9
T13 / Bibliothèque
Neuf jurés entrent en salle de délibération.
Cinq hommes. Quatre femmes.
Ce pourrait être vous.
Pour en sortir, ils devront juger un gamin promis à la perpétuité.
Une nuit en huis clos avec de parfaits inconnus, aujourd’hui en France.
Personne ne sera épargné, même pas vous.
À moins d’être un auteur autiste, j’ai l’impression que les artistes doivent répondre au monde. À la violence du monde. À la façon d’un entomologiste, je me suis penché sur ces neuf jurés afin de voir comment ça vivait les hommes entre eux, en huis clos, toute une nuit, une très longue nuit, sans possibilité de fuir.
Et qu’en est-il de nous autres aujourd’hui ? De quoi a-t-on peur ? Qu’est-ce qui est pire ? Se taire ou dire ? Dans 9, il y a des hommes et des femmes, des personnes qui se regardent, comme dans un miroir, en se demandant si ils vont le traverser ou bien le briser. Stéphane Guérin
La troupe du Pays-Basque livre un jeu efficace, rendant bien compte des éclats qui peuvent traverser un juré d’assises. TELERAMA
Les 9 personnages nous font autant rire que frémir. STRADDA
Le dispositif tri-frontal entraîne le spectateur au cœur de la tornade. Être spectateur chez le Petit Théâtre de Pain relève du sport de combat. THÉÂTRES MAGAZINE
9 n’est pas de ces pièces qu’on oublie aussitôt qu’on sort du théâtre, signe indéniable d’une belle réussite. LES 3 COUPS
Générique
Avec
Mariya Aneva (Izabel Chappuis-Svandova),
Cathy Coffignal (Anne-Marie Clouzot),
Eric Destout (Jean Lacoste),
Ximun Fuchs (Benoît Davot),
Hélène Hervé (Élodie Dubreuil),
Guillaume Méziat (Julien Fevre-Mercier),
Fafiole Palassio (Justine Lecoidou),
Jérôme Petitjean (Thomas Lopez)
Tof Sanchez (Thierry Chesneau)
Texte sur une trame de Stéphane Guérin et le Petit Théâtre de Pain, direction d’acteur Georges Bigot, Assistant Ximun Fuchs, Chorégraphe Philippe Ducou, Lumière Josep Duhau, Scénographie Josep Duhau & Jose Pablo Arriaga, Musique Asier Ituarte & Ximun Fuchs, Son Peio Sarhy, Costumes Vincent Dupeyron, Construction Ponpon & Jose Pablo Arriaga, Photos Eñaut Castagnet & Jacques-Olivier Badia, Régie générale Josep Duhau
Production Le Petit Théâtre de Pain, avec le soutien de L’ADAMI, La Région Nouvelle Aquitaine, La Drac Nouvelle Aquitaine, Le Département des Pyrénées Atlantiques (64), Hameka Atelier de fabrique artistique (64), La Scène Nationale du Sud Aquitain Bayonne – Anglet – Boucau – St Jean-de-Luz (64), L’Atelier 231 Centre National des Arts de la Rue, Sotteville lès Rouen (76), Le Sillon Scène Conventionnée pour le Théâtre dans l’Espace Public à Clermont l’Hérault (34), Le Théâtre de Châtillon Châtillon (92), La Scène de Pays Baxe Nafarroa (64), Le Département des Landes (40), Quelques p’Arts Centre National des Arts de la Rue, Scène Rhône-Alpes, Boulieu lès Annonay (07) et Le Crabb Centre de Rencontre et d’Animation de Biscarosse et du Born (40).
Le Petit Théâtre de Pain est conventionné par la DRAC Aquitaine, le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques, subventionné par le Conseil Régional Aquitaine et accompagné par l’OARA, Hameka et la Commune de Louhossoa. Diffusion avec le soutien de l’Office Artistique de la Région Aquitaine.
Stéphane Guérin
Stéphane Guérin est l’auteur d’une dizaine de pièces (Sex-Toy, Les vieilles, Playmobil Carnage, Caligula TM, Médée dernier repas, Il n’y a pas d’autre amour que toi…). Il a signé pour Micheline Presle, Claire Nadeau, Sylvie Joly, Marianne Basler et d’autres, des oeuvres noires et drôles.
Son théâtre s’attache à la réinterprétation des mythes et des figures, à la cellule familiale et à la recherche de l’identité. Kalashnikov est créée au CDN des 13 Vents à Montpellier et au Théâtre du Rond-Point en mai 2013 dans une mise en scène de Pierre Notte. Il est lauréat du prix théâtre 2012 de la Fondation Diane & Lucien Barrière. Depuis septembre 2012, il a intégré le Comité de lecture du théâtre du Rond-Point.
