Norma jeane
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Norma jeane

Texte et mise en scène John Arnold, d'après Joyce Carol Oates
Du 4 mars au 13 avril 2014
T13 / Bibliothèque
2h30

La trajectoire météoritique de la vie de Marilyn Monroe. Une comédie carnivore, un conte moderne, l’histoire de Cendrillon revue et visitée par Martin Scorsese et qui se situe dans un pays étrange, un pays où si les citrouilles se transforment en carrosses, elles carburent au whisky et à la vodka et laissent dans leur sillage des trainées de cocaïne. C’est l’histoire de la rencontre entre une névrose et la société de consommation.

Au-delà de l’évocation de la trajectoire météoritique qu’aura été la vie de Marilyn Monroe, «Norma Jeane» est surtout un questionnement sur le regard. Nous cherchons tous un sens à cette expérience fugace, «pleine de bruits et de fureurs, écrite par un fou et qui ne veut rien dire», que l’on appelle la vie.

Nous la cherchons essentiellement à travers l’amour, et donc, nous nous cherchons à travers le regard des autres, nous espérons peut-être trouver chez l’autre, les autres, une partie de l’énigme qui nous constitue et avec laquelle nous sommes condamnés à vivre.

Ceci nous concerne tous, on n’a pas besoin d’être un sexe symbole pour éprouver cela.

Au-delà de la vie de Norma Jeane Baker – alias Marilyn Monroe, c’est surtout la convocation d’un rêve, celui d’une vie et des promesses qu’elle recèle.

De la question du bonheur, de l’idée que l’on peut avoir de la réussite, du fait de « s’accomplir » dans quelque domaine que ce soit, de tout cela, une nation, dès sa naissance, en a fait ses soubassements, sa raison d’être, sa nécessité, sa fierté, son dogme national.

C’est en partie, ce que l’on appelle « le rêve américain ».

Aujourd’hui, le rêve s’est propagé dans le monde entier et la question du bonheur reste entière.

 

Générique

Texte et mise en scène John Arnold
D’après le roman Blonde de Joyce Carol Oates

Avec
John Arnold Zarruck, journaliste n°1, n°2 et n°3
Aurélia Arto (semaines 10, 11 et 13) ou Estelle Chabrolin Fillasse (Jane Russel), l’ombre, l’infirmière
Philippe Bérodot Le postier, policier n°1, le père de Bucky, Hutson,l’ami, Pearl man, l’agent de sécurité n°1, le présentateur
Bruno Boulzaguet Oncle Clive, élève n°1, Huttford, le marin, le maquereau
Jean-Claude Bourbault Le professeur, le dramaturge (Arthur Miller)
Samuel Churin Le tireur d’élite, Oncle Warren, élève n°2, l’aveugle, l’ex-sportif (Joe DiMaggio), le chauffeur de taxi.
Evelyne Fagnen ou Myriam Azencot (semaine 10) Grand-mère Della, Docteur Mittelstadt, la grand-mère de Bucky, fée n°2, le docteur, l’hôtesse de l’air
Antoine Formica Policier n°2, le prêtre, élève n°3, surfer n°2, Cass Chaplin, Whitey
Jocelyn Lagarrigue (Semaine 10, 12 et 15) ou Joffrey Roggeman Bucky, Eddy Robinson Junior
Marion Malenfant Norma Jeane Backer (plus tard Marilyn Monroe)
Olivier Peigné Otto Ose, le président (Kennedy)
Fabienne Périneau Gladys Mortensen (la mère de Norma Jeane), la mère de Bucky
Maryse Poulhe Tante Jess, tante Elsie, fée n°1

Tirée du roman Blonde de Joyce Carol Oates (60%) et de textes additionnels de Don Wolfe, ainsi que de rapports d’autopsie du F.B.I., de la police du comté de Los Angeles & des interviews de Marilyn Monroe.
Norma Jeane est représentée dans les pays de langue française par Dominique Christophe /l’Agence, Paris en accord avec The Gersh Agency, N.Y., Inc. New York

