L’epreuve
T13 / Glacière
C’est une histoire de troupe. Six Comédiens, deux techniciens et un metteur en scène sont réunis pour monter une pièce de Marivaux. Ils répètent L’Epreuve, une pièce en un acte, cruelle et drôle.
En prologue, comme un secret dévoilé, on assiste aux répétitions, jusqu’à la générale avant l’arrivée du public.
Du marivaudage en coulisses à la cruauté de Marivaux…
L’Épreuve était la pièce « prétexte » à la création collective Le jour de l’Italienne, joué au Théâtre 13 en mai 2009. Prétexte et support de jeu pour dire l’envers du décor, les affres des répétitions.
Cette nouvelle invitation du Théâtre 13 à la Compagnie Eulalie, permet de découvrir L’Épreuve dans sa totalité, sa complexité, sa cruauté, tout en conservant -comme un clin d’œil- une réactualisation du Jour de l’Italienne. Que reste-t-il du ludisme ou des blessures des répétitions lorsque l’on plonge dans la représentation ? La fragilité des comédiens sert-elle la sincérité des personnages ? Parce qu’une pièce de théâtre se ressent toujours de l’ambiance de la troupe lors du travail, nous avons revisité notre Jour de l’italienne pour l’étoffer de la pièce de Marivaux dans son intégralité. Nous assisterons donc à une dernière répétition avant l’arrivée du public ; tout est là, mais tout pourrait encore changer… Les personnages sont toujours en construction et les acteurs se lancent au profit de l’histoire qui se raconte. Travestissement, galanterie et attrait pour l’argent se mélangent; valets, paysans, aristocrates et bourgeois se frottent les uns aux autres, sans jamais bien savoir qui est la dupe de qui…
Ce qui me touche dans L’Epreuve, c’est la question que pose tout le théâtre de Marivaux, cette éternelle question du comment se construire un bonheur ? Chaque personnage, à sa manière, travaille pour tenter de combler son désir de vivre mieux, c’est une question éminemment actuelle. La quête de soi est un vertige, mais le plus beau car le plus abyssal, sans doute. Un parallèle s’établit alors, entre le travail de l’acteur et la difficulté d’être des personnages. Les rires des répétitions résonnent en nous comme l’écho déformé de la violence de la pièce…
Sophie Lecarpentier
Sophie Lecarpentier a mis en scène au Théâtre 13 en avril 2009 Le jour de l’Italienne – création collective de la compagnie Eulalie
Avec Xavier Clion, Hélène Francisci, Vanessa Koutseff, Sophie Lecarpentier, Solveig Maupu, Emmanuel Noblet ou Stéphane Brel et Julien Saada
Textes Marivaux (l’Epreuve) et compagnie Eulalie (Prologue – Le Jour de l’Italienne) Création lumière Orazio Trotta et Emmanuel Noblet, Création sonore Sébastien Trouvé, Scénographie Hélène Lecarpentier, Costumes Solveig Maupu, Régies Gaëtan Lajoye et Tom Ménigault, Administration de production Maëlle Grange
Production Compagnie Eulalie, avec le soutien de l’ADAMI, Le Conseil Régional de Haute-Normandie, Le Manège Scène Nationale de Maubeuge, Théâtre de l’Ouest Parisien de Boulogne-Billancourt, Le Collège Marc Chagall de Gagny. Remerciements au Théâtre des Amandiers de Nanterre, au Théâtre de la Tempête de Paris, au Théâtre de la Faisanderie de Chantilly, au Festival du Mot de La Charité-sur-Loire et à Lacoste pour les costumes. Coréalisation Théâtre 13.