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Là où ça pousse ! / nidal quannari

Du 11 au 11 octobre 2014
T13 / Bibliothèque
Dès 8 ans 1h


Là où ça pousse !
Mémoires des terres de Priscile
par Nidal Quannari

Conte tout public à partir de 8 ans

Conception, écriture et récit Nidal Qannari, Mise en scène Marien Tillet.
Production déléguée ici même, Rennes Avec le soutien du Centre Jean Vilar, Champigny-sur-Marne

En Priscile on raconte qu’au tout début du monde, il n’y avait rien. Rien qu’un plafond. Et en dessous, le vide.
A ce plafond était accroché une Vieille Femme. Elle tenait grâce à ses longs cheveux qui étaient incrustés dans le plafond. Un jour, l’envie lui prend de voir ce qu’il y a dessous. Elle écarte quelques unes de ses mèches pour dégager la vue du vide en dessous d’elle, et y glisse sa tête. Aussitôt une goutte d’eau coule de son nez, puis une deuxième et l’eau ne s’arrête plus de couler… c’est comme ça que la Vieille Femme a créé la mer.

« En 1973, la Priscile disparaît de la carte. Ce petit pays d’Europe du sud est, cette presqu’île située à cheval entre deux mers, est victime du Grand Débordement. La lente montée des eaux pousse les Ciliprissois à quitter leurs domiciles et leur terre. En quelques jours, la Priscile est totalement engloutie, et les Ciliprissois définitivement déracinés.
Grâce au Plan Européen d’Entraide et de Soutien aux Ressortissants Ciliprissois (PEESRC) créé en réaction à cette catastrophe naturelle, chacun des habitants de Priscile peut choisir sa terre d’exil. Mon père, choisit la France.

Les histoires de Priscile ont bercé ma jeunesse. Mon père, en toute occasion, a agrémenté ma croissance des récits extraordinaires de son pays d’origine.
Entre tableau rural et féérie, les histoires Ciliprissoises surprennent par leur diversité, et par l’étrange familiarité que l’on ressent pour ce monde dont les usages sont pourtant si différents des nôtres. Le folklore de Priscile est étonnamment riche, mais les sources se font de plus en plus rares. Cette culture ne subsiste que grâce aux récits que les Ciliprissois éparpillés à travers le globe veulent bien offrir.

Bercé par les mythes fondateurs de Priscile, par ses légendes et ses épopées, par ses contes merveilleux, ses récits de vie et ses histoires facétieuses, je me sens vraiment proche de cette culture. Je sens très fort en moi résonner cette part de mes origines. Malheureusement il m’est maintenant impossible d’aller m’immerger dans les traditions de ce pays, lui-même immergé sous les remous tumultueux de la mer. Je nourris une grande frustration à cet endroit, car mon intérêt pour cette culture est allé grandissant à mesure que je me suis émancipé, et que j’ai développé mon goût pour la découverte de littératures, de cultures et d’histoires appartenant aux folklores étrangers.
C’est donc tout naturellement que s’est mise en place cette épopée personnelle, et que j’ai entamé un travail de collectage sur les traces de cette Priscile perdue.
J’ai entrepris ce collectage des contes traditionnels de Priscile car j’aimerais que ce pays, méconnu à tord, puisse retrouver ses lettres de noblesse, et qu’on accorde à cette civilisation disparue l’attention qu’elle mérite. J’ai collecté un nombre considérable d’histoires de toutes sortes, puis j’ai commencé à faire le tri, et à réfléchir au moyen de présenter cette culture sous son meilleur jour, de la meilleure façon possible. Pour ce spectacle, j’ai opté pour un récit qui, dans ce premier volet, présente le mythe fondateur de la Priscile, avec le personnage de la Vieille Femme, notre mère à tous.

Mon but est d’allumer une petite lanterne au dessus de ce territoire englouti, afin que l’Europe se souvienne de cette presqu’île disparue, de ce petit bout de terre dont elle a été amputée, et puisse la célébrer en lui rendant le meilleur des hommages qui soit : colporter ses chants et raconter ses histoires. »

Nidal Qannari
 

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