Prix théâtre 13 / jeunes metteurs en scène – édition 2010
T13 / Glacière
Attention, concentré de jeunes talents
Pour la cinquième année consécutive, le Théâtre 13 organise son concours dédié aux jeunes metteurs en scène. Les participants ont entre 25 et 35 ans et les spectacles doivent comporter un minimum de 6 comédiens. Un jury de présélection (composé des metteurs en scènes ayant travaillé au Théâtre 13) retient les 6 meilleurs projets parmi les 80 qui concourent chaque année. Ces spectacles sont présentés au public et au jury final (composé des principales institutions présentes dans le secteur du spectacle vivant ainsi que de directeurs de théâtres). Le lauréat sera programmé pendant une semaine en octobre 2010 au Théâtre 13, et recevra une aide financière de 3000 € pour cette reprise.
Pour le public, c’est l’occasion de découvrir le travail de jeunes metteurs en scène talentueux : des spectacles ambitieux, originaux et de très grande qualité. Etre présent au moment de l’envol des créateurs de demain.
Pour les metteurs en scène, le concours est un réel dispositif d’accompagnement et de soutien : développer un projet ambitieux avec le soutien de metteurs en scène confirmés, confronter leur travail au public et rencontrer très vite les principaux partenaires de notre profession et les programmateurs de théâtre.
Lorsqu’en 2001 nous prenions le pari de programmer de toutes jeunes compagnies pendant un mois en été, (Les Scènes d’été du 13) nous étions parmi les rares à prendre ce risque. Cette envie de défendre les jeunes talents a très vite influencé le reste de notre programmation et aujourd’hui les jeunes compagnies constituent l’essentiel de nos spectacles.
Les jeunes compagnies ont trouvé leur place au Théâtre 13 et notre public est de plus en plus nombreux à venir les découvrir. Nous avons donc voulu pousser un peu plus loin notre soutien et c’est ainsi qu’est né en 2006 le Concours Théâtre 13 / jeunes metteurs en scène.
Mardi 15 juin 2010 à 20h30 & Mercredi 16 juin 2010 à 20h30
Les Amantes
Romance au vitriol de Elfriede Jelinek – Mise en scène Bea Gerzsenyi
Vendredi18 juin 2010 à 20h30 & samedi 19 juin 2010 à 19h30
Sonate inachevée pour deux jeunes mariées
Utopie organique d’après Honoré de Balzac – Mise en scène Aurélie Toucas
Mardi 22 juin 2010 à 20h30 & mercredi 23 juin 2010 à 20h30
Fragments d’une lettre d’adieu lus par des géologues
Enquête de l’irrationnel de Normand Chaurette – Mise en scène Joachim Serreau
Vendredi 25 juin 2010 à 20h30 & samedi 26 juin 2010 à 19h30
Le Misanthrope
Comédie (tragique) de Molière – Mise en scène Dimitri Klockenbring
Mardi 29 juin 2010 à 20h30 & mercredi 30 juin 2010 à 20h30
Liberté à Brême
Tragédie bourgeoise de Rainer Werner Fassbinder – Mise en scène Mathias Moritz
Remise du prix jeudi 1er juillet à 19h (entrée libre)
Surprise en plein air & gratuite (hors concours)
Lundi 21 juin à 20h30 – fête de la musique
Nina Attal & Malted Milk (concert blues / funk)
Palmarès 2010
Prix du Jury, Prix du Public :
Dimitri Klockenbring pour sa mise en scène de Le Misanthrope de Molière
Ce spectacle sera présenté au Théâtre 13 / Jardin du 19 octobre au 24 octobre 2010
Les Amantes
Comédie dramatique / romance au vitriol
de Elfriede Jelinek – Mise en scène Bea Gerzsenyi
1h30 sans entracte
Deux portraits féminins sont ici convoqués. À travers le «bon exemple» de Brigitte et le «mauvais exemple» de Paula, Elfriede Jelinek fait voler en éclats l’idylle. Quel est le destin d’une ouvrière? Amour, mariage, famille, réussite, toutes les conventions sont passées au crible d’un regard perçant doublé d’un humour féroce.