Assistant à la mise en scène Grégory Fernandes, Scénographie et Costumes Aurélie Thomas, Couturière Magali Angélini, Création Lumière et Direction technique Olivier Oudiou, Assistant lumière et régie générale Thomas Cottereau, Création sonore Marc Bretonnière, Vidéo Michel Ferry, Administration Laurent Pousseur

Production déléguée Théodoros Group, Coproduction Théâtre des Quartiers d’Ivry, avec l’aide à la production de la DRAC Ile-de-France, Ministère de la Culture et de la Communication et le soutien de l’ADAMI, avec la participation artistique du Jeune Théâtre National, le soutien du Théâtre Firmin-Gémier / La Piscine, du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de Scènarts et de Tango Prod. Coréalisation Théâtre 13.


Adaptation

Le roman Blonde

Je ne crois pas avoir jamais éprouvé des sensations aussi intenses qu’à la lecture du roman-fleuve de Joyce Carol Oates, il y a trois ans.

Le livre m’a littéralement aspiré, englouti et a été mon compagnon de nuit.

La vie de Norma Jeane Baker, le combat acharné qu’elle dut livrer dès ses premières années, sa survie d’abord, puis sa vie à laquelle elle cherchait à donner un sens à travers l’amour, son désir éperdu d’être mère, la fatalité ou le destin lui interdisant l’accès à une vie simple pour la conduire dans la cage de la gloire, et la réduire au statut peu enviable d’icône sexuelle et finalement la mort comme échappée ultime, tout cela me touchait profondément et l’écriture de Joyce Carol Oates me le restituait parfaitement.

Adaptation

Le désir de faire une adaptation du roman pour le théâtre s’est, alors tout naturellement imposé, je me disais que ce que j’avais ressenti, seul, pouvait l’être aussi par d’autres et collectivement.

Dès lors se posait la question de la nature de cette adaptation (le roman fait 1100 pages).

Fallait-il que l’histoire se raconte sous une forme narrative ? Un dialogue ? Un mélange des deux ? Fallait-il que Marilyn Monroe s’incarne sur scène ou fallait-il l’évacuer, qu’elle ne soit pas présente physiquement et axer l’histoire sur sa mère internée à l’hôpital psychiatrique et décédée en 1984 ?

Entre mettre tous les protagonistes sur scène et un monologue de la mère, tous les possibles s’offraient.

Je me suis posé alors la question de ce que j’aurais voulu voir en tant que spectateur.

Entre la perspective de voir sur scène l’histoire de Monroe par le biais d’un monologue de sa mère internée ou d’un dialogue avec un médecin ou des infirmières et celle de la voir elle, en chair et en os, et avec tous les autres, Di Maggio, Miller, Kennedy, Zanuck, etc… Célèbres ou pas, bref, Hollywood, tout un monde qui, l’instant d’une représentation, redescend sur Terre et s’incarne, j’optais pour la seconde voie.

Il m’apparaissait aussi que je ne voulais pas d’une forme narrative, je voulais que l’histoire se parle et qu’elle se parle au présent.

Genèse

Il m’a fallu m’éloigner du roman et me nourrir d’autres sources, les nombreuses interviews que Marilyn a donnés et les entretiens, innombrables où l’on parlait d’elle, m’ont été précieux et m’ont permis d’écrire les scènes qui manquaient. Toutefois l’inspiration venant du roman de Oates concerne 40 % de la pièce.
 



John Arnold

Notes de mise en scène

L’écriture comme un conte

L’histoire de Norma Jeane Baker est écrite pour cinq actrices et sept acteurs, plus le metteur en scène qui doit jouer aussi.
Si l’écriture, à part le poème du tireur d’élite et un passage de la mère, est réaliste, elle doit se lire comme un conte, les partitions de chaque acteur étant le reflet d’un caractère, d’une pensée, d’un désir, d’une thématique, se déclinant à travers plusieurs rôles. Ceci est valable aussi pour Blonde qui, dans la pièce, traverse quatre âges de sa vie, enfance, adolescence, jeune actrice, star et chute.
Toutes les partitions sont pensées sur un principe de poupées russes.

