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Mai 68 vu par philippe gras

Du 25 septembre au 19 octobre 2018
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En écho aux représentations de « En réalité » d’après Pierre Bourdieu, une exposition de photographies de Philippe Gras prisent au cours du mois de mai, qui témoignent des événements qui ont changé la France.

Soixante-Huit, un nombre, un mot, qui relève à la fois de l’histoire et du mythe. Et qui reste, quels qu’en soient les véritables acquis, un repère essentiel  dans l’évolution de nos comportements, des rapports entre l’individu et la société, des aspirations politiques, morales, culturelles – par-delà les révisions hostiles qui ont fleuri ces dernières années.

Pendant les fameuses manifestations parisiennes, les photographes étaient nombreux sur le devant de la scène. Mais un juste reflet de l’époque ne saurait se limiter à ces reportages, ni aux Évènements, comme on disait, ni aux formes les plus spectaculaires de la révolte. Philippe Gras est de ces photographes qui ont su saisir non seulement l’instant et le geste, mais le signe et le sens de cette période d’innovations et de contestations.

Tant dans le regard porté sur les avancées de la musique, qui privilégie le mouvement spontané où s’exprime la nature profonde de l’artiste, que dans l’observation de la ville, de la rue, du décor urbain, des comportements humains, ses photos témoignent de ce qui bouge. Il montre ce qui surgit là où on ne l’attendait pas : non seulement les fameuses affiches militantes et les slogans, mais aussi la critique de la société de consommation, le rejet et la subversion du discours publicitaire –  en particulier dans une tentative d’inventaire des graphismes du refus. Son approche est dépourvue de toute hiérarchie a priori, et il s’est passionné autant pour les expressions populaires et les arts mineurs que pour les créations artistiques admises, légitimées, ou en devenir.

Daniel Sauvaget

Philippe Gras
(1942-2007)

Philippe Gras a toujours été non seulement un photographe indépendant, mais aussi un esprit indépendant, qui s’est refusé à tout compromis. Toute sa vie, il s’est efforcé de ne braquer son appareil photo que sur des œuvres, des thèmes, des artistes auxquels il croyait, avec lesquels il a entretenu dans certains cas un long compagnonnage, et sur des phénomènes de société qui lui semblaient importants. Il n’a jamais donné dans l’élitisme, bien au contraire. Ses archives témoignent d’un goût très sûr en matière de création, mais aussi d’un regard attentif sur la culture populaire, les imageries qui n’étaient guère prises en considération, les musiques de tous les continents. Fidèle en amitié, il a conservé toute sa vie des liens avec un certain nombre de musiciens, comme avec Robert Wilson, dont il possédait de nombreuses correspondances depuis leur rencontre au cours des répétitions d’Einstein on the Beach.

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