T13 / Glacière
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Grand guignol

Trois pièces courtes de Maurice Renard, Jean Aragny et Francis Neilson, Olaf et Palau
mise en scène Frédéric Jessua et Isabelle Siou
Du 19 mars au 28 avril 2013
T13 / Glacière
2h

Trois pièces courtes pour frémir de plaisir, jouer à se faire peur… et en rire.
Entre fantasmes et réalité, humour et sérieux, enfance et maturité, le théâtre de Grand Guignol réveille notre part d’enfance en laissant s’échapper nos peurs d’adultes.

 

L’amant de la Morte de Maurice Renard (1925) mise en scène Frédéric Jessua
Le Baiser de Sang
de Jean Aragny et Francis Neilson (1929) mise en scène Isabelle Siou
Les Détraquées d’Olaf et Palau (1921) mise en scène Frédéric Jessua


Le Grand Guignol est avant tout un genre et un lieu : on a écrit, joué et mis en scène de 1897 à 1962 pour le Théâtre du Grand Guignol à Paris, situé cité Chaptal, dans la rue Blanche, à deux pas de Pigalle. Auteurs et acteurs terrorisaient des spectateurs friands d’émotions fortes.  En effet, le Grand Guignol a été un véritable mouvement qui a su satisfaire l’intérêt du public bourgeois pour le macabre, les sensations fortes et l’érotisme (on se rendait au Grand Guignol très souvent en compagnie de la maîtresse ou de l’amant du moment). Les auteurs du genre, provocateurs, mais hommes de théâtre avant tout, emprunts de tradition (Courteline a été joué au Grand Guignol et Feydeau le fréquentait) nous ont laissé des œuvres redoutablement bien écrites et rythmées ; des pièces courtes, denses, à la mécanique implacable, de véritables « machines à jouer » ; des pièces où tout est dit en l’équivalent d’à peine deux actes traditionnels.

Générique

L’Amant de la Morte de Maurice Renard
Drame en deux actes représenté pour la première fois au Théâtre du Grand Guignol le 11 février 1925.

SIMONE DARVIERES : Elise Chièze
ROBERT SAMOY : Julien Buchy ou Jonathan Hume
GUILLAUME DARVIERES : Jonathan Frajenberg ou Joseph Fourez
LOUIS & LE PREMIER MASQUE : Aurélien Osinski
LE DEUXIEME MASQUE : Frédéric Jessua
L’HOTESSE : Clémentine Marmey

Le Baiser de Sang de Jean Aragny et Francis Neilson
Drame en deux actes représenté pour la première fois au Théâtre du Grand Guignol le 06 mars 1929.

JOUBERT : Jonathan Frajenberg ou Joseph Fourez
LE PROFESSEUR LEDUC : Julien Buchy ou Frédéric Jessua
LA DOCTORESSE JEANNE VOLGUINE : Stéphanie Papanian
AIDE1 : Clémentine Marmey ou Isabelle Siou
MARIA : Elise Chièze
AIDE2 : Dominique Massat ou Clémentine Marmey
MADAME JOUBERT : Dominique Massat ou Clémentine Marmey
LE BLESSE : Aurélien Osinski

Les Détraquées d’Olaf & Palau
Drame en deux actes représenté pour la première fois au Théâtre des Deux-Masques le 15 février 1921

MADAME DE CHALLENS : Stéphanie Papanian ou Isabelle Siou
SOLANGE : Dominique Massat ou Stéphanie Papanian
LUCIENNE LE GOFF : Justine Bachelet ou Claire Guionie
MADEMOISELLE CLAIRE : Elise Chièze
MADAME LE GOFF : Clémentine Marmey
LE DOCTEUR BERNIER : Frédéric Jessua
LE COMMISSAIRE LEVRON : Julien Buchy ou Joseph Fourez
LE CONCIERGE : Aurélien Osinski

Scénographie Frédéric Jessua Décor Isabelle Siou (Le Baiser de Sang) & Frédéric Jessua (L’Amant de la Morte et Les Détraquées) Costumes Victoria Vignaux  Lumière Florent Barnaud Maquillages et effets spéciaux Elodie Martin & Laura Ozier Accessoiriste Thomas Turner (Le Baiser de Sang) Musique originale, son & ambiances sonores Xavier Ruiz (Le baiser de Sang) Régie plateau Arthur Michel Assistanat Elise Chièze Administration Lola Luca et Alice Broyelle,Direction de production Frédéric Jessua


