La maladie de la famille m.
T13 / Glacière
La rencontre improbable entre les grandes comédies italiennes héritées de Goldoni et l’univers des comédies sociales de Ken Loach. Une farce classique travestie en drame contemporain, un vaudeville camouflé où le rire rejoint la stupéfaction.
Fausto Paravidino est l’un des auteurs majeurs de la scène contemporaine italienne. La Maladie de la Famille M met en lumière des individus d’une famille dite “nucléaire”, souvent laissés pour compte. La jeune Maria, qui fuit ses proches, ne sait plus à qui donner de l’amour quand au contraire, Marta sa soeur s’en prive afin de s’occuper des siens, et plus particulièrement de son père qui perd petit à petit son autonomie et donc son autorité patriarcale. Entre maladie du coeur et maladie de l’âme, chacun se soigne à sa manière.
Dans les mots de Fausto Paravidino, il y a un amour tendre pour tous ses personnages. Son écriture, précise, vive et brute est réglée comme du papier à musique. Elle dessine méticuleusement et avec une infinie tendresse le parcours de ses personnages autour de thèmes qui lui sont chers comme l’amour, l’amitié et la famille.
Générique
LA MALADIE DE LA FAMILLE M de Fausto Paravidino
Traduction Caroline Michel
Le texte de la pièce est édité chez l’Arche Editeur
Mise en scène Simon Fraud
Scénographie Suzanne Barbaud
Création Lumière Cédric Le Ru
Création sonore Eskazed
Avec
Gianni / Justin Blanckaert
Fulvio / Antoine Berry-Roger
Docteur Cristofolini / Clément Bernot
Marta / Andréa Brusque
Maria / Laura Chétrit
Fabrizio / Victor Veyron
Luigi / Boris Ventura Diaz
Production Compagnie Les Chiens de paille. Coproduction Théâtre Anne de Bretagne de Vannes. Avec le soutien du Théâtre 13 / Paris et de l’Adami.
Compagnie Les Chiens de paille
La Compagnie Les Chiens de paille, créée en Août 2010 à Vannes (56) par Andréa Brusque et Simon Fraud, est un outil qui espère interroger collectivement, par le biais du théâtre, de la musique, de la danse et de la vidéo, les crises du monde contemporain. Elle réunit une équipe d’artistes issus des conservatoires d’art dramatique, des écoles supérieures d’art dramatique et des facultés de Paris.
Aux comédiens et metteurs en scène se sont associés musiciens, DJ, créateur lumière et photographe indépendant. C’est autour du désir de réaliser des projets artistiques ambitieux en interrogeant les formes théâtrales contemporaines que toutes ces énergies pluridisciplinaires se sont réunies.
Le premier spectacle de la compagnie, Une envie de tuer sur le bout de la langue de Xavier Durringer a été créé au festival d’Avignon Off 2011 au Théâtre Essaïon-Avignon. Fort de son succès, le spectacle s’est joué une cinquantaine de fois à travers la France.
La compagnie a inauguré la création du festival Théâtre en herbe à l’Ile aux Moines. En 2013, Les Chiens de paille créent le spectacle la Fuite de Gao Xingjian, mis en scène par Andréa Brusque en coproduction avec le Théâtre de Charenton. Le spectacle sera repris au Théâtre du Chêne noir pour le festival d’Avignon 2014.
L’ambition est de privilégier les textes contemporains afin de permettre aussi de créer des rencontres et des échanges entre les auteurs vivants et le public. Xavier Durringer et Gao Xingjian sont venus à plusieurs reprises voir leurs textes montés par la compagnie à Paris et pendant le festival d’Avignon. Ils ont participé aux rencontres avec le public et ont répondu à diverses interview notamment pour la presse. Le soutien qu’ils ont manifesté est déterminant dans la poursuite de nos recherches et de notre envie de défendre l’écriture contemporaine. La création de La Maladie de la famille M est également soutenue par Fausto Paravidino, qui nous a confirmé son souhait de nous soutenir pour l’exploitation du spectacle au Théâtre 13.
Il en va de même pour la prochaine création des Chiens de paille, l’adaptation du roman 107 ANS, dont son auteur Diastème suit attentivement les avancés.