Deux portraits féminins sont ici convoqués. Deux exemples pour une femme qui, dans la société tente de trouver sa place. Pour sortir de sa condition d’ouvrière à l’usine textile, une seule solution : trouver un mari et le choisir avec circonspection. Normalement choisir son mode de vie ne pose pas de problème, mais elles n’ont pas la chance d’avoir le choix car elles subissent ce qui leur est imposé par leur situation. Elles sont systématiquement à la merci du conformisme social, mécanisme de la situation désespérée qui engloutit toute forme de désir et d’érotisme. Ces femmes qui espèrent se construire au travers des hommes, sont-elles libres quand justement, elles n’ont à leur portée que les partis les moins attractifs socialement ? L’amante doit apprendre à gérer son corps jeune et attrayant, son seul bien, et ne pas rêver à l’amour idéal des romans photos. À travers le “bon exemple” de Brigitte et le “mauvais exemple” de Paula, Elfriede Jelinek fait voler en éclats l’idylle. Ce qu’elle nous raconte pourrait se dérouler dans n’importe quel milieu social avec toute la dose qu’elle instille de cynisme. Amour, mariage, famille, réussite, toutes les conventions sont passées au crible d’un regard perçant doublé d’un humour féroce.
Bea Gerzsenyi, metteur en scène et dramaturge, est originaire de Budapest en Hongrie. Après des études universitaires en littérature et en théâtre à Budapest puis à Paris et un DESS Politiques Culturelles Internationales et Gestion des Arts, elle tourne avec la Cie de Joseph Nadj. Après avoir monté une adaptation de Jean Genet, elle intègre plusieurs ateliers de recherches théâtrales et assiste Tamás Ascher au Théâtre Katona à Budapest. Depuis 2008 elle s’installe définitivement en France et assiste Adel Hakim, Elisabeth Chailloux, Magali Léris au Théâtre Quartiers d’Ivry, puis est stagiaire au Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine sur Les Naufragés du fol espoir. Actuellement elle dirige la Cie Alfama.
Avec Yasmin Berber (Paula), Annamária Papp (Susi), Julien Prevost (Heinz), Marie-Céline Tuvache (Narratrice), Lisa Spatazza (Brigitte), Loic Vidal (Erich) et Olivier Marques au piano
Traduction Yasmin Hoffmann et Maryvonne Litaize, Adaptation Joël Jouanneau (L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté). Scénographie Bea Gerzsenyi et Márton Gothár, Musique Péter Csák et Olivier Marques, Image et vidéo Márton Gothár, Création lumière Péter Fazekas et Bastien Gerard. Coproduction Compagnie Alfama et Cie Saint-Leu Culture Passion
Compagnie Alfama et Cie Saint-Leu Culture Passion (Hongrie / Saint-Leu la Forêt – 95)
Sonate inachevée pour deux jeunes mariées
Utopie organique
Création collective d’après Honoré de Balzac – Mise en scène Aurélie Toucas
1h15 sans entracte
Balzac publie Mémoires de deux jeunes mariées en 1842. Dans ce roman, il peint le portrait de Louise et de Renée, deux jeunes femmes sorties du couvent, restées proche l’une de l’autre par lettres interposées. Une lutte sourde oppose leurs deux destins.
Faut-il mettre de la passion dans le mariage ou y chercher un bonheur raisonnable? Renée, la sage, n’exige pas moins de la vie que Louise, la sulfureuse. Nos mères, grand-mères, tantes et autres ancêtres, de quelle façon ces femmes, leurs secrets, leurs choix, agissent-ils sur nos engagements présents ?
C’est notre histoire à nous six, comédiennes du spectacle. C’est une histoire de mariage en terre humide, une histoire d’engagement sur parole, et de bacchanales nocturnes. Six femmes du même âge, l’âge de la maternité, de l’appartement commun, du mariage, du goûter d’anniversaire du petit dernier, six femmes qui sont portées par autre chose, quelque chose de plus passionné, quelque chose de Louise. Mais au sein de nos questionnements Renée nous rassure.
