Le mariage

Le Mariage entre les enfants de Patoun et ceux de Mouloud provoque une gigantesque détonation. A l’annonce de celui-ci une digue cède et dans le lit des amoureux s’invitent les blessures cachées, les secrets de famille, le poids de l’Histoire, les rancoeurs, les humiliations…

Dans la lumière crue de la noce, un ancien monde se fissure et éclate.

Nous avons voulu faire, en creux, un portrait de notre époque et nous demander si celle-ci avait encore de quoi nous proposer une issue.

Et si… l’enfant qui s’est perdu dans la fête était retrouvé ? Et si tous se mettaient à l’écouter ? Et si la parole des femmes était enfin libérée et entendue…

Générique

Une création de la Compagnie Demain il fera jour

Texte et mise ne scène Vincent Clergironnet

Avec
Francis Freyburger
Abdeslam Laroussi Rouibate
Marine Martin-Ehlinger
Loïc Risser
Mahmoud Saïd
Kevin Sinesi
Ysmahane Yaqini

Compositeur Cédric Le Guillerm
Lumières Julien Barbazin
Scénographie Valentin Monnin
Costumes Camille Lacombe

Coproductions EPCC Bord 2 Scènes, scène conventionnée de Vitry-le-François
Et Théâtre Ici et Là, Mancieulles.

Note d’intention

Monter les textes de Vincent Clergironnet est l’axe principal du travail que nous avons entrepris depuis la fondation de la Compagnie. Il s’agit d’accompagner le travail d’un auteur qui est aussi comédien et metteur en scène et traite la relation entre ses textes et la scène de manière empirique.

Au fil des spectacles se dessine un cheminement dans sa pensée et ce, autour de questions sans cesse posées : « Pouvons-nous être les créateurs de nos vies ? Avons-nous une marge de manœuvre face au réel ? ». Son parti pris quant à la réponse est résolument optimiste et dans chaque histoire racontée, on observe la recherche d’une clé, d’un élément magique, d’une astuce, d’une apparition, d’un talisman ou d’un personnage qui déclenche le dénouement. Chercher à raconter, mais plus encore à faire sentir un dénouement, une libération est central dans son travail. Ainsi les questions du choix, du courage, du cœur, de la relation qui existent entre nos équilibres intérieurs et ceux que nous pouvons observer dans le monde, celles de l’intuition, du rapport à la terre, à la transcendance, au féminin et au masculin jalonnent  ses créations et reconstituent os après os, tendon après tendon le squelette de ce qu’il souhaite décrire de l’humain et de son pouvoir de création.

Vincent Clergironnet est un metteur en scène dont le geste artistique procède d’une exigence toute tournée vers la vérité qui est, selon lui, détenue par le plateau. Il envisage son travail comme un dialogue entre le mouvement intime de l’écriture et la réalité de la scène. Aussi, par-delà la structure qu’offrent les histoires et le cheminement que sous-tend une démarche d’écriture, la pulpe de la nourriture proposée au public emprunte, selon lui, le vecteur fondamental du jeu d’acteur et se transmet de façon consubstantielle par la joie de jouer, la sincérité et la générosité. C’est ce dialogue qui selon nous fait « théâtre »,  un théâtre où nous souhaitons que chacun ravive ses forces de création, nourrisse sa foi en la vie et son enthousiasme. C’est le sens même de notre travail et la nécessité à laquelle il obéit.

Le mariage est le 6ème spectacle écrit par Vincent Clergironnet et monté par la Compagnie. Il offre une synthèse des différents mouvements qui ont traversé notre recherche depuis 8 ans. S’y trouvent réunis les grands thèmes qui nous tiennent à cœur : la quête de soi, la nécessité de dépasser  le drame et d’inventer des issues, le recours à l’enfance comme une clé, la perception d’un monde nouveau. Ce mariage met en scène la tentative de réconciliation de deux familles de communautés différentes. Terminé en Juin 2014, il n’était pas prévu que le texte qui se donne comme toile de fond le choc des cultures et le poids de l’Histoire, rencontre avec autant d’acuité une actualité qui avec les attentats de 2015 et 2016 est devenue brûlante. Il nous semble qu’ici, la nécessité de l’auteur rencontre d’autres nécessités qui appartiennent à l’époque. Nous entendons à la modeste mesure qui est la notre, participer à la reconquête d’un lieu de parole partagée, d’un lieu où la compréhension sans complaisance donne une chance à une « troisième voie »… une voie qui évite tout à la fois la guerre et le déni, et qui procède de la reconnaissance d’une même appartenance à la communauté humaine.

Extrait vidéo

Travail de recherche avril 2016