Présentation vidéo
Résumé
En Italie, comme dans le Far West, il existe des petites agglomérations qui se développent en bordure des grandes routes nationales…
On pourrait penser a priori que les principales ressources économiques de ce genre d’agglomération se limitent au bar des camionneurs et à la pompe à essence, mais à y regarder de plus près, on découvre que s’y ajoutent d’autres ressources telles que l’agriculture, l’élevage ou encore les habitants eux-mêmes.
Parmi ces habitants, on trouve le docteur Cristofolini, le médecin du village. Son travail consistant d’avantage à écouter ses patients qu’à les soigner. Il se fait alors conteur d’un soir, en nous livrant une des nombreuses anecdotes de son répertoire, celle de la famille M.
La mère est décédée quelques années plus tôt, de maladie ou de désespoir et le père Luigi, qui n’a plus toute sa tête, mène la vie dure à sa descendance.
La première de la fratrie, c’est Marta, qui a fait une croix sur toute vie sentimentale afin de s’occuper du foyer et ce, sous le regard indifférent de son frère Gianni, qui végète sans emploi, occupant son temps entre fumette et virées nocturnes. Quand à la petite soeur Maria, qui contrairement à son aînée ne sait plus où donner de l’amour entre son petit copain Fulvio et Fabrizio, le meilleur ami de celui-ci.
Entre maladie du coeur ou maladie de l’âme, chacun se soigne à sa manière pour essayer d’aller mieux. Mais aller mieux, est-ce que c’est aller bien ?
La maladie de la famille M est une comédie dramatique sociale et contemporaine.
Note d’intention
Je pense que choisir un texte c’est choisir un moyen d’expression. Un moyen de proposer mon point de vue sur la brutalité du monde qui nous entoure. L’histoire que nous avons choisie de vous raconter a cette force qui me touche particulièrement, celle de mettre en lumière des individus souvent laissés pour compte, les situant ici autour d’authentiques sujets de société oubliés par nos médias habituels : l’amour, l’amitié et la famille.
La famille dite “nucléaire” est la première cellule politique pour les apprentis citoyens que nous sommes. C’est l’endroit où l’on apprend à négocier entre la place que l’on nous a donnée, et celle que l’on aimerait avoir. Tout y est concentré.
Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que la maladie dont nous mourrons. Marcel Proust
Le texte de Fausto Paravidino – qui a quarante ans – est une valeur sûre de la scène contemporaine italienne. Il a dans un premier temps séduit le comédien que je suis, sans doute parce que l’auteur affirme aimer “un théâtre plus curieux des individus que des thématiques.” Il se dégage de Fausto Paravidino un amour tendre pour ses personnages, comme si chacun des mots utilisés dans leurs conversations avaient été soigneusement choisis afin de créer un langage précis, vif et brut. Je voulais ressentir la même tendresse pour les comédiens qui allaient les incarner. Des natures fortes, drôles, émouvantes, complémentaires et proches de leurs rôles respectifs. Des êtres à fleur de peau.
Pour donner corps à cette famille, j’ai donc fait appel à sept comédiens. Une partie d’entre eux étaient déjà membre de la compagnie et d’autres nous ont rejoint pour insuffler une énergie nouvelle au cœur de notre travail. Nous défendons ici un spectacle de troupe. Les acteurs y font preuve d’un engagement physique évident et des disciplines telles que la danse et le chant y sont mises à l’épreuve.
Après quelques travaux à la table et autour d’improvisations, nous nous sommes laissés porter par le rythme de l’écriture de Paravidino. Elle dessine méticuleusement le parcours psychologique des protagonistes, notre volonté est de raconter leur parcours émotionnel.
La mécanique de la pièce est directement héritée des grandes comédies italiennes, entre le patriarche qui fait tourner en bourrique sa descendance et les quiproquos amoureux, peut-être un atavisme goldonien ? Comme s’il s’agissait ici de travestir une farce classique en drame contemporain, un vaudeville camouflé, où le rire rejoint la stupéfaction. C’est en tout cas dans ce sens que nous avons axé notre travail.
Pour mettre en scène un texte, il faut lui trouver son rythme. Nous l’avons trouvé en respectant celui dicté par l’écriture de l’auteur, réglée comme du papier à musique. Il n’y a pas de temps mort, pas de passage au noir, les scènes se suivent en s’enchainant avec une dynamique certaine.
