Les lectures du 13
T13 / Glacière
Afin d’aider à la réalisation de nouveaux projets, le Théâtre 13 met son plateau à disposition de jeunes metteurs en scène, pour leur permettre de confronter un travail en cours à un public.
Plus que des lectures, ces mises en espaces sont le fruit d’un travail de direction d’acteurs et présentent un réel parti pris de mise en scène, permettant ainsi aux spectateurs de découvrir des textes, des comédiens, des auteurs, des metteurs en scène et des compagnies.
La Chunga
De Mario Vargas Llosa
Traduction Albert Bensoussan,
mise en lecture par Armand Eloi
Un soir, dans le bar de La Chunga, Josephino a tout perdu aux dés en jouant
contre ses amis les Indomptables. En échange de trois mille soles, prêtés à
Josefino pour lui permettre de continuer le jeu, La Chunga lui a emprunté
pour une nuit la jolie Meche. On n’a plus jamais revu la jeune fille.
Depuis, tous les soirs, dans les brumes de l’alcool, les Indomptables
revivent cette nuit mémorable. Et comme la Chunga refuse obstinément de
parler, chacun imagine, à travers ses propres fantasmes qui se matérialisent
devant nous, le scénario de ce qui s’est tramé dans le secret de la chambre.
En ces jours où l’on dévoile l’intimité des gens avec impudeur et vulgarité,
il semble urgent d’entendre la voix de Mario Vargas Llosa, romancier d’une
grande inventivité formelle au service d’un humanisme militant. L’auteur
donne à sa pièce une construction où la narration glisse du présent au
passé, du réel à l’imaginaire. Le spectateur est constamment sur le
qui-vive, à bâtir sa propre interprétation des faits, pour finalement se
raconter une histoire qui, en fonction de sa réflexion, de son intuition, de
sa sensibilité, lui est propre.
avec Michèle Simonnet, Marie Provence, Julien Cigana, Teddy Mélis, Eric
Wagner, Sydney Wernicke musique Jean-Louis Cortès
Entrez et fermez la porte
Préparée par Valérie Grail
Après 1962 de Mohamed Kacimi et Angela et Marina de Nancy Huston, la Cie
Théâtre Italique prépare la création de la première œuvre de Raphaële
Billetdoux pour le théâtre.
Samedi. Quatorze heures. C’est l’hiver. Il a neigé sur Paris. Un metteur en
scène de réputation internationale fait passer des auditions. Il cherche
l’interprète principale de son prochain film –une jeune fille débutante
capable d’improviser.
Les filles se pressent dans le couloir avec l’espoir, chacune, de devenir
star.
Elles ont quelques minutes pour convaincre, pour séduire, pour résister.
Nul ne sait par où vient la Chance.
La pièce convoque les spectateurs à ces interrogatoires où l’Art et la vie,
l’âge et la jeunesse, le masculin et le féminin se cherchent et s’affrontent
dans un face à face débarrassé de toutes les politesses.
avec Stefano Genovese ( musicien)
Les Revenants
De Henrik Ibsen
Adaptation inédite de Jacqueline Cohen
Mise en scène Arnaud Denis
En haut d’un des Fjords de la Norvège septentoriale, dans sa maison isolée, Mme Alving retrouve son fils Oswald qui rentre de Paris. L’ayant tenu à l’écart de la vie familiale pendant des années, pour des raisons qu’elle est seule à connaître, c’est l’occasion pour elle de renouer avec le passé. Lorsque les erreurs des ancêtres pèsent sur les générations suivantes, les histoires se répètent. Chaque personnage se devra d’affronter ses propres « Revenants ».
Ce drame, qui date de 1881, est loin d’être une pièce à thèse. Il ne s’agit certainement pas non plus d’une oeuvre didactique ou moraliste. Si Les Revenants n’ont pas pris une ride, c’est parce que l’action se déroule sous forme de thriller psychologique, et que les personnages se dévoilent de manière douloureuse et inquiétante (surtout pas mièvre et plaintive). Ainsi, comme il en va de même pour une pièce comique ou le rire doit naître tout seul, par le respect du style, l’émotion des Revenants doit apparaître d’elle même par la respiration qu’imposent les comédiens. La pièce repose sur la curiosté qu’aura le spectateur à découvrir les révélations qui lèvent le voile sur la part d’ombre des protagonistes.
