Transsibérien je suis
T13 / Bibliothèque
Chronique d’un rêve écorné. Dans cette autofiction, jouant de la dérision, Philippe Fenwick retrace la course d’obstacles que fut la mise en oeuvre de son projet le plus fou : un spectacle itinérant de Brest à Vladivostok. Et si la vie n’était pas qu’un songe…
Tout commence en Dramatie dans cette autofiction. À la mort de son père, Fenwick décide de se lancer dans la plus grande aventure théâtrale itinérante jamais réalisée, de Brest à Vladivostok en passant par Marseille. La pièce raconte l’épopée kafkaïenne du metteur en scène pour rendre possible ce voyage irrésistible vers la Russie.
Dans ce projet, Fenwick rencontre son double : Jacques Mercier, chanteur de music-hall au chômage qui rêve de partir jusqu’à Vladivostok, mais qui ne quittera jamais son salon brestois. Assis sur une chaise, il s’imagine dans le Transsibérien. Il part en tournée mondiale avec sa voisine, qui devient dans sa mythologie intérieure,
l’acrobate Sonia. Jacques Mercier disparaît mystérieusement en janvier 1983, à l’intérieur même de sa chambre.
On ne l’a jamais revu. Aujourd’hui encore – trente ans après – personne ne sait ce qui s’est passé…
Une autofiction où les frontières se brouillent entre la réalité et la fiction, les arts et les langues, dans la veine pure de ce que Philippe Fenwick appelle son « théâtre vivant ». Les certitudes volent en éclat, bousculées
par beaucoup de finesse, un humour décapant et un zeste de magie.
Ce spectacle est la continuité de On a fait tout ce qu’on a pu mais tout s’est passé comme d’habitude accueilli en 2013 au Théâtre 13 / Seine :
Un spectacle foutraque, agité, fait de bric et de broc parfois, mais prenant. Regards.org
On rit noir dans ce spectacle faussement léger, mais on rit beaucoup, cela conserve les rêves intacts. Toutelaculture.com
Difficile de décrire ce spectacle tant il est riche en informations et en émotions, c’est une expérience à vivre. Courez-y ! Théâtres.com
Un spectacle mélangeant adroitement les genres et les exercices de style, un texte d’une intensité comme il s’en produit peu, une mise en scène irrésistible et inventive. La Théâtrothèque.com
Découvrir le site de la compagnie
Générique
Avec
Philippe Arestan,
Philippe Borecek,
Philippe Fenwick,
Hugues Hollenstein,
Grit Krausse,
Marine Paris,
Sergueï Vladimirov,
Nathalie Conio
Avec la participation de :
Claudine Baschet,
Simone Hérault
Muriel Piquart
Écriture et mise en scène : Philippe Fenwick
Collaboration à la mise en scène : Nathalie Conio
Scénographie : Philippe Fenwick et Felix Deschamps
Création de l’Ombroscope et des Vidéo : Hugues Hollenstein
Création Lumière : David Mossé
Création musicale sonore : Romain Quartier
Costumes : Magali Castellan
Régie Générale et Régie son Clara Marchebout
Régie Lumière Lucie Delorme
Production Zone d’Ombre et d’Utopie (Zou)
Coproduction Théâtre National de Marseille, La Criée / Théâtre National de Nice, CDN Nice Côte d’Azur
Coréalisation Théâtre 13 Paris
Production déléguée Le K Samka
Avec le soutien de La Gare Franche
Avec la participation des Grandes Tables Marseille
Résidences d’écriture Le Fourneau, Centre National des Arts de la Rue à Brest / La Chartreuse, Centre National des Ecritures du Spectacle / L’académie Fratellini, Centre International des Arts du Spectacle / Les Bains Douches, Scène de Musiques Actuelles Paris / Lieux Publics
Coproduction « Autour de Transsibérien je suis » La Friche Belle de Mai / Théâtre National de Marseille, La Criée / Lieux Publics
ZOU est en résidence à Saint-Denis
Remerciements au TGP Théâtre Gérard Philipe (Saint-Denis), au Point éphémère (Paris), à Arcadi, au Théâtre 13 / Seine et au Festival Villeneuve en Scène
Pour l’écriture du texte, Philippe Fenwick a reçu une bourse du CNL, Centre National du Livre.
Philippe Fenwick : écriture, jeu et mise en scène
Auteur, acteur et metteur en scène, Philippe Fenwick a été formé au Conservatoire national de région de Toulouse puis à l’École supérieure d’art dramatique Pierre Debauche et a suivi une formation au CNAC (Centre national des arts du cirque) autour de la magie nouvelle. Il est codirecteur artistique de la compagnie Zone d’ombre et d’utopie. Il fait partie des artistes associés à l’Académie Fratellini, Centre international des arts du cirque. Il est accueilli en résidence par la ville de Saint-Denis.
En tant qu’auteur-acteur, il sera cette saison à La Chartreuse lors du Festival d’Avignon, à La Criée, au MuCEM et à La Gare Franche à Marseille dans Lumière d’Odessa mise en scène par Macha Makeïeff.
Il sera également en tournée, pour la sixième année, avec Est ou Ouest / Procès d’intention aux côtés de la compagnie Escale. Il prépare « Hier, ce sera mieux » un documentaire sur la transmission entre les générations à Saint-Denis, réalisé aux côtés du photographe Manuel Braun.