Une mise en scène au service des acteurs
Si le fond de la pièce est tragique, elle contient aussi beaucoup de situations cocasses, le spectacle peut et doit faire rire, le jeu des acteurs doit être rapide, léger, enlevé. Les personnages ne s’apitoient pas sur leur sort ni sur celui des autres, ils n’en ont pas le temps, ils avancent à marche forcée, leur survie en dépend, mais s’ils sont souvent féroces et impitoyables, ils peuvent aussi se montrer plein de délicatesse, de compassion et d’humour.
L’histoire étant ce qu’elle est, la question du cinéma devra être traitée. Comment montrer le cinéma au théâtre ? Idem pour la comédie musicale, certaines scènes seront dansées, d’autres chantées.
Une attention particulière devra être portée au rythme des voix, des sons et des corps évoluant dans l’espace scénique.

Ce spectacle au jeu rapide, extrêmement physique, les femmes et les hommes en sont le centre, donc les acteurs ! C’est la mise en scène qui est à leur service et non l’inverse.

Décors et costumes

Un espace vide. Un sol bleu nuit. Un fond bleu nuit
Deux paires de rideaux disposées comme suit :
1 paire au lointain.
1 paire à la face.
Les rideaux doivent être égaux au cadre de scène afin de pouvoir découvrir ou cacher pleinement l’espace sur les deux niveaux indiqués. Le système d’ouverture des rideaux doit être simple (à la grecque). Au-dessus du rideau face doit être tendu un velum blanc dans lequel sont disposées des liasses de dollars.
En ce qui concerne le décor, il doit être réduit au minimum et utilisé dans sa stricte symbolique, par exemple, une voiture est signifiée par un volant, un lit par un drap, etc…. Le plateau doit être le plus vierge possible.
C’est par la lumière, le son, la projection de certaines images vidéo que seront donnés les changements de lieux et de temps. L’alternance des saisons été, hiver, est importante.

Des costumes criards et légers pour l’été, lourds et pastels pour l’hiver
Ils donneront aussi, bien entendu, une indication sur ces changements de lieux, de temps et de saison.
Les costumes ne doivent pas être le reflet authentique d’une mode mais quand même suffisamment évocateurs pour permettre au spectateur de situer immédiatement un personnage, l’époque, l’endroit, le milieu social dans lequel il évolue.
Un soin particulier sera apporté aux costumes de confrontation Brune, Blonde (Jane Russel, Marilyn Monroe) page 113 et du monologue « Miss Golden Dreams » page 117.
Les périodes que traverse Norma Jeane sont les années 30, 40, 50, 60… d’une Amérique imaginaire.



John Arnold

 

Extraits de presse

Une Norma Jeane plus vraie que nature
Tel un chœur antique, réunis autour d’un corps recouvert d’un drap, des comédiens annoncent le destin de la blonde la plus célèbre de la planète : Marilyn Monroe. Les visages de clowns grimaçant sur un rideau noir laissent bientôt place à une fillette à la chevelure dorée, gracile et apeurée. Rejetée par un mère au bord de la folie. John Arnold a adapté Blonde, le roman fleuve de Joyce Carol Oates. Il suit fidèlement l’intrigue qui s’attarde sur l’enfance de Norma Jeane, une « belle princesse condamnée à chercher dans les yeux des autres la confirmation de sa propre existence ». De l’orphelinat et des premières photos comme mannequin jusqu’à son succès à Hollywood, en passant par son premier mariage. C’est ce que scande la pièce, Norma Jeane.
La jeune actrice menue, Marion Malenfant, brûle véritablement les planches. En nuisette et chaussettes blanches, elle compose une femme enfant poignante avant de s’imposer dans le rôle d’une star qui semble s’être toujours punie de n’avoir pas été aimée. Marion Malenfant sait restituer la complexité de Norma Jeane Baker, devenue une icône qui « appartient au regard du monde ». A 23 ans à peine, la jeune femme fait là ses débuts au théâtre. Actuellement en troisième année de la classe libre du cours Florent, elle devrait sans doute être sollicitée par des producteurs et des programmateurs de salles. C’est « la » révélation de la pièce. Plus expérimentés, ses partenaires soutiennent généreusement cette pousse en devenir. A commencer par la brillante Fabienne Périneau, qui endosse le rôle de sa mère, Gladys Mortensen, ou encore Philippe Bérodot, tout à la fois agent de sécurité, Hudson et Pearlman.
Nathalie Simon – LE FIGARO

