L’age d’or
T13 / Bibliothèque
L’AGE D’OR
(première partie : Guerre)
Alexandre Markoff : Texte, mise en scène.
Manuel Peskine : Son et musique originale.
Flaure Marvaud : Lumière.
Antoine Proux : Accessoires.
Caroline Wedier : Graphisme.
Restitution « en l’état » (lecture, extraits, présentation) d’un temps de répétition au Théâtre 13, moment précieux de rencontre entre un travail en cours et les spectateurs. Entrée libre sur réservation.
Les acteurs de L’Age d’Or sont :
Jacques Bourgaux,
Jérémie Buis,
Juliette Chaigneau,
Nicolas Di Mambro,
Olivia Kerverdo,
Patrick Piard,
Aurélien Rondeau,
Sylvain Tempier,
Aline Vaudan
Un espace périurbain aux confins d’une grande métropole.
Depuis trois semaines, les ordures ne sont plus ramassées. Ce serait une grève.
Au milieu du chaos généré par les montagnes de déchets, les habitants des environs se lancent dans une guerre conviviale, de proximité et génératrice d’emplois.
L’âge d’or parle des hommes, qui vivent dans ces villes qu’ont laissé le XXeme siècle, ces espaces intermédiaires, sans limites, sans Histoire, démesurés. Des espaces auxquels ces hommes ont fini par ressembler. C’est la chronique d’un grand dérèglement, où toute une population ne sachant que faire de sa liberté va laisser parler ses instincts les plus profonds, comme si le chaos ambiant avait libéré en elle une force primitive, inexpugnable, et peut-être source de renouveau.
Note d’intention
Pour un occidental, la guerre est une abstraction. Ce sont les images de pays lointains au journal de vingt heures, un chapitre de manuel d’histoire… Sur ce continent, on a fermé les champs de bataille depuis un moment, mais en a-t-on finit avec la guerre ?
Regardons notre cinéma, nos divertissements, leur fascination pour la violence. Écoutons nous parler d’économie, de justice, d’éducation. Il est sans arrêt question de concurrence, de conquête, de course à l’excellence. L’ennemi n’est plus aux frontières, il est partout autour de nous, il est en nous. On ne manque jamais de nous le rappeler, il faut changer, s’adapter. Est-ce un hasard si notre époque a inventé la communication non violente, la PNL ? Les rayons des librairies consacrés au bien être et à l’épanouissement individuel, c’est à dire à faire la paix, ont dépassé en volume ceux consacrés à la philosophie, comme si nous étions hanté par l’esprit de la guerre, comme si la guerre s’était finalement échappée des champs de bataille pour se répandre partout dans la société.
L’âge d’or compte une vingtaine de personnages et se propose de renouer avec une certaine tradition épique du théâtre, loin des tendances contemporaines à l’autofiction et aux huis-clos égotistes.
Mise en scène
Influences.
J’ai eu la chance d’approcher le travail du TG STAN à travers un stage au théâtre des treize vents et celui de Joël Pommerat, en participant depuis trois ans à ses ateliers de recherche. Deux approches différentes de la représentation, mais travaillées toutes les deux par la question de la représentation du réel dans l’espace théâtral. Car il existe bien deux réalités au théâtre, celle représentée sur le plateau – la réalité de la fiction en train de se jouer – et celle du lieu de la représentation même, de l’espace théâtral et du public, la réalité de ce qui se passe »ici et maintenant ».
Le théâtre de Joël Pommerat et celui des TG STAN se confrontent en permanence à cette dualité. Dans un cas la représentation est une expérience immersive où les lumières, les sons, tous les moyens techniques du théâtre sont mobilisés pour faire disparaître la réalité de l’espace théâtral au profit de la fiction. Dans l’autre, cette réalité de l’espace théâtral et son encombrante présence, sont mis, au contraire, au centre du plateau. On ne cherche pas à dissimuler l’acteur derrière le personnage, l’acteur reste un acteur et partage la même réalité que le public, et cette communion sert de moteur à la représentation.
