Le jeu de l’amour et du hasard
T13 / Bibliothèque
Dans sa comédie phare, Marivaux interroge le cloisonnement social au travers des rapports de classe entre maîtres et domestiques. Dans cette adaptation moderne, chacun serait interchangeable si leur culture et leur éducation ne les distinguaient.
Il évoque également la complexité du passage à l’âge adulte, symbolisé par le mariage tel un véritable rite de passage.
Ici l’humour n’est qu’apparence et le jeu de dupes est bien plus pervers et violent qu’il n’y paraît.
Dans mes deux premières mises en scène, l’axe majeur était celui d’une jeunesse oubliée, en manque de repères. Comme si les orphelins de la Guerre de Bosnie (Kids, Fabrice Melquiot) avaient grandis dans une banlieue désoeuvrée de Londres (Voix Secrètes, Joe Penhall) où violence (guerrière ou sociale) et absence de communication menaient chacun à sa perte.
Ces deux tragi-comédies contemporaines, où l’humour et le cynisme permettaient d’alléger la gravité des propos avaient besoin d’un contre-point, d’une mise en relief : une comédie classique évoluant dans un milieu bourgeois.
A travers cette comédie, il s’agira de montrer la profondeur des thèmes abordés par Marivaux. Je ne souhaite pas restreindre le spectateur au point de vu des personnages mais à l’ambivalence d’un texte qui nous échappe toujours et qui ne cesse de surprendre par les perspectives d’approche qu’il permet. Ici, l’humour n’est qu’apparence, le jeu de dupes est bien plus pervers et violent qu’il n’y paraît de prime abord. Dès le premier travail de lecture et de dramaturgie, nous avons vu se dégager les grandes thématiques du triptyque.
Le travail dramaturgique s’est focalisé sur trois axes majeurs :
– La question du choix et du libre arbitre de Silvia dans un microcosme patriarcal.
– La problématique du cloisonnement social à travers les rapports maîtres et valets.
– Le rapport à soi/l’autre, son image, et le retour de l’amour propre.
Adrien Popineau
Equipe
Mise en scène Adrien Popineau
Dramaturgie Manon Worms
Avec
Mylène Bourbeau,
Clémence Boucon en alternance avec Valentine Galey,
James Champel,
René Hernandez,
Eric Pucheu,
Hugo Seksig
Scénographie Fanny Laplane
Costumes Fanny Laplane et Anne-Laure Bonet
Création lumières Mathilde Chamoux
Coproduction Le 6000 et la Compagnie Narcisse
Avec le soutien du CDN de Haute-Normandie, du Théâtre de Bernay, du Théâtre 13, du Théâtre Nanterre-Amandiers, du Théâtre de la Tempête et de la Compagnie RL
Avec la participation du CFA d’Asnières
Adrien Popineau
Il suit, pendant quatre ans, une formation en Gestion d’Entreprise à la faculté de droit de Besançon.
En 2005, il entre aux cours Jean Perimony avant de rejoindre l’Ecole du Studio d’Asnières (direction Jean Louis Martin Barbaz) entre 2006 et 2008. Il intègre ensuite le Centre de Formation d’Apprentis (Ecole Supérieur de Comédiens par Alternance) pendant trois ans. Il joue sous la direction de Marion Fouchet, René Loyon, Chantal Deruaz, Yveline Hamon, Jean Louis Martin Barbaz, Christophe Lemaitre, Agathe Alexis, Robert Bouvier.
Dès sa première mise en scène, il est finaliste du concours jeune metteur en scène du Théâtre 13 en 2012 avec Kids de Fabrice Melquiot. Ce projet sera retenu par le comité de sélection du Groupe Actif Îles de France.
Il participe à deux stages proposés par la Tempête aux côtés de Philippe Adrien puis avec Dominique Boissel et les metteurs en scène de Nanterre.
Il met en voix plusieurs textes contemporains lors de Traduire Transmettre à l’Atalante et des Mardis midi au Théâtre 13.
Il obtient un Master professionnel de « Dramaturgie et mise en scène » à Nanterre en septembre 2015. Dans le cadre de son Master, il réalisera plusieurs stages de mise en scène (CDN de Haute Normandie, Théâtre des Amandiers, La Tempête…)
Son second projet, Voix Secrètes de Joe Penhall, lui permet d’être sélectionné au Salon des Artistes de l’ODIA et d’obtenir une période de création au CDN de Haute Normandie, dirigé par David Bobée, pour son nouveau travail autour du Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux.
Il fait parti depuis cette saison du comité de sélection du concours Jeune metteur en scène du Théâtre 13.