La tragédie de « Norma Jeane » made in Marilyn

Livres, expos, biopic, rétrospectives… La fringale commémorative est telle que l’on va bouffer du Marilyn toute l’année, 2012 marquant le 50e anniversaire de la disparition de l’actrice. Précédant l’avalanche, John Arnold a eu la bonne idée de proposer son Norma Jean dès le 3 janvier à Ivry-sur-Seine. Adapté de Blonde, le best-seller de Joyce Carol Oates, la chose expose une existence vouée à finir dans le mur, privilégiant la thèse de l’assassinat – ou, variante plus perverse, du suicide provoqué.
La pièce débute comme un conte funeste avec, allongée sous un drap, une belle au bois dormant qui, au pays du stress et des paillettes, n’aurait jamais su trouver son équilibre, créature trop vulnérable, prématurément usée d’avoir tant crié «je veux qu’vous m’aimiez» à tous les machos, pygmalions, producteurs, président plus ou moins veules et libidineux ayant croisé un jour sa route cabossée.
Déroulant le fil chronologique, depuis la petite enfance avec une mère déjà très fragile, les tableaux s’enchaînent à un rythme soutenu.
En tête d’une distribution où chaque protagoniste incarne de deux à cinq personnages, Marion Malenfant, 23 ans, saisit sa chance avec aplomb. Aussi ambitieuse que paumée, elle trouve la juste distance pour incarner une des héroïnes tragiques les plus médiatisées du XXe siècle.
Gilles Renault – LIBERATION

Bluffant
Elle s’appelle Norma Jeane Baker et deviendra Marilyn Monroe, le sex-symbol mondial du XXe siècle. John Arnold a adapté Blonde, le roman-fleuve de Joyce Carol Dates et l’a mis en scène sur le ton d’une comédie poignante et grinçante. L’envers du décor de cette ascension à travers l’usine à rêves s’y prête. Lancée, manipulée comme un produit, Marilyn reste un pion, une image, dans ce monde ultra-machiste du cinéma et de la politique. La jeune comédienne Marion Malenfant, qui l’interprète sans tenter un seul instant de lui ressembler, incarne avec une justesse extraordinaire cette « rencontre entre une névrose et une société de consommation », comme l’avait dit Arthur Miller, son dernier mari. Elle porte la pièce à ses plus hauts points de tension avec une présence et un culot époustouflants. Bluffant.
Jean-Luc Bertet – LE JOURNAL DU DIMANCHE

Portrait d’une enfant blessée
John Arnold, qui tient un rôle dans le spectacle qu’il signe, est un comédien exceptionnel venu du Théâtre du Soleil et qui a fait depuis un long chemin singulier. Interprète, il est puissant, original. Il a adapté l’ouvrage très épais de Joyce Carol Oates (« Blonde ») et suit les différents épisodes de la vie de Marilyn Monroe. John Arnold fait débuter une jeune fille très singulière dans le rôle de Marilyn. Un Tanagra blond, d’une présence troublante, Marion Malenfant. Elle est au coeur du spectacle, elle en est le point de fuite. Elle est étonnante. L’ensemble est fluide et très bien réglé et joué par une douzaine de bons comédiens. Mais avouons que l’évocation de l’enfance, de l’adolescence est encore plus forte grâce à Fabienne Périneau dans le rôle de Gladys Mortensen, la mère.
Armelle Héliot – LE QUOTIDIEN DU MEDECIN