Production Grand Guignol CBAM Avec l’aide de la Mairie de Paris, de l’Adami, du JTN, et les soutiens de La ville de Montreuil, de la Loge Théâtre, du Théâtre du Beauvaisis Coréalisation Théâtre 13

 

FREDERIC JESSUA
Il se forme au sein du Studio 34 (promotion 2000), au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris (mise en scène 2011) et la Belle Ouvrage (en production 2010). Il a suivi des stages de jeu avec Edward Bond (en anglais) et Jean-Pierre Garnier. Bilingue en anglais, il traduit une pièce élisabéthaine, The Changeling de Middleton et Rowley. Cofondateur la compagnie acte6, il participe à la création des spectacles de la troupe en tant que comédien et directeur de production ; il se lance dans la mise en scène en 2007 puis Il fonde sa structure en 2011 : LA BOITE à outils. Il se penche sur le théâtre du Grand Guignol en 2008 ; à ce jour il a mis en scène sept pièces de ce répertoire qu’il présente sous forme de séries. Il participe au Festival Nouveau Théâtre Populaire en Anjou comme metteur en scène et comédien depuis 2011. Il écrit, son premier texte, basé sur son expérience en intervention chez les Pompiers de Paris, avec lequel il se produit seul en scène au Ciné 13 Théâtre (2011). Il se rend régulièrement en Suisse où il se produit comme comédien ou metteur en scène. Il met en scène Crime dans une Maison de Fous d’Alfred Binet et André de Lorde, Sabotage de Charles Hellem et Pol d’Estoc et Sous la Lumière Rouge de Maurice Level et Etienne Rey et Pol d’Estoc au Théâtre Boulimie Lausanne, CCN Neuchâtel (2012) et au Théâtre du Moulin-Neuf Aigle 2012), L’Amant de la Morte de Maurice Renard au CNSAD (2011) puis au Théâtre 13 (2013), Tailleur pour Dames de Georges Feydeau au Festival NTP de Fontaine-Guérin (2011) puis au Théâtre Berthelot Montreuil et au Théâtre Sorano Toulouse (2012), La Chambre d’Harold Pinter au Théâtre du Moulin-Neuf (2011), Les Détraquées d’Olaf et Palau au Théâtre Berthelot (Montreuil), au Ciné13 Théâtre, à La Loge Théâtre et au Théâtre 13 (2009-2013), L’Atroce Volupté de Georges Neveux et Max Maurey au Théâtre du Beauvaisis et au Cine13 Théâtre et au Théâtre du Ranelagh (2009), Tics de René Berton au Théâtre du Moulin-Neuf (2008), Jules César de William Shakespeare au Théâtre 14 (2008), Gabegie 11 de Jean-François Mariotti au Studio de l’Ermitage (2008), Le Misanthrope de Molière au Théâtre Berthelot de Montreuil (2007) et Le Roi Lear de William Shakespeare au Théâtre du Moulin-Neuf (2006).  Il organise à Paris au Ciné13 Théâtre, en 2009 un festival de deux mois autour du Grand Guignol, en 2011 un festival d’écriture contemporaine autour des Faits Divers. Comme acteur, il joue sous la direction de Sébastien Rajon, Frédéric Ozier, Franck Berthier, Valia Boulay, Yves Burnier, Jean-François Mariotti, Isabelle Siou, Carole Anderson, Léo Cohen-Paperman, Lazare Herson-Macarel, Sacha Todorov et Jo Boegli, en se produisant entre autre au Théâtre 13, à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, à l’Espace la Comédia, au Théâtre 14, à l’Etoile du Nord, au Ciné13 Théâtre, au Théâtre des Déchargeurs, au Théâtre du Ranelagh et au Théâtre de la Tempête. Il anime des ateliers d’acteurs : écriture et improvisation au Théâtre Romain Rolland de Villejuif, sur le Grand Guignol au Théâtre du Beauvaisis, sur Shakespeare et Claudel au Studio 34 à Paris, sur les monologues au Théâtre 13. Enseignant au LFTP depuis 2010 : stages d’interprétation sur le Grand Guignol, le Théâtre Elisabéthain et Pinter. Il intervient en milieu scolaire dans le cadre de ses productions au Théâtre du Beauvaisis, au Théâtre de Rungis et à l’Etoile du Nord. Au cinéma il joue sous la direction de Norman Jewison, Jacques Bral et Sarah Léonor. A la télévision pour le compte du Vrai Journal de Karl Zéro et de Groland  sur Canal Plus, et à des caméras cachées pour le compte du Grand Piège sur M6.

