Ni dieu ni diable
T13 / Bibliothèque
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Ni dieu ni diable

texte Augustin Billetdoux d'après Lucien Rebatet
mise en scène Julie Duquenoÿ et Augustin Billetdoux
Du 8 au 19 octobre 2014
T13 / Bibliothèque
1h30

De même que les hippies prônaient l’amour libre, Régis, Anne-Marie et Michel ont un projet de contre-culture révolutionnaire : l’amour chaste, mystique, pour l’éternité.
L’esprit rock, la véritable transgression, à l’ère du virtuel, des sites de rencontres extraconjugales et des divorcés multirécidivistes,  n’est-ce pas être amoureux?

La révolte de Régis, Michel et Anne-Marie contre l’amour terrestre et ses désillusions, leur rage contre le fanatisme, leur tentative de rendre une dimension sacrée au monde moderne, le souffle de cette jeunesse visionnaire, ses excès et ses tourments, sa naïveté, son humour, trouvent en nous un écho humaniste qui résonne au théâtre.
S’ils étaient parmi nous, ces insoumis s’écrieraient en chœur : « Désormais, il est interdit de s’ennuyer au théâtre. » Et que la fête commence.

Ce spectacle a également recu le coup de coeur des chroniqueurs lors du Prix Théâtre 13 / Jeunes metteurs en scène 2014.

En savoir plus sur le Prix Théâtre 13 / Jeunes metteurs en scène

Générique

Ni Dieu ni Diable
texte Augustin Billetdoux
d’après Les Deux Etendards de Lucien Rebatet © Editions Gallimard pour l’oeuvre d’origine
mise en scène Julie Duquenoÿ et Augustin Billetdoux


Avec
Ariane Brousse la Narratrice,
Lou de Laâge Anne-Marie,
Mathieu Graham Guillaume,
Clément Séjourné Michel,
Pierre Vos le Narrateur,
Damien Zanoly Régis

Scénographie & lumières Julie Duquenoÿ, Réalisation scénographie Jérôme Nicol, Réalisation Vidéo Alexis de Vigan, Régie Plateau Paul-Edouard Blanchard.

Production Compagnie Corne de Brume
 

Julie Duquenoÿ est sortie de sa formation de comédienne à l’école Claude Mathieu avec le spectacle Citoyen Podekalnikov, mis en scène par Jean Bellorini. Elle a joué dans Fuente Ovejuna, de Lope de Vega mis en scène par Anahita Gohari, et La Surprise de l’Amour de Marivaux, version jazz, mis en scène par Aude Macé. Elle joue actuellement dans Affreux sales et gentils de Guillaume Guéraud mis en scène par Patrick Courtois.

Formée parallèlement à la lumière par Jean-Philippe Morin, elle a été régisseuse lumières au théâtre de Belleville, et travaille actuellement au Théâtre Essaïon. Elle réalise la création lumière de nombreuses pièces. Metteur en scène, elle donne des cours à des amateurs avec lesquels elle monte des spectacles depuis six ans.

Augustin Billetdoux  est né en 1986. Diplômé de Sciences-po Bordeaux et de University College London (UCL), il est collaborateur d’élu à l’Assemblée nationale. Sa participation à trois sommets des Nations-Unies sur le changement climatique lui a inspiré son premier roman, Le Messie du peuple chauve, Gallimard, 2012. Les Joueuses, Rivages (2014) est son deuxième roman. Ni Dieu ni Diable est sa première pièce de théâtre.


 

 

Note d’intention

Une œuvre qui existe indépendamment de son auteur

François Mitterrand aurait déclaré : « L’humanité se scinde en deux : ceux qui ont lu Les Deux étendards, et ceux qui ne l’ont pas lu. »
Les Deux étendards (Gallimard, 1951, 1312 pages) a été décrit par de nombreux critiques comme « La plus belle histoire d’amour de la littérature contemporaine »,  « L’un des romans du siècle. » (Francis George Steiner)
Ce roman est méconnu car son auteur fut condamné à mort à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Notre démarche ne souffre d’aucune ambiguïté : les positions collaborationnistes et antisémites de Lucien Rebatet inspirent le plus profond dégoût.
Nous considérons qu’une œuvre existe indépendamment de son auteur, comme l’exprimait Marcel Proust : « Un roman est le produit d’un autre moi que celui qui se manifeste dans nos habitudes, dans nos vices, dans la société. » Notre responsabilité est d’exhumer Les Deux étendards pour des raisons artistiques.

Une jeunesse qui refuse la médiocrité.

A l’heure où nos sociétés produisent des métiers abscons et des artistes jetables, où notre capacité d’émerveillement décline car « tout devient possible » sans la moindre révolution en vue, alors que le pape François appelant à résister contre « l’éphémère, le désenchantement, la culture du provisoire », a trouvé l’écoute de trois millions d’êtres humains rassemblés sur la plage de Copacabana, il est urgent d’exprimer le révolte d’une jeunesse qui refuse la médiocrité.
 
Le sacré, d’une église ou d’un théâtre, est adossé à cette convention qui demande aux fidèles ou aux spectateurs d’accepter de croire à une histoire. Retrouver cette capacité d’émerveillement, ce goût du mystère, ce lâcher-prise que nous avions, enfants, à l’heure du coucher, lorsqu’on nous racontait une histoire, voilà l’impératif de notre mise en scène.
 
Notre ambition est de donner à voir le monde autrement, une main tendue vers l’infini des possibles. Mais comment, du rêve de jeunes gens des Années folles, faire une révolte universelle? Modeler l’histoire dans un écrin contemporain nous semble un premier pas.
 
Tout dans le ton, les propos, la vision du monde des personnages, est un appel à décliner l’entre-deux, choisir ce qu’il y a de mieux. Le théâtre, dit-on, souffre d’esprit de sérieux ; ayons la politesse d’inviter à sourire. Pour respecter le souffle et la fougue de cette jeunesse visionnaire, les tableaux s’enchainent au rythme d’une existence transcendée.

Un hommage à la littérature

La littérature exalte l’imaginaire : évoquer plutôt que représenter, en hommage du théâtre à la littérature, est notre obsession.
Le décor, réduit à quelques éléments – fûts en fer évoquant la matière d’une utopie en construction ou la société industrielle, livres et pages de roman volantes, chaises omniprésentes renvoyant les personnages à des enfants écoutant une histoire, aux fidèles d’une église, à l’infirmité des hommes face à Dieu – préserve la liberté d’imagination du spectateur ; les comédiens, sur scène pendant la totalité du spectacle, sont les personnages d’un roman qui hante son lecteur.
Une narratrice, un narrateur,  transmettent aux spectateurs les sensations de lecture d’un chef-d’œuvre de 1312 pages. Ils sont ces passeurs d’histoire qui recolorent une époque révolue, ces dieux des tragédies grecques à la fois protecteurs et manipulateurs, le trait d’union entre le monde de Régis, Michel, Anne-Marie, et le nôtre. Puisse leur adresse aux spectateurs rompre « le quatrième mur ».

 



Julie Duquenoÿ et Augustin Billetdoux

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