Brita baumann (les cadouin #2)
T13 / Glacière
A mi-chemin entre l’univers des Deschiens et l’émission Strip-tease, entre la musique de Bach et celle de Britney Spears, un documentaire théâtral et musical acide, drôle et désespéré.
S’enfoncer avec humour et en chansons dans la solitude
Juillet 2005. La jeune Allemande Brita Baumann vient d’être envoyée, dans le cadre d’un séjour linguistique, dans une famille bretonne, les Cadouin.
La famille Cadouin est composée de Roland, le père, de Violaine (sa nouvelle compagne), de Laurence et Virginie (ses deux filles) et de Jean-Jacques (le frère de son ex-femme). Tous forment un groupe de musique, Les Cadouin, qui reprend des chansons françaises et internationales en vue de mariages, bals et diverses fêtes de villages.
L’espoir de quitter son travail à la mairie et de mener son groupe vers la reconnaissance aveugle Roland : il ne se rend même plus compte qu’il est peut-être le seul à avoir envie de faire perdurer le groupe, qu’il empêche l’épanouissement de ses enfants et prive l’ensemble de sa famille de liberté.
Ne parlant pas un mot de français, Brita Baumann va être témoin et victime de la désagrégation des Cadouin qui, au lieu d’être unis par une passion soi-disant commune, s’enfoncent avec humour et en chanson dans la souffrance et la solitude.
Expressionnisme pour clowns noirs et féroces
Brita Baumann est la deuxième partie du cycle Les Cadouin
Tous les spectacles du cycle utilisent le même procédé esthétique.
La scénographie est constituée de panneaux sur lesquels se trouvent des toiles imprimées. Il en va de même pour les accessoires. Ce procédé renforce le sentiment que les personnages n’ont plus aucune prise sur leur existence ; leur environnement est faux, empêche de s’y raccrocher et ne laisse apparaître que l’âme et sa vacuité. Ainsi peut-on se recentrer sur l’humain puisqu’il n’y a plus rien autour. La mort et la solitude n’en sont ainsi que mieux perçues.
Les costumes sont assez graphiques. Les lignes sont simples et fortes. Les membres de la famille portent un survêtement, identique pour tous. Sorte d’uniforme. Pour les concerts, les costumes sont irréels, extravagants, à la limite du très mauvais goût…
Le visage de chaque comédien est maquillé en masque mortuaire aux arrêtes saillantes. Ces masques sont présents dans tous les spectacles de la cie Teknaï. Cette mort affichée renforce le principe que les personnages reviennent jouer leur histoire. Que le public ressente ou non cette dimension, n’est pas indispensable, mais cela instaure un décalage, un « surréalisme » qui vient se juxtaposer à une histoire très quotidienne.
Dans les spectacles de ce cycle, tout est affaire d’excès, de carton-pâte, d’expressionnisme pour clowns noirs et féroces.
Les bals populaires
La musique a une place prépondérante dans ce spectacle. Le spectacle nous emmène au cœur d’une famille animant les bals populaires de leur région. De fait, nombres de chanteurs de variété y sont représentés (Gilbert Bécaud, Sheila, Britney Spears, Zouk Machine, Alain Souchon, Lorie, Scorpions, Laurent Voulzy et Indochine). Les chansons sont interprétés en direct par les comédiens, accompagnés d’une bande son instrumentale.
Afin de contrebalancer cet univers de bals et de renforcer cette impression de vulgarité (dans les interprétations et les gestuelles), les scènes isolées de Brita (la rédaction des lettres adressées à son frère par exemple) sont accompagnées de Bach, compositeur qu’elle maitrise parfaitement…
Quelques extraits de presse
Les auteurs ont cette plume acide pour dépeindre avec sensibilité et humour les français moyens. Le tragique des situation provoque le rire. Un théâtre réfélchi, drôle, décalé et néanmoins en forme de cri d’alarme. Scèneweb
Situation outrancière mais justesse de ton – le public hésite entre rire et compassion. Un spectacle qui ne peut laisser indifférent, c’est l’un oul’autre, on aime ou on déteste. Théâtrauteurs
Les cadouins sont modestes, cyniques, vulgaires mais tellement humains. Une écriture dérangeante mais vraie. Un rire salvateur. Un Fauteuil pour l’Orchestre.
Un spectacle réussi. Figaroscope
Cette touche de morbidité associée à un kitsch assumé créent une danse macabre désopilante auquel succombe un public conquis par une esthétique sombre, un humour assassin et un univers proche de ceux des Deschiens. froggy’s delight
avec Juliette Coulon, Valentine Erlich, Olivier Faliez, Charlotte Laemmel, Emmanuelle Marquis et Gaëtan Peau
Assistant à la mise en scène Damir Ziško, scénographie Natacha Le Guen de Kerneizon assistée de Germain Peronne, lumières Manuel Desfeux, costumes Agathe Laemmel, maquillages Valentine Erlich, régie compagnie Julien Barrillet, conseiller musique classique Thibault Larger, musique Bach, Bécaud, Indochine, Lorie, Scorpions, Sheila, Britney Spears, Souchon, Voulzy, Zouk Machine, enregistrement voix Arno Mesguich, traduction des lettres Sophie Brafman, administration compagnie Anne Gégu.
Production Teknaï coproduction Théâtre 13 avec le soutien de la Mairie de Paris, de l’Adami, de la Communauté d’Agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, de la Maison du Théâtre et de la Danse (Epinay-sur-Seine). Spectacle écrit et répété en résidence à La Ferme du Mousseau (Elancourt). Texte édité aux Editions Les Cygnes – Collection Les Inédits du 13.
Quentin Defalt et la compagnie Teknaï ont présenté au Théâtre 13 en 2005/2006 Aztèques de Michel Azama
extrait vidéo
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