Note d’intention
Présentation de l’affaire
Le présumé coupable
Il s’appelle Karim, il est né aux Comores. Il a été adopté par Olivier et Florence Bourdon.
Ils tiennent en banlieue un restaurant sans étoile. Karim avait seize ans au moment des faits.
Les victimes
Ce sont les grands-parents d’adoption, ils ont été sauvagement assassinés au cutter. Bernard Bourdon a été éventré et égorgé. La langue de Françoise Bourdon a été tranchée. Ils habitaient un petit pavillon enclavé dans une cité périphérique.
Les jurés
Une médecin chef du service des urgences, une ingénieure, un patron de PME, une enseignante, un intérimaire, un routier, un musicien, une graphiste, et un vigneron à la retraite ancien d’Algérie. Ces juges d’un jour tirés au sort sur les listes électorales ne se connaissent pas. Ensemble, ils doivent construire un verdict, baignés dans la sueur, les larmes et le sang d’un acte monstrueux.
Le propos
D’ordinaire, le meurtre est le résultat d’un échec du langage.
Pour autant, le devenir de l’accusé se joue à l’oral. Au bout du bout sera le verbe.
L’enjeu de la parole est au coeur du propos.
“ Le tribunal est un théâtre, un lieu ouvert à toutes les révélations et pour la plupart, ce sont bien des histoires de mères, d’épouses, de fils, de pères, de filles ou de grands-parents qui s’y dévoilent.”
Pierre-Marie Abadie – Juré d’assises, témoignage d’une expérience citoyenne et humaine – L’Harmattan
Le lieu de l’action
Au tribunal les mots sont suivis d’actes. Avec le théâtre des opérations militaires, c’est le seul lieu où le simple citoyen est amené à exercer une violence au nom du droit. Et pour les jurés comme pour tous ceux qui ont vécu « le merdier », il y a un avant et un après.
Le rapport au public tri-frontal constitue le dispositif.
Ce vis-à-vis en trois dimensions rappelle l’agencement d’une salle d’audience, et les trois corps qui s’y affrontent : défense, partie civile et parquet. Il est pour nous un moyen de renforcer le huis-clos, et d’y inclure les spectateurs.
La mise en danger des acteurs est palpable. L’acuité du jeu s’en trouve augmentée, l’adresse à travers le public l’enrichit. L’écriture chorégraphique des ellipses fragmente la continuité du temps, et contribue à planter l’espace dramatique.
Une huisserie aux allures de guillotine ou de porte sacrée signe la scénographie. Neuf chaises, deux tables, un point d’eau, un piano, un porte manteau.
La musique est jouée sur scène.
Bande annonce
Rencontre
Rencontre
avec l’équipe artistique dimanche 5 mars 2017 après la représentation
Avec la participation d’Emmanuelle SAULNIER-CASSIA
Emmanuelle Saulnier-Cassia est professeure de droit public à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. En plus de sa spécialité en droit européen, elle travaille sur les rapprochements entre le droit et les arts, en particulier la littérature et le spectacle vivant, avec une prédilection particulière pour le théâtre et l’opéra auxquels elle consacre des articles de fond et des interventions dans des colloques ou revues internationales. Elle publie aussi depuis plusieurs années un article mensuel dans le quotidien Les Petites Affiches qui scrute l’utilisation que fait l’artiste (dramaturge, commissaire d’exposition, librettiste, cinéaste, chorégraphe…) d’un fait ou d’une notion juridiques. Depuis janvier 2017, elle est également responsable de la rubrique « Théâtre » dans la nouvelle revue Droit & Littérature et collabore aux pages Cultures (rubrique Opéra et Danse) de la revue Esprit.
Garde d’enfants
Garde d’enfants contée
dimanche 19 mars 2017 pendant la représentation de 16h (6€ par enfant de 4 à 9 ans).
Spectacle de conte / atelier / goûter avec Carole Visconti (réservation indispensable).
Le Petit Théâtre de Pain
Fondée en 1994, le Petit Théâtre de Pain est une troupe permanente constituée de quinze personnes de langues et cultures différentes. Aujourd’hui, elle réside à Louhossoa, au Pays Basque et y assure la direction artistique de Hameka, lieu de fabrique dédié aux arts de la rue et au théâtre en euskara (langue basque).
La troupe cultive cet esprit qui passe par la mise en commun des propositions et le souci de réinventer un théâtre vivant et métissé. Les choix artistiques se font de manière collective : aller vers un théâtre populaire, jouer partout, même là où le théâtre est absent, investir les théâtres et les espaces publics tout en gardant l’exigence des propos. La mise en scène (individuelle ou collective), le rapport au public et à l’espace sont en recherche permanente.
