehors, une présence hante le désert noir qui les entoure. Le Bleu est pris dans les filets de l’inconnu et de la peur. Tout s’embrouille. Voilà une nuit qui risque de bouleverser l’ordre des choses.
Après d’étonnantes découvertes, cette première et dernière nuit devient peu à peu une course folle, loin du monde, qui va attirer à elle, d’une façon ou d’une autre, tous les personnages ; une fuite en avant, droit vers le centre d’un labyrinthe : celui qui enferme le trésor si bien surveillé par l’entreprise prestataire du service de sécurité du lieu.
Le Veilleur nous confronte à la nature ambivalente du désir de fuite et à ses conséquences dramatiques. Cette pièce est construite comme une tragédie qui, dans la course folle de son développement, ne laisse pas aux mots le temps d’en exprimer les ressorts. Peut-être la rencontre dans le noir entre les spectateurs et nos personnages fera-t-elle entendre les non-dits forcés par la précipitation de l’action. En attendant cette rencontre, contentons-nous de dire que Le Veilleur propose simplement une étrange histoire de vigiles protégeant un site qui, cette nuit sans lune, renferme une tentative de fin du monde, mais peut-être aussi l’espoir d’en échapper.
Avec Max Millet, Chloé Chycki, Vincent Prévost, Florian Miguel et Maurici Macian-Colet
Texte, mise en scène , lumières, scénographie et costumes Maurici Macian-Colet
Production Compagnie Les Sbires Sibériens
Avec le soutien d’Arcadi Île-de-France et de l’aide inestimable d’Éric Perrier et la Société de Curiosités, de La Main Collectif et de toute l’équipe de Gare au Théâtre. Texte publié par Alna Editeur.
Bande annonce vidéo
la compagnie
Les Sbires Sibériens est une compagnie fondée par deux comédiens du Théâtre de l’Épée de Bois après leur expulsion de la troupe en 2009. Ces comédiens, Lise Ageorges et Maurici Macian-Colet, conçoivent le projet de partir en Russie pour créer et jouer là-bas leur premier spectacle en tant que compagnie. Ils s’installent à Nijni-Novgorod (Russie occidentale) et mettent en scène une adaptation théâtrale de la nouvelle d’Arthur Rimbaud Un cœur sous une soutane. Le spectacle est créé à Moscou et joué ensuite dans plusieurs villes russes de l’Oural, de Sibérie et de la partie occidentale du pays. Après leur dernière à Saint-Pétersbourg et au terme de presque un an de vie russe, la compagnie s’installe à Nantes.
Ils font quelques tournées en région avec leur spectacle Un cœur sous une soutane et ils le jouent aussi pendant deux mois dans leur appartement, transformé en salle clandestine : le Grand Théâtre des Sbires. Certains soirs, ils font salle comble ! (jauge : 18 spectateurs). Parallèlement, ils se lancent dans plusieurs projets, tous inaboutis. Le dernier de ces montages inachevés sera sur un texte de Maurici Macian-Colet : Fuite idéale dans le territoire du loup, qu’il écrit exprès pour la Sibérie, où ils décident de partir au bout d’un an de vie nantaise.
Ils s’installent à Krasnoïarsk (Sibérie centrale) et entament les répétitions de la Fuite, mais Lise Ageorges ne tarde pas à abandonner la compagnie et le théâtre définitivement. Maurici, qui a porté la compagnie sur ses épaules pratiquement depuis le début, décide de rester en Sibérie. Il laisse sa pièce de côté, il accepte sa vie là-bas et il regarde.
De cette existence contemplative et presque solitaire en Sibérie naît le texte de sa nouvelle pièce : Nature morte avec sexe d’ange, qui doit beaucoup à son expérience dans la société russe. Presque un an après l’arrivée de la compagnie en Sibérie, Maurici repart, sa nouvelle pièce sous le bras, avec l’intention de refonder la compagnie à Paris et de monter son texte là-bas.
Après la création de Nature morte, la Compagnie s’attelle à présent à la production de son nouveau spectacle, encore sur un texte de Maurici : Le Veilleur. Ce nouveau projet confirme la voie artistique choisie par la Compagnie : la création de spectacles à partir de ses propres textes, un théâtre contemporain qui n’est pas en rupture avec « le vieux théâtre », qui formellement se réclame même son héritier, mais qui aborde des problématiques ancrées dans le monde d’aujourd’hui et cela avec un point de vue très personnel et donc, forcément, particulier.
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