Sainte jeanne des abattoirs
La Ferme du Mousseau d'Elancourt
Le Chicago des années 20 : en crise, en musique, et en noir et blanc.
Chicago, fin des années 1920: la surproduction alliée aux guerres spéculatives des fabricants entraîne le marché de la viande dans la crise. Le roi de la viande, Pierpont Mauler, nourrit des ambitions monopolistiques qui le conduisent à écarter ses concurrents. Les premières victimes de cette guerre économique débridée sont les ouvriers des bas-fonds de Chicago, privés de revenus. Dans le chaos ambiant se fait entendre la voix religieuse des Chapeaux Noirs, armée du salut venue prêcher la bonne parole au sein des populations ouvrières.
Parmi eux, Jeanne Dark, jeune missionnaire animée d’une inépuisable foi, se prend de pitié pour ces populations, et tente de comprendre l’origine de leurs problèmes. Elle en est aussitôt punie, mais poursuit sa quête: chassée des Chapeaux noirs, elle descend dans les bas-fonds pour y organiser la grève générale. C’est alors qu’elle flanche, et rencontre les limites de son engagement religieux: elle refuse de recourir à la violence et fait échouer le mouvement ouvrier, qui ne lui pardonnera pas. Jeanne, isolée, est alors sacrifiée puis sanctifiée sur l’autel de l’alliance entre religion et monde de l’argent.
Ni la charité de Jeanne ni les doutes de Pierpont Mauler ne viennent à bout du système qui régit les abattoirs – face auquel, semble suggérer Brecht, il n’est de recours que politique.
Générique
Avec
Jessica Berthe,
Alexandre Blazy,
Christian Geoffroy,
Louis Niermans,
Pauline Maharaux,
Elisa Orial,
Clara Schmidt,
Boris Sztulman
Marie-Line Vergnaux
Traduction Pierre Deshusses, Musique Clara Schmidt et Louis Niermans, Scénographie Cléo Duplan et Marie Fages assistées de Juliette Angotti, Lumières Etienne Exbrayat, Costumes Domitille Roche, Assistanat Pauline Maharaux. L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté
Production Les Ehontées, avec le soutien du Théâtre 13
Note d’intention
Note d’intention
Que valent nos valeurs en temps de crise?
C’est sur cette question que lecteur et spectateur quittent Sainte Jeanne des abattoirs. Oeuvre à la fois brute et complexe, Sainte Jeanne se saisit du problème de la morale, du bien, et de la non-violence en période de chaos économique. Réactivant la figure de l’illuminée Jeanne d’Arc, la pièce met en question la pertinence de l’espoir religieux. Elle invite le spectateur tenté de s’en remettre à Dieu à s’interroger sur les mécanismes qui conduisent l’économie à sa faillite, et l’individu à sa déchéance morale. Pièce noire et satirique, Sainte Jeanne trouve un curieux écho dans la période contemporaine – où l’on assiste, médusé, à un retour presque imprévu du religieux, sous ses formes les plus ardentes.
Curieusement, le monde du théâtre a le premier été pris dans la tourmente de cet étrange engouement pour le fondamentalisme chrétien. Lors des manifestations qui ont accompagné les créations des dernières pièces de Romeo Castellucci et de Rodrigo Garcia, le théâtre s’est vu rappeler son ancrage dans une société en proie au désarroi spirituel et idéologique. La mise en scène que je propose ici ne prétend ni poursuivre les polémiques suscitée à la faveur de ces événements, ni « surfer » sur la vague de scandale qui en est née, ni condamner la référence au sacré; elle essaie plutôt de s’interroger, en toute modestie, sur le délitement social qui est à l’origine de cette attirance collective pour le sectaire.
Scénographie, lumières et costumes
Le « théâtre pauvre » que nous proposons ici, centré sur le jeu des acteurs et la mobilisation de l’imaginaire, appelait une scénographie épurée mais porteuse de sens, qui interroge les mobilisations de l’espace urbain. Affiches de publicité, de propagande, de candidatures électorales et d’appel à la messe: ce sont ces diverses couches de messages concurrents que donne à voir le travail réalisé par Cléo Duplan et Marie Fages. Elèves aux Arts déco, les deux scénographes interviennent sur le plateau durant la représentation, endossant le rôle de colleuses d’affiche.
Selon une esthétique empruntant aux plasticiens Jacques Villéglé et Barbara Kruger, le fond de scène voit ainsi se superposer au fil de la pièce une multiplicité de messages qui saturent l’univers de la ville, et qui en font à la fois à la richesse et le chaos. Les costumes de Domitille Roche, qui a déjà collaboré à deux reprises avec la compagnie, ancrent quant à eux la pièce dans l’univers du film expressionniste des années 1930, et font évoluer les personnages en noir et blanc. Le jeu des lumières participe lui aussi de cet univers du vieux film, qui « met à distance » les personnages du public.
Prix & réservations
Prix des places
Plein tarif : 7€
Tarif réduit : 5€
La Ferme du Mousseau
23 route du Mesnil – 78990 Elancourt
Parking rue du Berceau
Réservations
01 30 66 45 20
ou service.culture@ville-elancourt.fr
Accès
… en voiture :
A13 Rouen, bretelle Rambouillet / St-Quentin-en-Yvelines (RN12) / A86 St-Quentin-en-Yvelines, / RN12 Dreux, sortie Elancourt
… en train :
Gare Montparnasse, direction Rambouillet. > Descendre à La Verrière
Gare de la Défense, direction La Verrière / (RER C) > Descendre à La Verrière
… en bus
Ligne 411A de la Gare de La Verrière, arrêt « La Ferme »