Nous avons pris soin de rester ouvertes à tous les langages, le chant, l’instrument, le corps, et le geste, de développer le visuel et l’auditif. L’instinctif comme point de départ, le geste provoquant le mot, chercher ainsi dans le corps l’héritage que nous portons, s’approcher d’une parole moins raisonnée, plus organique.
Aurélie Toucas, chanteuse lyrique de formation, décide de mêler les arts et entre aux Beaux-arts, en parallèle de sa formation musicale. Puis elle découvre le théâtre et le choisi. Elle débute l’Ecole Florent, et entre au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique en 2004. Elle y a pour professeurs Dominique Valadié, Andrzej Seweryn, et Cécile Garcia-Fogel, et travaille avec Jean-Paul Wenzel, Caroline Marcadé, Christophe Rauck et Wajdi Mouawad.
A sa sortie du CNSAD en 2007, elle renoue avec le chant en travaillant avec Gilberte Tsai, sur Ce soir on improvise de Pirandello, où elle interprète une cantatrice éperdue de Verdi. Puis, forte de cette rencontre, elle retrouve G.Tsai pour Vassa 1910 d’après Maxime Gorki, l’année suivante. Entre temps elle rencontre Pierre Ascaride avec qui elle travaille sur Les Communistes d’après des textes recueillis par Wajdi Mouwad. Puis Joël Dragutin pour On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset, et Adama Diop pour Homme pour homme de Berthol Brecht. Elle monte, en collaboration avec Farid Zerzour, en 2008 le spectacle Un lundi bohème, un témoignage poétique sur les différents niveaux de langues. Déjà, elle sent l’influence de ses expériences avec W.Mouawad et C. Rauck. Elle prépare en ce moment, le rôle de « la jeune épouse » dans Pièce montée et Chambre d’amour montage de textes et mise en scène de Laurence Andreini. Un joli hasard entre ces deux femmes sur les thèmes communs, du mariage et de l’engagement.
Avec Clémentine Bernard (Louise), Virginie Gritten (Pauline), Ophelia Kolb (Glwadys), Leila Naceur (Renée), Sophie Neveu (Rebecca) et Aurélie Toucas (Anastasie)
Assistante à la mise en scène Jeanne Arènes Musique et arrangements Catherine Toutain et Jean-Marc Delorme, Construction Lucien Hervieux, Conseillère à la scénographie Charlotte Villermet, Lumière et son Karl-Ludwig Francisco, Costumes Eléonore Cecconi. Production Les Ânes en peine.
Compagnie Les Ânes en peine (Colombes – 92)
Fragments d’une lettre d’adieu lus par des géologues
Enquête de l’irrationnel
de Normand Chaurette – Mise en scène Joachim Serreau
1h10 sans entracte
Toni Van Saikin a laissé une lettre d’adieu dont seulement quelques feuillets demeurent lisibles. Au cours d’une commission réunie pour déterminer les circonstances de sa mort, ses compagnons viennent donner leur vision des événements. L’exposé, censé jeter la lumière sur cette tragique histoire, ne fait que repousser toujours plus loin la possible connaissance des faits.
L’ingénieur Van Saikin a laissé une lettre d’adieu dont seulement quelques signes demeurent lisibles sur des feuillets détrempés. Une commission d’enquête est réunie pour déterminer les raisons et les circonstances de sa mort. On questionne, on s’interroge, on juge, sous l’oeil vigilant d’une autorité « présidentielle ». Pourtant l’événement passé reste difracté et rien ne converge vraiment, chaque membre de l’équipe donne son interprétation et son souvenir du mystère. Le sens et le non sens sont alors des notions très relatives. Ceci préfigure l’irrationnel sous sa forme la plus accomplie, c’est-à-dire la folie. L’enquête menée ne révèle finalement rien d’autre que la certitude de la folie au sein de la vie humaine et de son irruption toujours possible en dépit de toutes les garanties rationalistes et scientifiques.
