Les peintres au charbon
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Les peintres au charbon

Texte Lee Hall
Mise en scène Marc Delva
Du 25 avril au 28 mai 2017
T13 / Bibliothèque
Dès 12 ans 2h15

Inspiré de faits réels et écrit par le scénariste du film Billy Elliott, Les Peintres au charbon relate l’histoire d’un groupe de mineurs qui se retrouve en 1934, malgré lui, à suivre des cours d’histoire de l’art. Ils rencontrent Robert Lyon, qui va très vite abandonner sa méthode d’enseignement théorique pour passer à la pratique avec eux. Développant ainsi leur propre mouvement, ces «Peintres au charbon» vont peindre leur environnement, leur quotidien, leur vie, tout en se construisant en parallèle une culture artistique et un sens critique qui leur permettra d’acquérir un nouveau regard sur leur société.


Un groupe de mineurs se pense aux antipodes du monde des arts et se découvre peu à peu un appétit pictural insatiable. Ils sont tiraillés entre leur nouvelle découverte et leur conviction qu’ils appartiennent à un monde imperméable à l’art. Et pourtant, en se plongeant dans leur peinture, ces mineurs apprendront à expliquer ce qu’ils font, et à travers cela à définir leur place dans cette société. Ils découvriront que la peinture leur permet de représenter autre chose que leur propre existence. Ils comprendront que l’art est un moyen de dire sans mot, sans notion, quelque chose d’universel.

Le tour de force de cette pièce se situe donc dans son double impact : elle tient un discours sur l’art, et en même temps, elle agit conformément à ce discours. Elle met en acte et rend réel, par son accessibilité, par son humour, par le style de l’écriture et par le choix des personnages, cette idée que l’art est, et reste universel.

Les questions politiques contemporaines de la pièce sont l’occasion d’ouvrir le propos, pour aller vers une question plus large, plus politique encore, de la place et du rôle de chacun dans la société actuelle, et ce par le prisme de l’art.


 

Générique


Avec
Hugo Bardin,
James Borniche,
Thomas Brazete,
Solal Forte,
Elodie Galmiche,


Florent Hu,
Marie Petiot ou Elise Fourneau,
Paul Emile Petre,
Emmanuel Rehbinder.

Traduction Fabrice Melquiot (L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté), Adaptation Marc Delva, Assistants à la mise en scène Florent Hu et Elodie Galmiche, Création Lumière Julien Kosellek, Création sonore Luc Delva, Scénographie Marc Delva, Thomas Brazète et Florent Hu, Création costume/ Coiffure / Maquillage Hugo Bardin, Création mapping vidéo Arnaud Berthonneau, Romain Da Costa et Olivier Carru (Digital Essence)

Production Le collectif La Cantine, avec la participation artistique du Jeune Théâtre National

Note d’intention


Après plusieurs lectures, ce texte s’est de plus en plus imposé comme la première pièce que je voulais tenter de mettre en scène. En effet, son propos présentait beaucoup de similitudes avec ma situation de jeune comédien et de jeune metteur en scène tout droit sorti d’une école d’art. Il arrive que l’on se pose des questions sur le métier,sur son but et sur notre devenir dans une société qui nie encore, sous certains aspects, le rôle essentiel de la culture. Dans quelle mesure est-ce une question de courage, de se jeter dans l’inconnu, dans l’incertitude perpétuelle inhérente aux métiers artistiques ? Je parle de « courage », parce que c’est justement la question centrale autour de laquelle j’ai choisi de faire graviter la pièce. Faire le choix. Dans quelle mesure est-il possible ?

Il est évident que ma situation était différente de celle des mineurs des années 30, mais il me semble, qu’essentiellement, la question reste la même. Dans la pièce, les mineurs se pensent aux antipodes du monde des arts et se découvrent peu a peu un appétit pictural insatiable. Ils sont tiraillés entre leur nouvelle découverte, leur nouvelle soif, et leur conviction qu’ils appartiennent à un monde imperméable à l’art, le monde ouvrier. Le choix de se plonger malgré tout dans le milieu artistique serait-il donc uniquement lié à la découverte d’une passion, ou les facteurs sociaux ont-ils tout de même un poids qui inhiberait cette décision ?