Une attention particulière à l’écriture
Très tôt, Le Petit Théâtre de Pain accorde une place particulière à l’écriture. Elle est d’abord collective lors des premières créations. Puis, suite à la rencontre avec Fernando Arrabal pour la création de « Et ils passèrent des menottes aux fleurs… », la troupe affirme le besoin de travailler avec des auteurs. Quoi de mieux pour raconter son temps que de donner la parole à des auteurs contemporains. Ainsi en 2006, Le Petit Théâtre de Pain rencontre Tim Robbins et monte sa pièce « Embedded ». Le texte, écrit en plein cœur du conflit, raconte l’histoire des journalistes américains «embarqués» au sein de l’armée US en Irak et dès lors soumis à la censure.
En 2009, la troupe entame une première collaboration avec Aurélien Rousseau qui écrit une partie du spectacle « Traces ». Le Petit Théâtre de Pain prend alors goût à la création partagée avec un auteur écrivant au fur et à mesure de l’avancement du travail au plateau. L’équipe passe commande à Aurélien Rousseau pour une création autour de la violence et du polar. Pour la première fois, un auteur suit l’intégralité du processus. C’est la création du « Siphon » en 2012.
En 2015 le Petit Théâtre de Pain persiste et signe en renouvelant l’expérience avec Stéphane Guérin pour la création de « 9 ». La compagnie est dès lors repérée pour son travail singulier autour des écritures contemporaines et Stéphane Guérin et Aurélien Rousseau bénéficient de bourses à l’écriture de l’OARA.
C’est donc fort de ces collaborations que le Petit Théâtre de Pain souhaite à présent s’engager auprès de Stéphane Jaubertie pour la création des «Géants» prévue le 27 février 2018 à La Scène Nationale de Bayonne et du Sud Aquitain.
Le processus de création
Le processus de création au Petit Théâtre de Pain est fondamentalement collectif. Chaque nouveau spectacle nécessite entre 5 et 6 mois de résidences étalées en moyenne sur trois exercices. L’ensemble de l’équipe artistique et technique (environ 12 personnes) est présente pendant tout le processus. Le travail est mené de front : écriture, jeu, mise en scène, scénographie etc… Sont ensuite associés progressivement chorégraphes, musiciens, constructeurs, costumiers. Les temps de création sont aussi des temps de formation auprès de professionnels reconnus comme Georges Bigot pour la direction d’acteurs ou Philippe Ducou ou encore Laure Terrier pour la danse Ce ne sont pas moins de 25 personnes qui œuvrent autour d’une création de la troupe.
Depuis 2012 cette équipe s’enrichit à chaque fois d’un auteur qui prend pleinement part au processus.
Le Petit Théâtre de Pain est conventionné par la DRAC Aquitaine, le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques, subventionné par le Conseil Régional Aquitaine et accompagné par l’OARA, Hameka et la Commune de Louhossoa.
Le Petit Théâtre de Pain est conventionné par la DRAC Nouvelle Aquitaine, le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques, subventionné par le Conseil Régional Nouvelle Aquitaine et accompagné par l’OARA, Hameka à Louhossoa et L’Atelier 231 à Sotteville-lès-Rouen.
Historique des créations
9 (2015) De Stéphane Guérin – Mise en scène Manex Fuchs
Le Regard de l’Homme Sombre (2013) D’Ignacio del Moral – Mise en scène Fafiole Palassio
Gens de Montagne (2013) Commande de la MJC Berlioz. Mise en scène G. Méziat et X. Fuchs
Le Siphon (2012) D’Aurélien Rousseau – Mise en scène de Ximun Fuchs
Traces (2009) Écriture collective Le Petit Théâtre de Pain et Aurélien Rousseau – Mise en scène Fafiole Palassio
Embedded (2006) De Tim Robbins – Mise en scène Georges Bigot
Le Pic du bossu (2004) De Slawomir Mrozek Mise en scène Mariya Aneva, Ximun Fuchs, Fafiole Palassio
Ambrouille (2000) Écriture et mise en scène collective dirigée par Georges Bigot
Cabaret (1999) Écriture et mise en scène collective
Mesclagne (1999) D’après Fo, Tchekov et Jarry, création collective
Et ils passèrent des menottes aux fleurs… (1997) De Fernando Arrabal – Mise en scène collective
Tranchées de vie (1996) Écriture collective – Mise en scène Ximun Fuchs
1, 2, 3 Soleil ! (1995) Écriture collective – Mise en scène Fafiole Palassio et Guillaume Méziat
En savoir plus (site de la compagnie)