Comment raconter une vérité humaine ? La mort, la disparition, la folie, c’est aussi l’échec de la pensée strictement rationnelle. Ici, Fragments d’une Lettre d’Adieu… établit un parallèle entre cette commission et une des grandes questions du théâtre. Étrange aller-retour entre les choses pour tenter de comprendre, rassembler les fragments et reconstruire un mystère.
Joachim Serreau se forme à l’Ecole du Studio d’Asnières et auprès de Pierre Vial, Rachida Brakni et Eric Frey.
Il met en scène Vengeances et Cie de Jacques Rebotier, co-écrit le spectacle BAR(…), a été assistant pour Eric Frey sur Derrière la ligne verte… et stagiaire pour Benno Besson sur le Cercle de Craie Caucasien de B.Brecht. Au théâtre, il est mis en scène par Agathe Alexis, Serge Lipszyc, Alain Alexis Barsacq,… Il tourne, par ailleurs, dans plusieurs courts-métrages et séries télé. Au cinéma, il est dirigé par Nicole Garcia, Coline Serreau, et Roland Joffe. Depuis 2006 il collabore régulièrement avec des danseurs, notamment avec la compagnie Nathalie Pernette.
Avec Nicolas Buchoux (Nikols Ostwald), Charles Chemin (Lloyds Macurdy), Félicien Delon (Jason Cassilly), Julia Duchaussoy (Xu Sojen), Jean-Patrick Gaultier (David Lenowski), Benjamin Kauffman (Ralph Peterson) et Sarah Stern (Carla Van Saikin)
Musique Madeleine Besson, Scénographie Théâtre du Point d’Assemblage, Lumières Lorenzo Jauneau, Costumes Joachim Serreau. Production Théâtre du Point d’Assemblage, avec le soutien d’Anis Gras, le lieu de l’autre.
Théâtre du Point d’Assemblage (Paris – 75)
Le Misanthrope
Comédie (tragique)
de Molière – Mise en scène Dimitri Klockenbring
1h30 sans entracte
Alceste vit comme un échec absolu la cupidité, l’hypocrisie et le mensonge de ce monde qu’il rêvait honnête et vertueux. Comment nous arrangeons-nous avec nos déceptions et nos désillusions ? Lui, se retire du monde. Cette comédie se termine mal car pour moi cette issue est un échec. Alceste a voulu sauver le monde, il finit par le fuir. Or pour moi, il ne s’agit pas de le sauver, mais de l’affronter.
Molière nous montre que l’enjeu humain qu’est l’ouverture à l’autre, tient quasiment de l’impossible. D’une part, parce que le narcissisme blessé y est un obstacle majeur, d’autre part parce que la peur face au mystère qu’est l’autre, l’altérité, paralyse toute forme d’action.
Alceste a besoin de clarté, de transparence, on pourrait même dire d’omniscience de l’autre ; la limite que représente la conscience de l’autre, l’impossibilité d’y pénétrer, lui est insupportable. Pourtant il s’empêche lui-même de rencontrer, car il n’accepte pas de quitter le champ des certitudes, pour faire place à une sensation beaucoup plus floue, peut-être beaucoup plus risquée aussi : la confiance en l’autre.
Mais il ne s’agit pas de faire tenir à Molière un discours christique. Ce qu’il nous montre avec une lucidité féroce, c’est que la cruauté ambiante empêche toute forme de confiance et donne l’impression, que les personnages évoluent dans une jungle inquiétante, qui exige des stratégies de survie.
Mais si Molière décide de raconter un univers violent et impitoyable, il décide dans le même temps, d’en faire une comédie. L’humour comme consolation. Une consolation que je veux traquer dans notre travail sur le Misanthrope, pour faire apparaître quelques petits miracles : l’attachement de Philinte à Alceste que je trouve bouleversant ; certains échanges entre Alceste et Célimène dans lesquels je crois ; la rencontre d’Eliante et de Philinte.