Ce qu’il y a de certain, c’est que faire ce choix a des implications sociales. Ces mineurs, en se plongeant dans leur peinture ont une mission, qu’ils comprennent tout au long de la pièce, une mission qui a pour but d’expliquer ce qu’ils font, ce qu’est leur place dans cette société. Ils découvriront que l’art, et en particulier la peinture, leur permet de représenter autre chose que leur propre existence. Ils comprendront que l’art est un moyen de dire sans mot, sans notion, sans forcément avoir une éducation artistique solide, quelque chose d’universel. L’art est fait pour tout le monde et tout le monde est fait pour l’art. Ou bien faudrait- il continuer à imaginer l’idée, que l’art se veut et se doit d’être accessible au plus grand nombre ? La pièce récuse la dimension trop souvent élitiste du discours qui entoure les artistes et amateurs d’art. Il ne s’agit pas de détenir un bagage culturel riche, ni un jargon intellectuel ou technique, pour pouvoir tenir un discours personnel et profond sur l’art, ou même pour pouvoir produire une oeuvre d’art. Ce qui est intéressant dans cette pièce, c’est que l’histoire du groupe casse cette image parfois trop fermée du monde de la culture.

Le tour de force de cette oeuvre se situe donc dans son double impact : elle tient un discours sur l’art, et en même temps, elle agit conformément à ce discours. Elle met en acte et rend réel, par son accessibilité, par son humour, par les mots simples qu’elle emploie, par le choix des personnages issus d’un milieu modeste, cette idée que l’art est, et reste universel.

Les questions politiques contemporaines de la pièce, liées au contexte historique des années 30 sont importantes : elles sont pour nous l’occasion de généraliser le propos, pour aller vers la question plus large, plus politique encore, de notre place et de notre rôle dans la société actuelle, par le prisme de l’art.

Que ce soit socialement, artistiquement, ou personnellement, il s’agit de prendre un engagement qui dépasse sa propre histoire, pour aller vers des questions qui vont au-delà d’un goût personnel. C’est cette notion qui me semble essentielle et que j’ai eu envie de défendre.

Scénographie
Dans la lignée de ce que nous venons d’exposer, nous avons tout d’abord choisi de placer le public dans un rapport plus dynamique à la scène : en Bi-frontal.
Cette disposition induit plusieurs effets qui me semblent primordiaux. Premièrement, il permet au public de se sentir aux côtés des comédiens, et même parmi eux, dans un rapport intime qui atténue la séparation public/comédiens. Cela nous permet aussi de mettre en abyme le propos de la pièce : lors de l’exposition des oeuvres des ouvriers par exemple, des cadres vides surplombent le premier rang du public, les rendant oeuvre d’art à leur tour.

Le deuxième effet qui m’intéressait dans la disposition bi-frontale est qu’elle permet de mettre en espace le style du texte, composé de beaucoup de joutes verbales. Ainsi la parole circule dans l’espace, comme dans un jeu de ping-pong. Plus que dans un dispositif frontal classique, le corps du spectateur est sollicité : il ne peut pas embrasser toute la scène d’un seul regard. Cela a une double conséquence. Le spectateur doit être actif, comme le sont les comédiens, pour pouvoir regarder dans une direction ou une autre. Mais il doit aussi, par moments, faire un choix, comme doivent le faire les personnages, sur ce qu’il choisit de regarder.

Vidéoprojection
De manière simple, par des titres projetés sur une structure évolutive, nous indiquons aux spectateurs ces changements de lieu et de temps. Cela permet de passer de manière fluide, légère, d’une scène à l’autre, tout en informant le spectateur. La structure de projection est composée de toiles blanches, posées au fur et à mesure par les comédiens : si elle sert d’écran de projection, elle symbolise surtout le parcours artistique en évolution de ce groupe de mineurs. Leur oeuvre commune. Nous avons choisi de ne projeter les oeuvres dont ils parlent qu’à la fin du spectacle, pour qu’elles sonnent comme une conclusion à toutes leurs réflexions, et pour laisser, jusqu’au bout, libre cours à l’imagination du spectateur.

Mine de charbon
Pour finaliser nos connaissances relatives à la vie de ces mineurs de charbon, nous sommes allés effectuer un parcours initiatique au sein du Centre historique minier de Lewarde dans le Nord Pas de Calais. Après cette rencontre entre la fiction et la réalité, il en est ressorti plusieurs éléments qu’il paraissait important de montrer dans la mise en scène de la pièce. Ces éléments apparaissent sous formes scéniques et viennent renforcer l’existence de la mine si présente dans le discours des ouvriers et impliquer directement le spectateur dans l’univers infernal qu’est celui des mineurs de charbon.

Bande son
Pendant les transitions, une bande son exclusivement anglaise, desannées 1970, composée entre autre des Clash, des Rolling Stones, de Cat Stevens, vient accompagner les changements scénographiques. Il semblait nécessaire d’apporter cette « touche » anglaise par la musique pour ainsi respecter l’univers de l’auteur, cela permet aussi d’universaliser le propos, qui fonctionne tant dans l’Angleterre des années 30 qu’en France aujourd’hui.

