Nenna
T13 / Bibliothèque
Morgane Audoin part en quête des « msemens » parfaits, ces galettes de semoule que lui confectionne sa grand-mère depuis l’enfance. Quand les souvenirs s’imprègnent de cuisine familiale, des morceaux de mémoires jaillissent : ceux d’une grand-mère, et de tout un pan d’une histoire commune entre l’Algérie et la France.
Dans une rue, une femme accueille le public avec un rite d’hospitalité à base de semoule.
Et elle se met à raconter.
Les Msemens, galettes que sa grand-mère fabrique depuis son enfance en Algérie, une recette, un savoir-faire qui a traversé le temps, les frontières, et l’exil.
Et surtout leur goût particulier : comment le retrouver lorsqu’elle est elle-même dans l’incapacité de le créer ?
La quête de ce goût est le point de départ d’un chemin qui sera tracé avec le public.
Sur la route, des lieux appellent des récits : un lampadaire croisé en chemin ? Ce sera un figuier, nous sommes en Algérie, c’est le jour de l’Indépendance. Une place aux volets fermés ? C’est le moment de s’adresser aux absents.
Des fragments de mémoires et d’Histoire jaillissent : ceux de cette grand-mère, et de tout un pan d’une histoire commune – encore vive – entre l’Algérie et la France.
NENNA est une quête ancrée dans le présent : celui qui s’écrit ensemble, une poignée de semoule dans la main.
« Issue de deux parents nés en Algérie, c’est d’abord à travers les discours familiaux que j’ai pu réaliser la complexité de l’histoire qui lie l’Algérie et la France. C’est aussi à travers les rencontres, les témoignages, les parcours de vie, les paroles d’artistes, que j’accède à cette histoire.
Je découvre adolescente la répression sanglante du 17 octobre 1961 avec le poème de Kateb Yacine, « Dans la gueule du loup », mis en musique par les Têtes Raides.
En 2011, dans un cadre universitaire, je mène des entretiens auprès des membre de la compagnie de théâtre algérienne El Ajouad, c’est là que j’apprends la guerre fratricide entre le FLN et le MNA*.
L’histoire des harkis, c’est par le biais de ce que ma mère me racontera sur mon grand-père. L’immigration algérienne, c’est ma mère, ses frère et soeurs, ma grand-mère, des ami.e.s du collège, mais aussi Le Thé au Harem d’Archimède de Mehdi Charef, Mémoires d’immigrés de Yamina Benguigui, Magyd Cherfi, et les chansons de Rachid Taha.
Les années 1990 et la guerre civile, c’est Aziz Chouaki avec L’étoile d’Alger, Et maintenant ils peuvent venir d’Areski Mellal.
La jeunesse algérienne, c’est Gnawa Diffusion et son chanteur charismatique Amazigh Kateb.
La révolte et la création, c’est Mustapha Benfodil, journaliste au quotidien El Watan, écrivain et « anartiste », comme il se définit lui-même.
En 2017, j’ai eu envie de prendre la parole sur une histoire familiale, et de l’évoquer en me plaçant au cœur d’un récit qui est le mien, en écrivant, et en racontant. »
Morgane Audoin
Nenna
de et avec Morgane Audoin
Co-écriture et co-mise en scène, direction d’actrice Maïa Ricaud
Production Les Thérèses. Co-production et accueil en résidence : CNAREP Pronomade(s), Encausse-les-Thermes (31) – CNAREP Le Fourneau, Brest (29) – Furies, Châlons-en-Champagne (51) / Accompagnement artistique : Nombril du Monde dans le cadre du dispositif Les Instants d’Eden soutenu par la DRAC Nouvelle Aquitaine.
Avec le soutien de la SACD / Auteurs d’espaces.
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