Dimitri Klockenbring suit pendant trois ans une formation de comédien à l’Ecole d’art dramatique Jean Périmony. Durant cette période, il joue dans Un Caprice, d’Alfred de Musset, dans une mise en scène de Jean Périmony. Après sa formation, il joue dans de nombreuses pièces, avant d’incarner notamment le rôle d’Yves dans Talk to me, pièce dont il est l’auteur et qu’il met en scène, à Paris, puis en Suisse. En 2008 il fait un stage à la mise en scène auprès de V. Gauthier-Martin au forum du Blanc-Mesnil pour sa création 109.
Avec Blandine Bellavoir (Eliante), Pierre Buntz (Oronte), Constance Carrelet (Célimène), Tristan Le Goff (Alceste), Nicolas Lumbreras (Clitandre/Du Bois), Joséphine Mikorey (Arsinoé), Benoît Moret (Acaste) et Thomas Zaghedoud (Philinte)
Scénographie Héloïse Labrande, Lumières Claire Gondrexon, Costumes Thalia Rebinsky. Production Compagnie Vienne la nuit, avec le soutien de Aides Paris Jeunes Talents. Remerciements à La ville de Les Clayes-sous-bois, au Studio Théâtre de Vitry et à la Ville de Verrières-le-buisson.
Compagnie Vienne la nuit (Paris – 75)
Liberté à Brême
Tragédie bourgeoise (c’est à dire noirceur moderne)
de Rainer Werner Fassbinder – Mise en scène Mathias Moritz
1h30 sans entracte
Liberté à Brême est le poison que Fassbinder injecte au vieux théâtre du pouvoir. Les boursouflements qui en découlent révèlent des visages grouillant de violence, l’acuité atroce de l’amour et les luxures du terrorisme et de la marchandise. Entrent alors les spectres de l’histoire pour tailler dans la peau de l’auteur l’espoir que la pièce veut nous tendre.
1820-1830. Dans une ville hanséatique prospère vit une famille modèle. Le couple est marié, l’homme imprègne la maison de son autorité, l’argent provient de la PME familiale. La démographie des rejetons respecte les chiffres officiels et les grands-parents garantissent le piétisme en vigueur dans la cité.
Une femme va percer l’idylle parce qu’elle veut un peu de bonheur, ici et maintenant. Elle a beau multiplier les gains, se rendre désirable, éliminer les obstacles avec méthode, offrir la liberté. Mais personne ne veut de l’émergence d’un sujet féminin. Ni les siens, ni les institutions, ni surtout ses amants. Ainsi pourrait-on soutenir que la pièce raconte l’avortement d’un sphinx. Un vieux corps oppressé fermente. Il craquelle, une figure de la liberté apparaît aux forceps. C’est un visage de femme, le chœur marchand la décapite. Mais elle esquive et se défend: la voilà meurtrière, concubine, chef d’entreprise, hérétique, hétaïre, matricide, parricide, infanticide, militante de la RAF et tueuse en série.
Parce qu’il est un poète à dynamo intense, Fassbinder nous rappelle aussi qu’elle est un personnage de théâtre qui oscille, dans un procès imaginaire, entre les subversions du spectacle et un hommage vibrant à la représentation. Notre travail ne sert à rien qu’à libérer son souffle en remettant au monde une pensée profondément et noblement politique.
Mathias Moritz est né en 1983. Depuis 2001, il construit, dans l’embrassement obstiné du plateau, un théâtre à mains nues dont chaque doigt respire la charité du rêve. Avec la Dinoponera / Howl Factory, troupe qu’il fonde en 2006, il réalise de nombreuses mises en scènes, d’Agamemnon à Büchner, de Molière à Korine en passant par deux textes qu’il écrit pour résister aux forfaitures du réel, Castramleta et TBM. Avec Liberté à Brême, il achève en 2010 un cycle de noirceurs dont Woyzeck fut la source naguère. Dans l’étincelle d’un phrasé ou le crissement d’une lumière, chacun peut retrouver le tranchant d’une jouissance et la raison de l’avenir.