Blonde, le roman sur la vie de Marilyn adapté au théâtre
Création théâtrale événement en ce début 2012 : « Norma Jeane » est la première adaptation de « Blonde », le roman fleuve de l’américaine J.C.Oates sur la vie de Marilyn Monroe. Il y a presque 50 ans, la star était retrouvée morte dans sa maison de Los Angeles à seulement 36 ans. Au Théâtre des Quartiers d’ Ivry, 13 comédiens racontent sa vie dans une création et une mise en scène audacieuses de John Arnold. Il fallait être un peu fou pour s’attaquer à ce morceau de la littérature américaine publié dans le monde entier, qui reprend l’hypothèse du meurtre de Marilyn orchestré par le FBI et la garde rapprochée du Président Kennedy. John Arnold a mis quatre ans pour écrire et monter son projet. Il est tombé littéralement amoureux de cette histoire. Et le public lors de la première représentation le 3 janvier dernier a chaleureusement applaudi cette création théâtrale où les comédiens jouent une cinquantaine de personnages.
La mort de Marilyn Monroe, un suicide pour la version officielle, mais depuis un demi-siècle, toutes les hypothèses, théories et fantasmes n’ont cessé d’entourer la disparition de celle qui était devenue à 36 ans, « la plus célèbre pin-up de l’humanité », « Miss Golden Dreams », c’est ainsi qu’elle parlait d’elle avec humour.
A la manière de Dogville, le film de Lars Von Trier, cette pièce de presque trois heures donne une place centrale aux 13 acteurs excellents et à leurs mouvements. « Marilyn est la Cendrillon du XXè siècle », souligne John Arnold. La pièce se déroule comme un conte, et débute comme un thriller.
Norma Jeane est interprétée par une jeune comédienne prometteuse Marion Malenfant, petite poupée aux longs cheveux d’or ondulés, au corps d’une blancheur de porcelaine, la voix légèrement grave et brisée, incarne avec fougue et maitrise tous les âges de Norma Jeane / Marilyn.
Claire Baudéan – FRANCE INFO

Marilyn incarnée…
Marion Malenfant, la jeune comédienne, qui a la lourde tâche d’incarner la star de six à trente-six ans, s’en sort à merveille – tour à tour petite fille perdue, jeune femme ambitieuse, étoile émerveillée, puis brisée. Son monologue, nue, face à la salle éclairée, est maîtrise de bout en bout. C’est sûr, elle est Norma Jeane à s’y méprendre.
Philippe Chevilley – LES ECHOS

Un texte et des acteurs beaux et sublimés, un grand spectacle intelligent
C’était il y a deux jours, un parfum d’Hollywood a envahi nos narines parisiennes. La Blonde mythique a investi la scène du Théâtre des Quartiers d’Ivry, Antoine Vitez. Ladies and gentlemen, now u’ll see the golden dreams of America, the one, the precious, the amazing, the womaaaaaaaannnnnnnnn, Miss Marilyn Monroe ! Tonnerre d’applaudissements ! La salle comble était en effervescence. C’est normal. Qu’il est émouvant de découvrir ou redécouvrir une légende du cinéma!
John Arnold a choisi de s’inspirer du roman fleuve de Joyce Carol Oates « Blonde », retraçant l’histoire de Norma Jeane où vous pourrez percevoir une version de la vie de Marilyn Monroe. Certains pourront penser à Ibsen ou à T. Williams, où la fragilité de la femme est mise à nue et où le sublime côtoie le sordide.
D’une manière générale, la narration de la pièce est conçue de manière elliptique, en faisant défiler une sorte de diaporama de la vie de Monroe, dans une danse macabre, où la prose narrative se superpose à l’action, où la poésie et le vulgaire s’entremêlent délicatement, et où le vulgaire n’est jamais là où on l’attend, comme cette nudité naturelle, qui n’effraie pas et qui fascine.
Bien sûr, ça ne serait pas possible sans un texte profond et émouvant, beau et captivant, sans des acteurs superbes et étonnamment crédibles. La Norma Jeane incarnée par Marion Malenfant, pourtant loin du physique de la star, est troublante et attachante. Sa voix et sa taille lui permettent de passer avec fluidité de l’enfance à l’âge adulte, tout en restant une femme-enfant désillusionnée. Fabienne Périneau en mère cinglée est brillante, le manager aussi est très crédible, tout comme le jeune Antoine Formica en Cass Chaplin, et John Arnold lui-même côté spectateurs est parfait dans ses rôles. Un vrai coup de coeur pour Maryse Poulhe qui incarne les tantes de Norma entre autres. Avec elle, on joue dans la cour des grands.
Rachelle Dhéry – UN FAUTEUIL POUR L’ORCHESTRE

