Le cimetière des voitures
T13 / Bibliothèque
Une poignée d’individus égarés survit dans un cimetière de voitures. Ils sont tous surveillés ou recherchés par une sorte de milice dont on ignore l’origine, et particulièrement l’un d’eux : Émanou, un musicien qui joue pour les pauvres.
Le théâtre d’Arrabal : fou, brutal, clinquant et joyeusement provocateur.
Présentée pour la première fois il y a plus de soixante ans, cette pièce dite d’avant-garde, fut créée dans une période d’enfermement pour Arrabal. Arrabal hérite de la lucidité d’un Kafka et de l’humour d’un Jarry ; il s’apparente, dans sa violence, à Sade ou à Artaud. Mais il est sans doute le seul à avoir poussé la dérision aussi loin. Profondément politique et joyeusement ludique, révoltée et bohème, elle est le syndrome de notre siècle de barbelés et de goulags : une façon de se maintenir en sursis.
Se plonger dans l’œuvre de Fernando Arrabal, c’est s’intéresser à notre histoire et aux faiblesses de nos sociétés. C’est faire face à la cruauté de notre monde mais également à la fragilité et la beauté de l’art dans nos vies. Il est question de monde globalisé qui glisse lentement vers un diktat de la pensée unique où le droit à la différence est de plus en plus bafoué.
Notre cimetière des voitures se situe dans un monde où l’homme a été anesthésié. Il n’a plus à penser et n’a plus à ressentir. La voie du bonheur est commune et tracée. Nos personnages évoluent dans ce monde totalitaire et ont défini un ordre social à l’intérieur d’un camp. Nous sommes dans un monde sans femme. La sensualité n’est plus. Elle a été confisquée. On l’entend mais on ne la voit pas. Sa voix est uniquement diffusée sur des haut parleurs. Alors les hommes jouent des femmes qui jouent des hommes. Toutes formes d’art et d’expression ont été proscrites et oubliées dans une société où la plupart des sentiments humains ont disparu. Dans un décor sordide, abandonné, où la nature reprend ses droits, évoluent des personnages. Qui sont-ils ? Des réfugiés ? Des poètes ? Des enfants ? Dans ce lieu de regroupements, il s’agit de donner un spectacle.
Le Cimetière des Voitures
Texte Fernando Arrabal
Mise en scène collective en collaboration artistique avec Gil Galliot
Avec Florent Chauvet, Jérémy Lemaire, Frédéric Rubio, Christophe Servas, et Clément Vieu
Production Oléa Compagnie Méditerranéenne, avec le soutien de la Ville de Nice