Arnaud Denis
Avec Michèle André, Jean -Pierre Leroux, Arnaud Denis, Elisabeth Ventura
et Johann Corbeau
La Ferme de Zénobia
D’après un roman d’Edith Wharton
adaptation Corinne Mattei
Mise en scène Catherine Hérold
En 1896, dans un petit village isolé de la Corse, François Fondacci vit avec sa femme Zénobia. Le temps semble les avoir oublié et leur existence n’est qu’un long cortège d’ennui. François est un paysan possédé par l’amour de la terre et de ses bêtes, rien ne peut altérer son courage si ce n’est les plaintes continuelles de sa femme. Hypocondriaque, elle guette le moindre symptôme.
Elle décide de demander de l’aide à sa nièce pour la seconder dans les tâches qu’elle croit ne plus pouvoir assumer.
Dans ce climat pesant l’arrivée du continent de la jeune parente, va illuminer les jours de cet homme fané par la lassitude d’une vie si rude. Sortie tout droit d’un roman, Maria, va redonner goût à la vie à celui pour qui les mots étaient inutiles et dont les manières étaient proches d’un sauvage.
Dans ce quotidien figé, elle redonnera un souffle de liberté et bousculera les habitudes trop longtemps ancrées. Dans le petit village de Corscia rien ne sera plus jamais comme avant.
Aujourd’hui où les guerres font rage, le langage du cœur semble le plus raisonnable, même s’ il reste une utopie. La peur de l’autre existe depuis toujours mais autrefois nous savions ouvrir nos portes et aujourd’hui elles restent fermées. Alors pour entrouvrir une lueur d’espoir, cette adaptation a voulu traduire une grande tolérance et souligne la difficulté d’être accepté quand on vient d’ailleurs.
avec Marie-Ange Géronimi, Christian Ruspini, Corinne Mattei, Elise Orsetti, Jean-Louis Graziani, Jean-Pierre Giudicelli. Les didascalies seront lues par Anne Hérold
Par la Compagnie de l’Ombre et la lumière / Bastia
Rêves
De Wajdi Mouawad
Lecture dirigée par Valia Boulay, assistée de Sev Seuleiman et Laurent Jonot
C’est une chambre d’hôtel désuète. Un lit étroit. Une table de nuit avec une lampe de chevet. Un porte manteau. Un vieux calendrier des Postes. Une photo ancienne d’un corps de ballet. C’est une chambre d’hôtel anonyme. Vieille. Petite. Très simple. Un couloir. Une porte.
Et… Quelque part… La mer.
En contrepoint de cet espace réaliste va, peu à peu, naître un autre espace, celui de l’imagination et du rythme, celui de la création, envahi par d’étranges créatures, les personnages, ceux qui ont tous les droits… Le texte de l’auteur. Les corps des acteurs. Leurs voix. Didjéridoo. Djembé. Accordéon. Violon. Derrière la porte, un téléphone. Au loin, un clocher. Et… La Lumière.
Né au Liban en 1968, Wajdi Mouawad a vécu successivement dans son pays d’origine, en France puis au Québec où il réside actuellement. Diplômé de l’Ecole Nationale de Théâtre du Canada, il mène de front une carrière d’auteur, metteur en scène et comédien. Il est directeur du Théâtre des Quat’Sous à Montréal.