Marc Delva – metteur en scène

 



Revue de presse

Une chronique sociale et une saga humaine. Vibrant. Le Parisien

Hissant haut les valeurs humaines comme la fraternité, le devoir, l’amitié, ce petit bijou est à découvrir au plus vite… Médiapart

Le spectacle est passionnant de bout en bout. Les comédiens sont tous magnifiques. Une vraie troupe. Figaroscope

France Inter – le Masque et la plume
Jérôme Gracin : Faut-il aller voir les Peintres au Charbon au Théâtre 13 ?
Jacques Nerson : Absolument. C’est une très bonne pièce. Une mise en scène prodigieuse de simplicité, d’humilité et d’intelligence. C’est formidable.
Fabienne Pascaud : Tout à fait. C’est bouleversant.
Armelle Héliot : Je suis d’accord. Allez-y.
Gilles Costaz : C’est tout à fait passionnant, joué par une équipe formidable, une vérité de tous les comédiens. C’est très très bien.

Tout repose sur les neuf jeunes comédiens, leur sensibilité. Ils assurent ! Un plaidoyer passionné pour l’accès de tous à la culture. Le Canard enchainé

L’histoire est belle qui montre combien créer permet de se réinventer. La mise en scène inventive du jeune Marc Delva place le public au cœur de ce beau conte populaire qui ne déplairait pas à Ken Loach, et que les acteurs incarnent avec fièvre. Fabienne Pascaud – Télérama

L’histoire est vraie. Une jolie pléiade de comédiens lui donne vie. Du très beau travail, touchant, à tout point de vue. L’Humanité

Une pièce diablement efficace, drôle et émouvante, pour un spectacle frais et galvanisant. Ce spectacle chaleureux pourrait connaître une longue histoire. Les Echos

On retient donc de ce spectacle le bel engagement et l’esprit « fraternel » qui y règne. On ne lâche pas ces attachants comédiens qui défendent avec fougue et talent sur plus de deux heures le destin extraordinaire de ces mineurs anglais dans ce portrait social et engagé. Une bien belle réussite. Nicolas Arnstam www.froggydelight.com

Quand on fait de l’art sa vie, on se doit de poser la question : tout le monde est-il artiste ? Tout le monde peut-il être artiste ? Qu’est-ce que le beau, la technique, comment définit-on l’art ? Il faut continuer de se poser ces questions. Elles motivent nos choix, nos carrières, elles sont la source du travail de l’artiste. Ce spectacle les remet au premier plan avec une grande technique, de l’humour, et beaucoup d’envie. De quoi y trouver des réponses, peut-être. Victoria Fourel – Un Fauteuil pour l’Orchestre

Difficile de croire que Marc Delva en est ici à sa deuxième mise en scène  tant le spectacle est abouti et exigeant à tous les niveaux. Finaliste du concours jeunes metteurs en scène du Théâtre 13 avec « Merlin ou la Terre dévastée » en 2015, il récidive ici avec brio en adaptant la pièce de Lee Hall « Les peintres au charbon », une fresque humaniste qui questionne avec intelligence notre rapport à l’art. Un véritable bijou à voir absolument au Théâtre 13 Seine ! Audrey Jean – Théatres.com

Marc Delva réalise une mise en scène généreuse, humaniste, réelle et porteuse d’espoir pour ces hommes qui n’auraient jamais cru être capables de créer un quelque chose qui deviendra le Ashington Group. Un mouvement pictural a fait surface des profondeurs de la terre grâce à des mineurs peintres, considérés dès lors comme des peintres mineurs. Philippe Delhumeau – La Grande Parade

Le Théâtre 13 / Seine propose « Les Peintres au charbon », de Lee Hall, mis en scène par Marc Delva, fresque humaniste qui conte l’histoire d’un groupe pictural formé par des mineurs devenus peintres à l’insu de leur plein gré. Le spectacle est bien mené, sans faiblesse ni relâchement. Jack Dion – Marianne

Un magnifique moment d’humanisme et de fraternité, une ode respectueuse à ces mineurs dont le combat est passé par l’art et la culture. Micheline Rousselet – Snes



Extrait vidéo

Réalisation Quentin Defalt

Rencontre


Rencontre
Avec Marc Delva et toute l’équipe artistique le dimanche 14 mai 2017 après la représentation.
 


Garde d’enfants

Garde d’enfants contée
dimanche 21 mai 2017 pendant la représentation de 16h (6€ par enfant de 4 à 9 ans).
Spectacle de conte / atelier / goûter avec Carole Visconti (réservation indispensable).

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