Avec Céline Bertin (Luisa Mauer), Jacques Bruckmann (Zimmermann / Johann), Marie Bruckmann (Geesche), Débora Cherrière (La mère), Antoine Descanvelle (Rumpf / Pasteur Marcus), Guillaume Luquet (Gottfried), Walter M. Ponzo (Timm) et Vincent Portal (Miltenberger / Bohm)
Traduction de Philippe Ivernel, L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté. Musique Michaël Schaller, Scénographie Arnaud Verley, Lumières Bertrand Llorca. Production Dinoponera / Howl Factory Avec le soutien de la Ville de Strasbourg, de Zazi-Wasselonne et d’Art-O–Pie Meisenthal
Dinoponera / Howl Factory (Strasbourg – 67)
Nina Attal et Malted Milk (concert)
Concert blues / funk
En préfiguration de notre saison musicale 2010/2011, cette fête de la musique sera l’occasion de présenter deux formations qui se produiront en avril 2011, dans le cadre de notre escale musicale Blues au 13.
Nina Attal
Avec Nina Attal (chant, guitare), Philippe Devin (guitare, chœur), Damien Cornelis (clavier), Julien Audigier (batterie), et Jo’Champ (basse)
C’est à 13 ans que Nina apprend la guitare. Après s’être rapidement fait remarquer dans les jams parisiennes, 2009 verra s’accélérer le buzz et ses premiers pas sur scène se feront aux côtés d’artistes comme Lucky Peterson, Fred Chapellier, Big Dez, Boney Fields, Jean-Jacques Milteau et bien d’autres. Pulvérisant les frontières du blues, Nina Attal assume avec une maturité impressionnante ce mélange entre l’héritage des pères fondateurs du blues B.B.King, Albert Collins, Albert King, Freddie King, Buddy Guy, Muddy Waters, et l’influence d’artistes Soul/Funk comme Prince, Jamiroquai et Stevie Wonder. Nina en a puisé un style aux racines Blues qui flirte avec la Soul et le Funk. Avec un don unique des arrangements, très énergiques et clairement conçus pour la scène et le Live. Une voix, un charisme et une fraîcheur qui ont forcé le respect de la scène Blues française, à seulement 18 ans. Nina Attal nous montre que la relève est assurée avec talent et confirme le vieil adage : « Better the Roots, Sweeter the Fruits »
Cette enfant prodige vient de rafler la majorité des prix du prestigieux tremplin Blues sur Seine en novembre dernier, ce qui lui a valu d’être programmée dans des festivals tels que Europa Jazz, Avoine Blues Festival, Cahors Blues Festival, et surtout le Festiblues de Montréal.
Malted Milk
Avec Arnaud Fradin (guitare et chant), Gilles Delagrange (batterie), Igor Pichon (basse, chœurs), Yann Cuyeu (guitare, chœurs) et Nicolas Mary (Orgue, chœurs)
En ces temps de nouvelle vague de soul internationale (Eli « Paperboy » Reed, Jamie Lidell, Raphael Saadiq, etc.), la scène française semblait manquer de dignes représentants du genre… jusqu’à l’avènement du troisième album de Malted Milk.
“Sweet Soul Blues“ confirme la forte montée en puissance de l’une des meilleures formations Soul-Blues-Funk françaises. Une machine à « groover » infernale, enrichie d’une section de cuivres rutilante et pilotée par le grand timonier Arnaud Fradin et sa guitare inspirée. Le groupe s’ouvre à un public toujours plus large en mêlant au Blues de ses origines, le Funk de la Nouvelle-Orléans et la Soul de Memphis. Sur scène, le groupe dégage une énergie communicative et spontanée faisant voyager le public au coeur de la «Black music».
Après avoir remporté quelques prestigieux tremplins en France, leur notoriété dépasse aujourd’hui largement nos frontières : Malted Milk s’est en effet aussi produit à l’étranger à plusieurs reprises, que se soit pour accompagner des têtes d’affiches ou pour participer à la finale de L’International Blues Challenge de Memphis en 2007.