ISABELLE SIOU
Formée à l’Ecole de la Belle de Mai, Conservatoire de Québec, Interstudio de St-Pétersbourg. Elle a mis en scène Le Baiser de sang de Jean Aragny et Francis Neilson, La Pensée  de Léonide Andreiev A joué Les détraquées d’Olaf et Palau M.E.S. Frédéric Jessua, Marie Stuart de Friedrich Schiller M.E.S. Fabian Chappuis, Jules César de Shakespeare M.E.S. Frédéric Jessua, Le Misanthrope de Molière M.E.S. Frédéric Jessua, Balade Parisienne  Cabaret de poésies et de chansons, M.E.S. Benoît Bellal, Phèdre de Racine M.E.S. Philippe Ferran, Enrico V d’après William Shakespeare M.E.S. Pippo Delbono, Prométhée Enchaîné d’après Eschyle M.E.S. Nadine Darmon, Cabaret Érotique  montage de textes et de chansons M.E.S. Richard Arselin, L’Amour Médecin  de Molière M.E.S. Richard Arselin, Iphigénie  de Jean Racine M.E.S. Ophélia Teillaud, La Flûte Enchantée  de Mozart M.E.S. Jean-Louis Sackur, Baal  de Bertolt Brecht M.E.S. Jean-Charles Grinevald

 

 

Le Grand Guignol

Introduction au Grand Guignol

Le Grand Guignol est avant tout un genre et un lieu : on a écrit, joué et mis en scène de 1897 à 1962 pour le Théâtre du Grand Guignol à Paris, situé cité Chaptal, dans la rue Blanche, à deux pas de Pigalle. Auteurs et acteurs terrorisaient des spectateurs friands d’émotions fortes.  En effet, le Grand Guignol a été un véritable mouvement qui a su satisfaire l’intérêt du public bourgeois pour le macabre, les sensations fortes et l’érotisme (on se rendait au Grand Guignol très souvent en compagnie de la maîtresse ou de l’amant du moment). Les auteurs du genre, provocateurs, mais hommes de théâtre avant tout, emprunts de tradition (Courteline a été joué au Grand Guignol et Feydeau le fréquentait) nous ont laissé des œuvres redoutablement bien écrites et rythmées ; des pièces courtes, denses, à la mécanique implacable, de véritables « machines à jouer » ; des pièces où tout est dit en l’équivalent d’à peine deux actes traditionnels.

Une série d’épisodes théâtraux

A la Belle Epoque, lorsque l’on décidait de se rendre au Théâtre du Grand Guignol, c’était pour y passer une soirée toute entière : un programme de plusieurs pièces courtes était à l’affiche. Drames et comédies s’enchaînaient de façon à varier les plaisirs. De nos jours, proposer une ou plusieurs pièces de Grand Guignol, c’est assurément mettre le public dans une position inhabituelle vis-à-vis de la représentation théâtrale : les pièces étant courtes (de 35 à 50 minutes), elles s’apparentent au format de nos séries télévisées actuelles. De la même façon, il y en a pour tous les goûts : gore, surnaturel, romantique, comique etc. L’efficacité narrative est la même. Pourtant le spectateur est face à du spectacle vivant. De plus il y a quelque chose d’immédiat, d’efficace et bien sûr de terrifiant ; d’une pièce à l’autre, on change d’univers, de thème, on découvre l’éventail des possibilités qu’offre l’épouvante, on passe aisément de la peur au rire sans comprendre vraiment pourquoi. Sans perdre de sa valeur (bien au contraire) chaque pièce devient un objet de consommation, d’attirance, d’excitation ; comme un mets que l’on n’ose pas se mettre sous la dent et que pourtant l’on dévore…des yeux ; comme un fait divers imprimé au coin d’un feuillet anodin d’un des journaux gratuits du matin…

Les intermèdes

La représentation proposée ne sera pas un simple enchaînement de pièces du répertoire du Grand Guignol, mais un spectacle dans le spectacle, qui plongera volontairement le spectateur dans un univers baroque et suranné, lui permettant de deviner à l’avance ce qu’il va voir, et d’expérimenter, au théâtre, ce frisson que l’on ressent à l’entrée d’un train fantôme. Cela établit un rapport direct et sans filtre entre les spectateurs et l’équipe artistique.