Un spectacle choral
La pièce de John Arnold est une plongée hypnotique dans la vie maudite de Norma Jeane Baker. En s’attachant à sa construction psychologique (enfance, adolescence, pin-up, star et chute), elle brouille l’image du sex-symbol pour retenir celle de la femme/enfant aux prises avec une névrose et sa confrontation au rêve américain comme malédiction. A travers une série de scénettes rapides et nerveuses, qui sont autant de flashs rétrospectifs sur cet itinéraire hors norme, traitées de manière réaliste ou distanciée avec de vraies trouvailles empruntées aux comics, se dessine le portrait d’une femme immature, en manque de repères affectifs, avide d’amour et de tendresse.
John Arnold orchestre avec fluidité une mise en scène qui fait la part belle à des envolées dramatiques, oniriques et ludiques, le tout au service de 13 acteurs multi-rôles qui s’emparent avec conviction de cette ambivalence où se déjoue la vérité d’une femme et sa désincarnation totale entre sa quête d’absolu et le fantasme brut qu’elle renvoyait.
La jeune comédienne Marion Malenfant incarne avec intensité et une sensibilité touchante Norma Jean, éternelle femme enfant, avant d’endosser le rôle de la star désinhibée puis celui de l’étoile brisée.
Un spectacle choral autour d’un personnage mythique dont la brûlure crépusculaire n’a pas fini de fasciner…
Amaury Jacquet – PUBLIK’ART

Poignante variation autour de la vie
Au cœur d’une scénographie dépouillée mais néanmoins structurée, douze excellents acteurs nous donnent à voir la vie subie plus que choisie de celle qui passa à côté de ses rêves les plus simples, en incarnant ses proches ainsi que son entourage professionnel. Toutes les périodes de l’existence de l’actrice, ses souffrances psychologiques, sont évoquées ici en évitant habilement clichés, raccourcis ou imitations. La multiplication des séquences, les dialogues brefs et incisifs de John Arnold donnent à cette tragédie (paradoxalement souvent drôle) un rythme effréné qui nous entraîne à cent à l’heure dans une course au bonheur hollywoodienne à l’issue fatale. Les images de ce tourbillon presque onirique sont tour à tour belles, fortes, ou violentes, quelquefois à la limite du supportable, portées par des comédiens qui sont allés chercher, avant toute ressemblance physique avec les personnages souvent connus qu’ils interprètent, une authenticité et une sincérité du sentiment.
Et Marilyn? Qui a osé endosser l’impensable responsabilité de prendre les traits de la star? Elle s’appelle Marion Malenfant, et à l’instar du travail accompli par ses camarades de scène, elle a su trouver l’essence et la vérité de Norma Jeane Baker. D’une beauté enfantine, frêle, torturée, extrêmement touchante, aussi juste en gamine de sept ans qu’en étoile trentenaire, innocente ou provocante, elle propose un jeu en retenue et profondeur, explosant lors des quelques monologues qui ponctuent la représentation, tels des sursauts de vie, des appels à l’amour, des appels au secours. Au delà de son aspect biographique passionnant, ce spectacle est une poignante variation autour de la vie qui nous échappe et que l’on ne contrôle pas toujours.
FOUS DE THEATRE.COM

Happy birthday to you, Miss Norma Jeane
Le metteur en scène de ce fleuve romanesque, John Arnold qui joue aussi le père en filigrane, a fait le choix judicieux d’un apparent dépouillement. Plateau très vaste, quasi vide, sur lequel les rôles s’interchangent et virevoltent avec rapidité, violence, drôlerie. Emotion surtout, lorsque la frêle héroïne, malmenée, naïvement lucide, vient mettre en œuvre son dénudement. Marion Malenfant est bouleversante, toute petite chose que les autres s’autorisent à violenter au physique comme au mental, dans une blondeur qui rend les strass presque superflus.
Annick Drogou – SPECTACLE SELECTION