Il a été à deux reprises boursier du Centre national du livre (CNL) en 2008 et 2010. Il a écrit une vingtaine de pièces de théâtre jouées en France, en Russie, en Serbie, en Roumanie, au Monténégro et en Grande-
Bretagne. Il a participé, en tant qu’acteur, à plus de cinquante créations. Il a, à quatre reprises, en tant qu’auteur-acteur, traversé la France à pied (7 000 kilomètres) avec le Théâtre de l’Étreinte pour porter le théâtre de village en village. Il raconte ses aventures dans Un théâtre qui marche publié chez Actes Sud. L’un de ses derniers spectacles « On a fait tout ce qu’on a pu mais tout s’est passé comme d’habitude », a été sélectionné parmi « les dix spectacles à ne pas manquer » au festival d’Avignon 2013 …
Intentions
Après avoir écrit et mis en scène « Atavisme » et réalisé – avec ce spectacle – une tournée de Brest vers Vladivostok en 2012 – je souhaitais raconter, de manière burlesque et tragique, le cauchemar Kafkaïen des 1300 jours que nous avons passés, avec notre troupe, à poursuivre un rêve. Pour porter sur scène ces trois ans de course effrénée, je désirais me tourner vers la création d’un spectacle hybride et résolument « contem-forain » : « On a fait tout ce qu’on a pu mais tout s’est passé comme d’habitude »
En 2013, suite au festival « Villeneuve en Scène », je décide de faire de ces deux spectacles, une seule et même création : « Transsibérien… » liée à un mouvement que je tente de défendre : « le théâtre vivant »*
*Le théâtre vivant est un théâtre qui prend en compte le temps présent. Il puise sa dramaturgie dans les préoccupations de ses contemporains. Il est hybride, instinctif et remet la catharsis au centre du cercle de l’attention. Il se construit sur la précision et la spontanéité et rend le public « actif » et non captif. Le « théâtre vivant » raconte une histoire qui doit pouvoir s’adresser, de manière différente, à chaque spectateur tout en incluant la notion d’assemblée. Il propose la création de spectacles – qui s’inscrivent dans la réalité de la ville où
est implanté le lieu de représentation – en rapport avec ce que les gens connaissent, pour les emmener vers ce qu’ils ne connaissent pas, notamment à l’aide de la magie qui a réussi le pari de susciter l’enthousiasme populaire autour d’écritures contemporaines. Ce théâtre – qui mélange réalité et fiction – s’appuie sur une base très naturaliste mais qui, grâce à l’onirisme, tente de sublimer le réel. C’est un théâtre où celui qui reçoit n’est jamais « à l’abri » ; un théâtre qui n’est pas dans la reconduction mais dans l’unicité.
Résumé
La première partie de « Transsibérien… » se passe en Dramatie, petite république située entre la Normandie et la Picardie. Les habitants se nomment les dramates. La capitale du pays, Liberta (1 million d’habitants) est une ville où l’activité culturelle est une des plus intense au monde. Le (MCEI) Ministère de la Culture et de l’Éducation Intensive emploi 30% de la population active. La deuxième partie se passe à Marseille, à Brest et en Russie.
Mouvement 1
Fenwick, auteur de théâtre, vit avec son épouse à Liberta. En juillet 2008, suite à la mort de son père en avion, Fenwick décide de se lancer dans, ce qui est, pour lui, la plus grande aventure théâtrale itinérante jamais réalisée : une tournée de Brest à Vladivostok par le Transsibérien avec une proposition de théâtre-cirque jouée chaque soir ; une épopée artistique de 120 représentations à travers les 15 000 kilomètres de l’Eurasie.
Pour construire ce projet, Fenwick va devoir créer une troupe, réunir un million d’euros, trouver des partenaires, convaincre l’Institution et le « Bureau A » (plus haute instance culturelle du ministère) de soutenir son action. Fenwick tentera, dans une suite d’élans chaotiques de réaliser son rêve et de monter le spectacle qui ira de Brest à Vladivostok : « Atavisme »
Mouvement 2
« Atavisme » – création inspirée par le théâtre-documentaire – est composé de plusieurs moments de la vie de Jacques Mercier lors de sa réclusion au début des années 80 et d’entretiens filmés que j’ai réalisé à Brest en 2008 avec son entourage.
Les restitutions de la vie de Jacques Mercier ont été réalisées grâce aux descriptions et aux dessins issus de son journal. Dans son récit le chanteur dépeint une tournée qu’il croyait effectuer à travers l’Union Soviétique. Voyage immobile.« Atavisme » est une proposition théâtrale liée au cirque et au music-hall.
Les « personnages » sur scène existent dans la réalité. La fiction devient réelle, mais la réalité n’est-elle pas elle aussi fictionnelle ? Quelle est la place du spectateur face à un témoignage théâtralisé et non plus à une histoire inventée ? Qu’est ce qui sépare, au théâtre, la vérité de l’illusion ? Atavisme est une pièce les gouffres et les noyades. Sur le fait de « prendre ses désirs pour des réalités ». Sur les rêves que l’on s’invente pour survivre. Sur la stagnation. Sur l’enfermement. Sur les portes ouvertes qui aboutissent sur des murs. Sur les silences et les silences qu’engendrent les silences. Sur les camisoles de l’esprit. Sur le ratage. Sur les désirs non réalisés. Sur les visions et les voix. Sur ceux qui, pour ne pas mourir, ont décidé de s’inventer une vie. ATAVISME est une ode à la mythification.
Janvier 1983. Jacques Mercier a 47 ans. Il écrit, enfermé, les ultimes phrases de son carnet :
Demain, dernière étape et ultime représentation. Avant mon départ pour la Russie je n’ai jamais quitté la pointe du Finistère. Je n’y reviendrai pas. Je vais retrouver un nouveau large. Dans quelques heures je serai à Vladivostok.
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