avec Gisèle Guittet, Christophe Dufour, Alexis Ragougneau, Olivier Bernaux, Ghislain Lemaire, Elodie Bernardeau, Aurélia Decker, Jérémie Kalil, Benoît Valmer, Camille Marion, Elodie Martins Da Silva, Dominique Massat et Delphine Broillet (violon)
par la Compagnie « Les Sans-Culottes » / Argenteuil
L’ailleurs est ici
une soirée de poésie de tous les pays
A l’initiative du Printemps des Poètes s’est créée l’association Confluences
Poétiques, qui rassemble des poètes étrangers qui ont choisi la France comme
terre d’exil et de création : parmi eux Vénus Khoury Ghata, Andrée Chedid,
Adonis, Abdellatif Laâbi, Lorand Gaspar, Jacques Lacarrière, Luis Mizon,
Tahar Bekri, Vivian Lofiego, Nimrod, CK Williams, Zoé Valdès, Jean
Metellus, Edouard Glissant… et bien d’autres.
Chacun de ces poètes a été invité à présenter un poème d’un auteur de son
pays d’origine, qui a participé à fonder sa propre écriture. Un poème inédit
est présenté en regard. Ce travail fait l’objet d’une anthologie publiée
aux éditions Le Temps des cerises.
Les poètes viendront donc lire ces poèmes en français et en langue
d’origine, accompagnés par un musicien.
Soirée présentée à l’occasion de la journée mondiale de la poésie, Le
Printemps des Poètes et Confluences poétiques, en association avec la Mairie
du XIIIe ardt de Paris.
Je t’avais dit, Tu m’avais dit
De Jean Tardieu
Mise en scène Christophe Luthringer
Je t’avais dit, Tu m’avais dit réunit une dizaine de pièces en un acte de Jean Tardieu dont le fil conducteur est un miroir renversé de nos codes sociaux. Les personnages (derrière une forme qui les rend souvent comiques), sont tout emplis de nos angoisses, de nos questions existentielles et de la nécessité impérieuse de les exprimer. Certains se parlent mais ne s’écoutent pas. D’autres submergés par un sentiment qui les dépasse, ne parviennent pas à finir leurs phrases et ne parlent que par bribes…
Qu’y a-t-il au delà des mots ? Qu’est ce qui se cache derrière tous nos excès, ces trop plein de rire, ces trop plein de joie, ces trop pleins d’humeur, d’humour et de mots? Un grand vide peut-être ?
Cette pièce est comme un voyage initiatique où l’homme est à la recherche de l’humain, et la parole en quête de mots pour dire l’indicible.
avec Evelyne Bork, Laurent Gerard, Gilles-Vincent Kapps, Carole Massana, Franck Mercadal et Sandrine Molaro
Par la Compagnie Le Septentrion / Théâtre de Jouy-le-Moutier
Mysterio Buffo
De Dario Fo
mise en scène Catherine Hamilty, assistée de Claire Conty Couteau
Mystère Bouffe de Dario Fo est un panel de “pièces farces” extraites de textes du moyen-âge. Pièces racontées pour une fois par le peuple, pour le peuple. Ces textes ne sont pas restés figés dans le temps, puisqu’à chaque époque ce peuple a eu la possibilité de les enrichir de ses différentes expériences et de ses constats tant politiques que culturels. C’est en quelque sorte à travers ses périples, une mémoire vivante de notre histoire qui s’exprime et cherche à faire avancer “l’Homme” vers un idéal. C’est également une satyre sociale très actuelle qui, sur toile de fond “biblique”, permet la confrontation des désirs d’absolu, d’humanisme ou de croyance de Dieu, avec la réalité de la vie quotidienne.
Dario Fo nous fait redécouvrir les méandres de l’âme humaine dans toutes ses contradictions. L’Homme, en effet ne cesse d’être tiraillé entre le pire et le meilleur et c’est au nom d’une conscience, ou d’une croyance ou encore d’une lutte pour sa dignité d’être humain qu’il trouvera la capacité de se dépasser et de transcender sa condition première.
Mysterio Buffo
de Dario Fo
avec Anne Marbeau, Thierry Monfray, Olivier Morancais, Jean Paul Pitolin, Claire Conty
Par la Compagnie Le Théâtre en Pointe / Théâtre Roger Barat d’Herblay