Norma Jeane, le rêve Marilyn
L’année Marilyn est lancée en fanfare. Pour le cinquantenaire du décès de la star, des livres, un film et de multiples hommages vont se succéder. « Norma Jeane », pièce de théâtre inspirée du roman « Blonde », de Joyce Carol Oates, est opportunément créé ce mois-ci aux Quartiers d’Ivry. En plus du roman-fleuve, des entretiens de Marilyn ou la concernant ont nourri l’imaginaire très documenté de John Arnold, metteur en scène de la pièce. On y retrouve Marilyn lorsqu’elle n’est encore que Norma Jeane, fillette arrachée à ses grands-parents par une mère instable. On suit son passage à l’orphelinat, son mariage quasi arrangé et son ascension professionnelle, de pin-up pour soldats concupiscents aux plateaux d’Hollywood. Les maris, Jim Dougherty, Joe DiMaggio, Arthur Miller, côtoient les innombrables amants choisis ou subis, les Zanuck, Kennedy et autres profiteurs décidés à s’approprier un bout de l’étoile. Cette « Norma Jeane », portée par douze comédiens et un metteur en scène qui s’invite allégrement sur le plateau, s’interroge sur le rêve. Celui d’une Cendrillon qui n’a jamais véritablement trouvé son prince charmant. Celui d’une femme tellement en quête d’amour qu’elle succombe aux griffes de loups avides et manipulateurs. Dans cette pièce aux multiples personnages, la silhouette de Marion Malenfant incarne une vie de Norma Jeane. Certes, les comédiens sont dans l’ensemble bon mais c’est bien elle qui tient la scène, attirant à elle tous les regards. Elle est une Marilyn offerte à tous, dans un processus d’autodestruction où s’invitent les médicaments et l’alcool. L’année Marilyn commence sous les meilleurs auspices
Michaël Melinard – L’HUMANITE DIMANCHE


Présentation vidéo

Rencontre

Rencontre

avec John Arnold et toute l’équipe artistique du spectacle
le dimanche 23 mars 2014 à l’issue de la représentation vers 17h45.
(entrée libre)

Garde d’enfants

Garde d’enfants
dimanche 30 mars 2014 pendant la représentation de 15h30 (5€ par enfant).
Spectacle de conte / atelier / goûter avec Carole Visconti

en savoir plus



Café Philo

Café philo autour du thème Le Bonheur, jeudi 20 mars 2014 à 19h30 (Théâtre 13 / Seine)

Entrée libre sur réservation au 01 45 88 62 22 – une consommation au bar vous sera demandée.

Théa, agence de philosophie créée en 2012 par Flora Bernard, Marion Genaivre et Audrey Picard, propose au Théâtre 13 d’animer des ateliers philosophiques ouverts à tous et gratuits, dans l’espace restauration du Théâtre 13 / Seine. L’une des motivations fortes de Théa est de faire sortir la philosophie de l’université pour la faire entrer dans la vie de tous les jours, là où elle peut apporter un éclairage sur le vécu de chacun. Les ateliers philosophiques sont une occasion de prendre le temps de penser, de questionner, d’expérimenter l’écoute active.

Objectifs d’un atelier philosophique Théa.

L’atelier Théa a deux objectifs principaux :
– Proposer aux participants des éléments philosophiques de fond sur des sujets proposés
– Proposer aux participants de faire l’expérience de la pratique philosophique, notamment autour du questionnement, de l’écoute et de l’argumentation.

De manière plus spécifique, il s’agit de faire l’expérience :
– du questionnement en prenant le temps de poser la « bonne » question ;
– de l’écoute active, grâce à un véritable dialogue avec les autres participants ; le philosophe de Théa veillera à ce que les échanges ne tournent pas au café du commerce, débat d’opinions au cours duquel chacun donne son avis sans se soucier de celui des autres.
– du développement d’un argument
– de la remise en question personnelle suite à une réflexion philosophique

Durée : 1h30









 

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