Dans ces deux approches, et cette même préoccupation de prendre en compte la question de l’espace théâtral, le théâtre affirme sa spécificité, c’est à dire, sa pertinence, sa capacité à être encore décisif et nécessaire aujourd’hui. Au théâtre on voit une assemblée qui délibère – dans le public, on a conscience de la présence du public, on entend sa rumeur. Le théâtre est par nature politique, son existence même suppose la présence d’une assemblée investie dans un processus de création. Ce qui se fait, se fait sous nos yeux et sous nos yeux seulement. Nous sommes impliqués dans une réalité qui raconte une autre réalité. Et c’est ici, me semble-t-il, dans ce jeu de miroir entre les réalités, dans cette prise en compte de l’espace théâtrale et sa temporalité que doit se construire la représentation.
Raconter une histoire.
D’abord, les acteurs. Il s’agit de les mettre en situation de pouvoir renouveler tous les soirs leur approche du spectacle à fin d’offrir au public la possibilité d’assister à un échange véritable, à des instants vrais, à un travail en cours sur le plateau. Le travail commence à la table pour adopter un point de vu commun sur le texte. Il s’agit de se l’adresser, de l’évaluer, de le fatiguer en essayant de jouer le moins possible, pour ne s’attacher à rien. Puis vient le moment où le comédien éprouve le texte dans l’espace. Le metteur en scène apporte dès lors le regard nécessaire de ce public qui délibère. Il ne dit pas ce qui est vrai, mais ce qu’il voit et ce qu’il comprend. Ce sont les comédiens qui construisent leur partition au plus près d’eux même et dans leur relation avec les autres. Ce qu’on veut voir, avant d’entendre leur histoire, c’est comment ils sont humains, comment ils communiquent, quel est le lien qui les unis.
Ensuite, l’espace. L’Age d’Or, c’est l’histoire d’une communauté périurbaine agonisant sous ses propres ordures. La structure chorale de la pièce emmène le spectateur d’un espace à l’autre, et ce, parfois dans le courant même d’une scène. Il s’agit de faire exister ces espaces en lumière et à l’aide de quelques éléments mobiliers, appelé à disparaître au fur et à mesure de la pièce, dans la montagne d’ordure qui encercle, puis envahit progressivement le plateau.
Manuel Peskine, compositeur, a travaillé sur toutes les production du Grand-Colossal. Je souhaiterai qu’il puisse intervenir très en amont dans le travail. Il s’agit de lui offrir la possibilité de faire agir le son comme un élément structurant le spectacle, et non comme un simple motif d’accompagnement. Son expérience de compositeur de musique de film sera requise pour valoriser la construction cinématographique de la pièce et accompagner son développement. A côté de la musique électronique et instrumentale, qu’il expérimente actuellement notamment dans son travail avec Yom & the wonder rabbis, son travail s’étendrait à tout l’environnement sonore (bruitages, ambiances sonore), conçu indifféremment comme une seule et même partition.
Alexandre Markoff
La compagnie
Le Grand Colossal Théâtre est un collectif d’acteurs, auteurs, metteurs en scène, scénographe, musiciens, qui s’est constitué autour de cinq expériences : Le mariage forcé et l’amour médecin de Molière au cours duquel nous avons revisité les codes de la commedia dell’arte en les rapprochant d’une esthétique expressionniste et de quatre créations originales écrites par Alexandre Markoff La lumière bleue, La mauvaise tête, La véritable histoire de ce qui s’est réellement passé et Cœur de chien où nous avons travaillé autour du théâtre surréaliste et affiné notre méthode de travail. Et dernièrement Batman Contre Robespierre. Le Grand Colossal anime et produit Le Cabaret du Grand-Colossal tous les trimestres à l’Opus Café et travaille en collaboration avec la Compagnie Babylone dans le cadre de spectacles écrits à partir d’improvisations.
Alexandre Markoff : Texte, mise en scène.
Manuel Peskine : Son et musique originale.
Flaure Marvaud : Lumière.
Antoine Proux : Accessoires.
Caroline Wedier : Graphisme.
Les acteurs de L’Age d’Or sont :
Jacques Bourgaux, Jérémie Buis, Juliette Chaigneau, Nicolas Di Mambro, Olivia Kerverdo, Patrick Piard, Aurélien Rondeau, Sylvain Tempier, Aline Vaudan