Résumés des pièces

PREMIER EPISODE : L’Amant de la Morte de M.Renard (1925)
Robert, peintre raté passionné d’hypnotisme, vient rendre visite à Simone, la femme de son meilleur ami sur le point de partir pour un voyage de cinq semaines. Après un début de conversation maladroit, il lui déclare sa flamme ; Simone est abasourdie. Robert s’emporte et hypnotise Simone par mégarde…
25 minutes – mise en scène Frédéric Jessua

DEUXIEME EPISODE : Le Baiser de Sang de J.Aragny et F.Neilson (1929)
Le professeur Leduc vient d’échouer une trépanation: le patient meurt. Sur ces entre faits il reçoit la visite de M. Joubert qui le supplie de l’opérer d’un index qui le fait souffrir atrocement. Le médecin ne constate aucune lésion physique. Il refuse de l’opérer. Leduc se retrouve alors confronté à une étrange créature…
35 minutes – mise en scène Isabelle Siou

TROISIEME EPISODE : Les Détraquées d’Olaf et Palau (1921)
Résumé : Madame de Challens dirige une institution de jeunes filles à Versailles. Chaque année, elle organise une fête pour la remise des prix. Elle convoque pour cela un professeur de danse, Solange. Une enfant disparaît mystérieusement.
55 minutes – mise en scène Frédéric Jessua



Rencontre avec les metteurs en scène

Rencontre avec les metteurs en scène Frédéric Jessua et Isabelle Siou

Avec le Grand Guignol, tout spectateur devient un voyeur ; qu’il en soit conscient ou pas. Il sait très bien ce qu’il va voir et pourquoi il y va. Pour moi, tout le travail, tout le jeu, consiste justement à le surprendre. Le Grand Guignol, c’est l’art de gérer la frustration : il va arriver quelque chose, on en est certain, mais on ne sait pas quand.  C’est sa principale force : il place irrémédiablement l’acteur et le spectateur dans une position inhabituelle : un rapport direct, sans filtre, complice, entre une personne qui joue et une autre qui regarde. C’est enfantin. A notre époque, confortablement assis ou en mouvement, les yeux rivés sur nos écrans, grands, petits et de poche, on a tout vu et entendu… Aujourd’hui, plus encore qu’avant, le théâtre en général, mais le Grand Guignol en particulier est en mesure de proposer une expérience au spectateur ; sans distance bien sûr… Ainsi, mon travail sur une pièce commence donc par la résolution des énigmes proposées par les auteurs. Ce que demande le Grand Guignol, c’est un cadre où les solutions ne sont pas visibles ; tout est enfoui, tout semble normal, attendu, presque conventionnel; et puis, tout se dérègle, s’emballe jusqu’au chaos. Je m’appuie pour cela en premier lieu sur un travail de direction d’acteur que j’aime qualifier de concret et d’inattendu tout en respectant le rythme imposé par l’écriture. Ce travail de direction d’acteur est vain s’il ne s’accompagne pas d’une relation privilégiée avec les techniciens ; ce sont eux qui accompagnent, soutiennent les acteurs dans leur quête du vrai sur la scène. C’est ainsi que j’accorde une grande importance au détail, tant au niveau du choix des teintes et des matières, pour les éléments constitutifs du décor et des costumes, mais également à celui des accessoires et du mobilier, participant grandement à l’excentricité. Pour la lumière, j’aime combiner la présence de sources naturelles (lampes d’appoint, éclairages réalistes…) à l’utilisation de projecteurs classiques afin de disposer d’ambiances très contrastées; là encore il s’agit de jongler avec l’étrange et le familier.

Frédéric Jessua
mise en scène de L’amant de la morte et de Les Détraquées.

