Le vent se lève (les idiots/irrécupérables ?)
T13 / Bibliothèque
Que reste-t-il lorsque tout référent idéologique a disparu dans une amnésie de l’Histoire ? Lorsque le politique qui a essoré les corps et désespéré les esprits se trouve supplanté par la suprématie de la consommation et de la médiatisation désormais érigées au rang de religions ? Lorsque le virtuel est devenu le nouveau «shoot» des masses ? Que reste-il alors, si ce n’est l’avènement aussi drôle que pathétique d’un nouvel être. Un mutant qui peuple les rues, les maisons et jouit d’une souveraineté sans borne : l’idiot.
Critique ludique et époustouflante, Le vent se lève s’emploie à traquer et à mettre en scène les comportements dits «normaux» et «anormaux» des citoyens-spectateurs décrits par l’écrivain, essayiste et cinéaste Guy Debord en son temps. David Ayala met ainsi en évidence la manière dont le curseur de l’histoire a fait dérailler la machine donnant lieu à un monde peuplé d’individus privés par la puissance de l’ultralibéralisme de toute capacité d’intelligence et de discernement.
Dans cette mise en scène inventive construite sous forme de séquences en short cuts inspirés de Robert Altman rejouant des situations de la vie quotidienne en mode tragi-comédie, Le vent se lève interroge notre capacité à être encore humain dans un monde globalement «idiotisé».
En réinvestissant la puissance de la pensée d’écrivains emblématiques tels que Pasolini, Muray, Sade… c’est le désespoir de vivre dans nos réalités contemporaines qui est passé au crible et ainsi transfiguré par la force d’un souffle galvanisant, prophétique et salvateur.
On leur parle toujours comme à des enfants obéissants, à qui il suffit de dire : « il faut », et ils veulent bien le croire. Mais surtout, on les traite comme des enfants stupides, devant qui bafouillent et délirent des dizaines de spécialisations paternalistes, improvisées de la veille, leur faisant admettre n’importe quoi en le leur disant n’importe comment ; et aussi bien le contraire le lendemain. Guy Debord
Générique
Avec (co-créateurs)
Sophie Affholder,
Fabienne Augié,
David Ayala,
Elodie Buisson,
Diane Calma,
Roger Cornillac,
Hervé Gaboriau,
Stéphane Godefroy,
Christophe Labas-Lafite,
Alexandre Morand,
Maryse Poulhe,
Véronique Ruggia,
Philippe Sturbelle
D’après Le Bel Aujourd’hui (écriture scénique collective), textes de Pier Paolo Pasolini, Comité Invisible, Donatien Alphonse François de Sade, Guy Debord, Philippe Muray et Edward Bond
Scénographie et costumes Jane Joyet, Création vidéo Benoît Lahoz, Création son Laurent Sassi, création lumière Jean Michel Bauer, Régie générale Jean-Marie Deboffe, Assistante à la mise en scène Nadège Samour et Amandine Du Rivau
Production Compagnie la Nuit Remue. Coproduction Les Célestins – Théâtre de Lyon, Théâtre Jean-Claude Carrière – Domaine d’O (Montpellier), Théâtre Firmin Gémier / La Piscine – Pôle National des Arts du Cirque d’Antony et de Chatenay–Malabry, Théâtre 95 de Cergy Pontoise – scène conventionnée pour les écritures contemporaines, Centre Dramatique National Nancy Lorraine et du Théâtre Liberté de Toulon. Avec le soutien de l’Adami, du Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées, centre dramatique national, du Théâtre 13 / Paris et de Sélectron libre. Avec l’aide à la création de la DRAC Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées et la participation financière du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées.