L’histoire que nous racontons ici est un souvenir du docteur Cristofolini, alors médecin du village. Le temps du spectacle, il endosse le costume de conteur, devenant ainsi une âme bienveillante qui accompagne sur scène les acteurs de son propre passé.
Le décorum dans lequel évolue la Famille M me rappelle les comédies sociales anglaises de Ken Loach que j’affectionne particulièrement. C’est modeste comme le sont les personnages.
Nous avons pu rencontrer Fausto Paravidino qui nous expliquait qu’il avait commencé par écrire du « théâtre de cuisine » car sa troupe avait tellement peu de moyens pour créer une scénographie admirable qu’il préférait se contenter d’une table et de chaises.
Le décor qui sera pensé et construit par la scénographe Suzanne Barbaud sera composé de trois parties. Le cabinet du docteur, un abribus puis la salle à manger de la famille M au centre du plateau ainsi qu’au centre des débats. Le musicien Eskazed avec qui nous collaborons pour chacun de nos projets sera en charge de la création musicale, une variation autour d’Erlkönig de Schubert, mentionné dans le texte.
Avec ce spectacle, je souhaite transmettre aux spectateurs la même émotion qui m’a parcouru lorsque j’ai lu le texte pour la première fois. Un sentiment confus. Cette histoire fait du bien car chacun peut se retrouver à travers les thèmes qui y sont abordés ou à travers les personnages dont il est question. Je souhaite révéler, par le rire ou l’effroi, les blessures du passé. Regardons la vie mais ensemble. Nous cherchons ici l’unité, la proximité, échanger pour mieux se comprendre, en luttant contre la solitude, l’isolement et l’individualisme qui nous menacent un peu plus chaque jour.
Simon Fraud
Extraits vidéo
Extraits de la revue de presse
Le tableau de Fausto Paradivino est très vivant, quasi impressionniste. Il y faut décrypter les chemins de lumière pour comprendre qu’ils sont balisés par de grandes ombres. Il montre de jeunes êtres en quête d’amour, de sensations fortes, qui doivent se délivrer de l’image du père en train de sombrer.
De cette famille, le portraitiste entend surtout exprimer les gestes, les attentions, les profils, les ombres, les éclaboussements de voix qui font rayonner l’arbre.
Histoire de conjurer la fatalité, d’avoir à l’esprit, une feuille de mémoire riche de tous ses crépitements, tragiques ou heureux, vivante quoiqu’il en soit !
Les comédiens interprètent avec beaucoup de justesse cette belle pièce dont la profondeur n’a pas échappé au regard du metteur en scène Simon FRAUD.
Une véritable atmosphère intimiste s’y dégage qui remue sensiblement l’âme. Le Monde.fr
Tout est dans la subtilité et l’intelligence des dialogues. C’est du très bon théâtre. La mise en scène, juste et probe, nous aide à être totalement à l’écoute. Et puis il y a les comédiens indiscutablement bien choisis. Le Figaroscope
La mise en scène de Simon Fraud (…) épouse les sinuosités de situations avec fluidité. Les ruptures de ton et les dialogues que les personnages lancent à un rythme de ping-pong sont souvent savoureux. SNES
On est partagés entre rires et émotion. Une belle troupe de comédiens. TSF Jazz
Un théâtre d’acteurs mis en scène avec une grande justesse par le jeune Simon Fraud sans esbroufe ni tricherie, cash comme l’est le texte de Paravidino, qui renouvelle le genre des comédies italiennes, sociales et tendres, des années 1960 dans une esthétique similaire que soulignent la déco de la cuisine et les costumes des personnages. Au fil des scènes hautes en couleur, la cohérence et l’énergie du groupe fait sonner cette langue souvent crue et assure le tempo des dialogues dont la précipitation exprime l’angoisse et le désarroi des personnages qui réagissent au lieu d’agir et se mettent systématiquement dans le pétrin. La troisième création de cette jeune compagnie laisse bien augurer de l’avenir. Webthea
De quiproquos savoureux en scènes hyper réalistes à la tension palpable, les répliques et les situations nous embarquent dans une histoire de famille vécue au quotidien, avec ses riens et ses restes, dans une narration émouvante de passages à côté du bonheur qui se suivent sans laisser de traces sur lesquelles se reconstruire une nouvelle chance.
