Fleuve
T13 / Bibliothèque
Effrayé par un grondement inconnu, un petit groupe de femmes se réfugient dans une forêt. Jusqu’à ce que l’une d’entre elles, ose enfin affronter sa peur… Dans cette traversée récit et électro, conteuse et musicienne sont virtuoses et nous embarquent dans un spectacle d’une grande émotion d’origine contrôlée belge.
Aux abords d’une forêt, il y avait des femmes. Elles vivaient entre elles. Parmi ces femmes, il y avait Milie, celle-qui-se-fondait-si-bien-dans-l’décor-qu’on-la-voyait-même-pas. Ni Milie, ni aucune autre femme ne s’était jamais enfoncée dans la forêt. Ce qu’il y avait au-delà de l’arbre creux, elles n’en avaient pas la moindre idée.
Un jour dans la forêt, il y a eu un grand fracas, suivi d’un grondement. Les femmes se sont rapprochées les unes des autres en attendant que ça passe. Sauf que ça n’est jamais vraiment passé : par peur les femmes ont fini par vivre de plus en plus collées. Gert, la baraquée, se sentait à l’étroit dans cet amas de femmes. Un matin, elle a dit : On sait même pas de quoi on a peur. On devrait aller voir ! Mais on n’allait pas au-delà de l’arbre creux ! Gert a proposé d’y aller seule. Et Ona a répondu : les petits poissons dans la mer, ils se déplacent en banc. Pourquoi ? Parce que le barracuda croit alors voir un énorme poisson et il se barre. Alors que si un poisson s’écarte du banc Knak ! Il se fait bouffer ! Les femmes ont acquiescé, Gert n’a plus rien dit. Mais cette nuit-là, Milie a vu Gert partir dans la forêt. Le lendemain, les femmes ont constaté sa disparition. Ona est revenue avec son histoire de barracudaaa ! Et Milie qui avait tout vu s’est tue.
A partir de là, les femmes ne se sont plus lâchées : elles faisaient tout ensemble, pareilles à un banc de poissons. Tous les matins, mèches-au-dessus, mèches en-dessous, elles tressaient leurs cheveux. Mais un matin, elles ne se sont pas rendues comptes : elles ont toutes tressé leurs cheveux avec ceux de leur voisine ! Là, il y a eu le grondement et une même peur a circulé dans toutes les têtes par toutes les tresses : le barracudaaa. La peur s’est démultipliée. La nuit suivante, Ona a monté la garde, sabre en main. Et un même rêve est passé par toutes les tresses : le barracudaaa.
Fleuve
Ecriture et jeu Amandine Orban De Xivry
Composition et musique Marie Vander Elst
Mise en scène Lara Hubinont
Soutien à la création sonore & régie générale Olivier Lefebvre, Création lumières Benoit Lavalard, Costumes, scénographie Marie Kersten, Photo
Aurore Dal Mas, Graphisme Elise Debouny
Une création de La Grande Nelle asbl et Les PPP, en co-production avec la Maison du Conte de Chevilly-Larue, le Festival Rumeurs urbaines (cie Le temps de Vivre) ; avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Maison de la Culture Famenne-Ardenne, du Corridor, des Centres Culturels de Rochefort et de Namur, du BAMP. Merci à Fré Werbrouck, Bram Van Cauwenberghe, Martin Kersten, à la Gatte d’or et à la Cie Pavé Volubile.
Extrait vidéo
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