Présentation vidéo
Revue de presse
Irrécupérable, qualificatif attribué à Debord par certains de ses commentateurs… il en est de même pour Ayala : irrécupérable… et tant mieux ! ce spectacle total est un must. Revigorant le discours théâtral avec une mise en scène explosive, ils en usent ainsi comme d’un virulent et jubilatoire instrument critique, dans une perspective citoyenne et un grand éclat de rire. IDHérault.TV – France 3
Les treize comédiens du Vent se lève prennent à bras le corps les médiocrités de notre époque afin d’en faire surgir les lueurs d’espoir. Un incubateur d’intelligence critique à partir de textes et de films d’hier [et] d’aujourd’hui. LA TERRASSE Anaïs Heulin
Le dispositif théâtral est assez explosif ; ils en usent ainsi comme d’un scalpel jubilatoire critique, véritable diamant à découper les illusions dans une perspective citoyenne protestataire. Tout cela resterait bien théorique sans la qualité de l’implication scénique. Au fond cette jeune équipe ne se contente pas de décrire les travers de notre temps (surconsommation programmée, anesthésies des révoltes, acceptation des servitudes, renoncement aux luttes, manipulations médiatiques), elle nous indique les chemins de l’action politique, non sans une pointe de colère. Encore faut-il éviter de s’engager dans les impasses et ne pas prendre pour argent comptant les discours populistes. Pasolini, par exemple se méfiait toujours des simplifications abusives et des manichéismes réducteurs. eLe vent se lèv avec l’espoir et le bel aujourd’hui est porteur des semailles futures. LA MARSEILLAISE Jean-françois Principiano
Cette création est l’évènement théâtral de la rentrée. MIDI LIBRE Jean-Marie Gavalda
Le retour du théâtre politique se confirme. Il est réjouissant. Cela s’opère souvent sous la forme de collectif d’acteurs construisant une œuvre commune. Participatif, le théâtre de David Ayala, par ailleurs comédien formidable, l’est, suivi par des acteurs engagés qui font la force de cette création, Le Vent se lève. Sur scène, un comité de citoyens, inspiré du Comité invisible – un groupe clandestin dont est proche Julien Coupat-, tente de construire une insurrection. Disputes, réflexions partagées, élaboration d’un manifeste : une utopie s’ébauche. David Ayala ajoute à cette formidable matrice d’autres textes (Pasolini, Edward Bond), des vidéos pré-enregistrées, des scènes illustratives de l’absurdité contemporaine, drôlissimes concernant la culture et le numérique, comme avatars d’une modernité qui vise à faire de nous « des idiots ». Une proposition forte, talentueuse, foisonnante, peut être un peu trop. LA GAZETTE DE MONTPELLIER Valérie Hernandez
Avec Le Vent se lève (Les Idiots / Irrécupérables ?), David Ayala interroge « la capacité d’être encore humain dans le monde globalement idiotisé mais ne reste pas dans du simple constat. Au contraire, il ouvre sur une perspective très lumineuse : celle de découvrir «La Chambre des désirs ». Acteur d’exception, David Ayala est aussi un metteur en scène précieux qui aime mettre les pieds dans le plat des bonnes consciences un peu trop endormies. Après son dernier spectacle, Scanner, il revient à la Société du spectacle et à Guy Debord, auteur visionnaire, radicalement critique d’un système moderne et sophistiqué d’asservissement plus ou moins soft. L’EST RÉPUBLICAIN
Quelle énergie, quelle générosité ! La scénographie de Jane Joyet propose un plateau quasi nu, un rectangle blanc au sol, qui parfois se pare de murs de tulle pour mieux cerner un propos qui joue de la mise en abyme. Le vent est chaud, il continue de brûler, mais la tempête n’arrive pas. Les scènes se bousculent et se répètent, les ambiances se répondent, les situations s’installent dans des éclats de jeu virtuoses. ZIBELINE Anna Zisman
L’ensemble est époustouflant. C’est fort, dérangeant et en même temps joyeux, efficace pour remuer les consciences, fouiller en nous, autour de nous. Un théâtre qui dénonce, qui attaque, qui provoque mais qui propose des directions! Qui nous embarque dans ces directions sans jamais perdre de vue l’essentiel : l’espoir. Du bonheur. Cela fait un bien fou. Cergy News Dominique Clarisse
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