La mise en scène de Simon Fraud soigne une description précise des personnages dans un ensemble bien campé. Chaque personnage nous parle, nous saisit et nous intéresse, souvent avec une affection touchante, toujours avec une proximité efficace et sensible.
La distribution joue avec enthousiasme et un bel engagement, donnant toute la sincérité souhaitable à chacun des rôles. Les comédiens nous montrent avec finesse et assurance, émotion et simplicité, les différents aspects de ces personnages attachants, baignés de tendresse, troublés et troublants par leurs destinées. Une pièce majeure de Fausto Paravidino, un spectacle prenant et très bien joué. Spectatif
Une fantaisie assez réussie, au final, sur un fond très amer en vérité. Puisque cette famille élargie finit par éclater, que le docteur n’a soigné personne, et que les survivants devront gérer leur destin, ou leur avenir, comme l’on voudra, chacun comme il le pourra. Comme dans la vraie vie, qui réserve souvent moins d’amusantes surprises. L’Humanité
Le jeu plein d’allant des sept acteurs évite le piège du sordide. Et la tendresse du regard l’emporte sur les grincements du rire et du drame. Spectacle sélection
Rencontre avec Fausto Paravidino le 25 mars 2018
Rencontre avec Fausto Paravidino et l’équipe artistique dimanche 25 mars 2018 après la représentation
Fausto Paravidino est né le 15 juin 1976 à Gênes, mais il passe son enfance dans un village du Bas Piémont. Il suit les cours d’art dramatique au Teatro Stabile de Gênes et surprend l’Italie par la précocité et l’étendue de son talent.
Acteur sur les planches et à l’écran, metteur en scène, traducteur de Shakespeare et de Pinter, il est aussi scénariste pour le cinéma (Texas, en 2005) et pour la télévision. Cependant, Fausto Paravidino est avant tout auteur de pièces de théâtre qui se démarque volontiers par son engagement politique.
En 1996, il écrit sa première pièce, Trinciapollo qu’il met en scène trois ans plus tard. Suivront Gabriele en 1998, avec la collaboration de Giampiero Rappa, Due fratelli récompensé des Prix Tondelli 1999 et Ubu 2001, Tutta colpa di cupido en collaboration avec Giampiero Rappa et Lello Arena, La malattia della famiglia M, couronné du Prix Candoni Arta Terme 2000 dans la catégorie œuvre commandée, Natura morta in un fosso .
La même année, sur une commande du Royal Court Théâtre de Londres où il fut auteur en résidence, il écrit Genova 01 qui expose les tragiques incidents de Gênes survenus lors du sommet du G8 en août 2001. Viennent ensuite Noccioline (traduit en anglais sous le titre Peanuts) et Messaggi.
En France, Gênes 01 a été mis en espace par Hubert Colas dans le cadre de Act’oral n°4 en octobre 2005. Cette même pièce a été accueillie en novembre 2007 au Théâtre national de la Colline dans la mise en scène de Victor Gauthier-Martin.
Nature morte dans un fossé a été créée en 2002 à Milan par l’ATIR (l’Association Théâtrale Indépendante pour la Recherche) en collaboration avec l’École d’Art dramatique Paolo Grassi dans une mise en scène de Serena Sinigaglia.
En 2011, Fausto Paravidino met en scène La maladie de la famille M avec la troupe du français.
Son dernier spectacle en tant qu’auteur et metteur en scène,
La boucherie de Job a été créée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en octobre 2014 .
Garde d’enfants le 25 mars 2018
Garde d’enfants contée dimanche 25 mars 2018 pendant la représentation
Garde d’enfants (de 4 à 9 ans) pendant la représentation de 16h
(6€ par enfant).
Réservation indispensable par téléphone, au moins 7 jours à l’avance au 01 45 88 62 22
Présentation des gardes d’enfants
Un dimanche par spectacle, nous vous proposons de prendre en charge vos enfants pendant la représentation de 16h (rassurez-vous, on vous les rend après !). Et comme nous sommes un théâtre, nous ne nous contentons pas de les garder, mais nous les invitons à assister à un spectacle de contes, suivi d’un petit atelier avec animations assurées par les conteurs. Le tout est clôturé par un goûter.
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