Tonnerre
T13 / Bibliothèque
Dans toute société, les non-dits sont fondateurs, l’hypocrisie est reine. Prendre sur soi pour accepter l’Autre en ce qu’il a de différent dans ses opinions et dans ses choix, éviter certains conflits afin que l’existence soit plus douce, feindre parfois les bons sentiments, se maîtriser en somme revêtir le masque des apparences pour ne pas se diviser et s’exclure de cette société. Construire son propre personnage et devenir sa propre image, ou du moins, s’en persuader. Pourtant, il y a toujours une goutte d’eau qui tombe dans le vase et le fait déborder. Nous pourrions appeler cela un coup de tonnerre dans un ciel sans nuage. Et quand l’implosion se produit, les masques se brisent et il devient difficile de les recoller.
Tonnerre… représente pour nous l’occasion d’aborder ces problématiques en nous amusant. En faisant les choses sérieusement sans jamais nous prendre au sérieux. En nous jouant de nos propres phantasmes, de nos préoccupations et, aussi, de nos défauts. Car pour nous, le théâtre est et doit avant tout rester une fête.
Collectif Mind the Gap
Générique
Le Collectif Mind The Gap
Anthony Lozano
Coline Pilet
Julia de Reyke
Thomas Cabel
Nous sommes quatre jeunes comédiens diplômés du Conservatoire d’Art Dramatique d’Orléans au sein duquel nous avons très vite établi des connexions entre nos différents univers. Monter un collectif après plusieurs années de collaboration et de recherches artistiques représente pour nous la possibilité de rassembler nos préoccupations, nos désirs pour créer ensemble. Car de la vision singulière de chacun naît l’art du collectif.
Mind The Gap entend défendre un théâtre qui interroge notre société tant à travers des textes balayant les répertoires classiques et contemporains qu’à travers des écritures scéniques collectives.
Pour nous, il s’agit avant tout de définir notre identité en tant que collectif pour s’inscrire durablement dans le paysage théâtral contemporain. Si nous employons le terme de collectif plutôt que compagnie, c’est qu’il s’agit avant tout de nous donner la liberté d’être tour à tour porteur d’un projet et d’abolir la notion d’un directeur artistique unique. Pour notre première création nous avons décidé d’être tous les quatre moteurs du projet : mise en scène, interprétation, conception scénique. Être les artisans de notre création.
Avancer ensemble constitue le fondement d’une démarche par laquelle nous tenons à un pouvoir de décision commune et à faire se rencontrer quatre univers différents dans un même but. Transmettre une vision du monde qui naît de toutes les choses que l’on a à dire, devenir chacun fédérateur, penseur, acteur d’un même projet, tel est le leitmotiv qui nous unit dans la diversité de nos esthétiques.
Génèse
Tonnerre dans un ciel sans nuage est le résultat de plus de six semaines d’écriture au plateau à quatre. Quatre à la mise en scène, quatre interprètes/personn[ages]. S i au commencement, notre envie était d’adapter Un mois à la Campagne de Tourgueniev, il n’en reste aujourd’hui qu’une réplique qui a donné naissance à notre titre, ainsi que les axes forts que nous avons pu en dégager : une communication superficielle, la difficulté de trouver sa place dans une micro société, la question de la sincérité envers l’autre et envers soi, et comment celle-ci sera acceptée ou non.
Plus particulièrement, c’est aussi la question de l ’ego qui est évoquée ici. De la représentation de la conscience que l’on a de soi-même ou de l’autre. L’envie de parler de la place que l’on a, que l’on s’attribue ou que l’autre nous donne est le point de départ de notre réflexion.
D’où notre envie de ne pas raconter une fiction autre que celle qui nous réunit dans un même espace, dans une même durée. Nous sommes ici, devant vous, nous ne sommes rien d’autre que nous-mêmes, et nous allons jouer nos propres personnages en essayant de ne pas nous/vous trahir au cours de cette soirée ensemble.
D’ores et déjà, nous jouons avec les codes de la représentation et nous en explorons ses frontières : Est-ce un spectacle ? Est-ce une soirée ? Est-ce un spectacle qui se veut une soirée ? Est-ce un spectacle déguisé en soirée qui se veut préparée et qui pourtant dérape ? Qu’est-ce qui est planifié ou de l’ordre de l’imprévu?
Cette expérience du « vivre ensemble », ces moments de vide et de crises, nous vous proposons de les traverser sur le plateau, à l’échelle d’une salle [de théâtre] ainsi devenue un microcosme, dans le temps réel et fugitif de la représentation ; dans un espace où même les choses les plus simples sont vouées à devenir compliquées dès lors que les désirs de chacun prennent le dessus sur la volonté collective initiale.
Tonnerre […] représente pour nous l’occasion d’aborder ces problématiques en nous amusant. En faisant les choses sérieusement sans jamais nous prendre au sérieux. En nous jouant de nos propres phantasmes, de nos préoccupations et, aussi, de nos défauts. Car pour nous, le théâtre est et doit avant tout rester une fête.
Tonnerre dans un ciel sans nuage est une création en perpétuel mouvement, qui est amenée à évoluer au fur et à mesure des répétitions, des représentations, et qui se veut avant tout vivante, notamment car celle-ci s’adapte aux lieux dans lesquels elle joue. Cette volonté d’adaptation constante est importante car elle s’inscrit dans une dynamique de mouvement et de liberté de jeu. C’est essentiellement au plateau, toujours en recherche, et souvent en improvisation que nous travaillons afin de trouver la justesse des corps, du propos, le jeu et l’amusement. L’univers que nous développons est tantôt réaliste, tantôt décalé, spectaculaire et pathétique.
Sur scène quatre chaises, un portant de costumes, une boule à facettes, un micro, une régie son et lumière. La fête se construit sous les yeux du spectateur alors inclus dans l’évènement qui tarde à commencer. Et d’ailleurs commencera-t-il vraiment? Tonnerre […] c’est : comment cette soirée ensemble va-t-elle se passer ?
Nous invitons le public dans notre présent, le présent de cette représentation. Dès l’entrée des spectateurs, celle-ci commence. C’est également un moment de partage avec un avant, un pendant, et un après la représentation.
La question du public est indispensable pour que Tonnerre […] existe. Nous sommes ici dans une forme quasi performative et interactive, où le public est le principal interlocuteur des quatre interprètes. Chaque public crée un nouveau spectacle, de par sa présence, sa possible participation et sa réaction. Tout se fait à vue depuis le plateau: nous prenons en charge la lumière et le son, les changements de costumes se font aussi à vue: tous ces artifices du théâtre nous servent à créer des ambiances, des conflits, des images, du jeu donnant vie à nos rêves, nos envies.
Nous jouons ainsi sur une forme de frustration car chacun fantasme une soirée qui sera toujours amenée à être bouleversée par la projection d’un tiers. C’est également la métaphore d’un groupe d’individus qui essaie de cohabiter, d’échapper à la solitude. Dès lors, dans quelles mesures pouvons nous réellement vivre, et évoluer ensemble ? Et lorsque des égos se confrontent, que reste-t-il du rêve initial d’une collectivité ? Quand nous sommes tous ensemble: ne sommes nous pas, malgré tout, seuls?
Collectif Mind The Gap
Extraits vidéo
EXTRAIT #1 : LES CHOIX 1ÈRE PARTIE
No biographies found for the specified names.