Loin d’être méprisable, le Grand Guignol va bien au-delà de l’idée simpliste que l’on peut s’en faire au premier abord. Comme pour la poésie, c’est en lisant à voix haute les pièces que j’ai découvert l’univers burlesque, tragique et passionnant de ce genre. Ces auteurs bourgeois auscultent l’âme humaine de manière étonnante. Derrière des personnages attachants et qui nous ressemblent, se cache la folie. Les pièces du Grand Guignol mettent à nu nos peurs les plus enfantines, nos désirs les moins glorieux. Elles proposent une spirale tragique dans laquelle sont entrainés tous les personnages. La comédie, humaine et non caricaturale, est omniprésente et délicieuse à découvrir. Je pourrais la comparer aux comédies sociales anglaises. Ou aussi à cette âme slave, à fleur de peau qui « aime à en mourir ». Alors comment convaincre les sceptiques que ce théâtre est loin d’être un « sous-genre »? Comment faire croire à chaque situation? Et comment trouve-t-on la distanciation théâtrale, sans casser ce réalisme? Je crois vraiment que l’aspect technique est très important. La recherche des accessoires et des décors est donc une étape primordiale. Ce point de départ me permet de figurer avec poésie une époque, un lieu. Un plateau poétisé par son réalisme ancien c’est, non seulement un appui de jeu important, mais aussi une distanciation naturelle pour les spectateurs et les acteurs. Dans mon précédent travail sur le Grand Guignol, je suis arrivée pour les répétitions avec tout mon décor et mes accessoires. Nous avons commencé par écrire l’abc de chaque scène, la manipulation de chaque accessoire. Dans un deuxième temps nous nous sommes attachés à trouver un rythme enlevé et sans fioriture, clef de voute de cette écriture. L’émotion découle logiquement de tout cet assemblage. C’est grâce à ce cadre solide que les comédiens peuvent faire évoluer leur jeu. Et entraîner les spectateurs dans ce mélange étonnant de comédie et de tragédie.

Isabelle Siou
mise en scène de Le Baiser de Sang

Extraits de presse

« Les spectacles sont impeccables, joués droits, sans la moindre ironie. Courez-y. De cette clinquante catharsis on sort étrangement pacifié.» Le Monde

Les ficelles de ce théâtre macabre sont grosses… mais bien tendues, pour nous prendre au piège. Pièces courtes et bien ficelées, ces morceaux de bravoure de l’épouvante jouent sur la transgression pour susciter le frisson. Philosophie Magazine

A huler de plaisir – Les trois coups

Le grand guignol, ce sont des décors, des costumes années 1920, un goût pour le macabre et l’épouvante, pour la provocation et l’érotisme. Trois pièces courtes se succèdent avec une efficacité et un humour à toute épreuve. Le spectacle est très amusant, cocasse et macabre à souhait. On en a pour son compte de faux sang, de membres découpés, de zombies et autres fantaisies déviantes.  C’est un genre à découvrir, d’une désuétude et d’une fraîcheur surprenantes, qui fait retrouver son rire d’enfant. Le Souffleur

Frédéric Jessua mène son petit monde à la baguette pour concocter un savant dosage de réalisme ordinaire, d’étrangeté et d’ambiguïté érotique et tous les comédiens jouent parfaitement le jeu. Froggy’s delight

Bienvenue dans un théâtre de l’extrême mais véritablement grand public, réjouissant et surprenant comme un voyage à bord d’un train fantôme. Le 13 du mois

Le Théâtre 13 remet au goût du jour le mouvement du Grand Guignol, genre théâtral du début du XXème siècle, dans un spectacle d’épouvante cocasse et original mis en scène par Frédéric Jessua et Isabelle Siou. Une série de trois courtes pièces où les moyens techniques mis en place sont à la hauteur du jeu des comédiens : impressionnants ! Théâtre.com

Loin de nous faire hurler de terreur, Grand Guignol nous fait aujourd’hui hurler de rire. On adore ! Et comme
lorsque l’on redescend du train fantôme, on a bien envie de refaire un tour. Mes illusions comiques



 

Extrait vidéo

Café Philo

Jeudi 25 avril 2013 à 19h30 dans l’espace caféteria du Théâtre 13 / Seine
La Peur

Entrée libre sur réservation au 01 45 88 62 22 – une consommation au bar vous sera demandée.

Théa, agence de philosophie créée en 2012 par Flora Bernard, Marion Genaivre et Audrey Picard, propose au Théâtre 13 d’animer des ateliers philosophiques ouverts à tous et gratuits, dans l’espace restauration du Théâtre 13 / Seine. L’une des motivations fortes de Théa est de faire sortir la philosophie de l’université pour la faire entrer dans la vie de tous les jours, là où elle peut apporter un éclairage sur le vécu de chacun. Les ateliers philosophiques sont une occasion de prendre le temps de penser, de questionner, d’expérimenter l’écoute active.

Théa propose d’organiser des ateliers, dès janvier 2013 à raison de un par mois, qui touchent un thème abordé dans les pièces programmées par le Théâtre 13.





Le thème en lien avec Grand Guignol sera La Peur.
L’Atelier aura lieu le jeudi 25 avril 2013 à 19h30 dans l’espace caféteria du Théâtre 13 / Seine

Objectifs d’un atelier philosophique Théa.

L’atelier Théa a deux objectifs principaux :
– Proposer aux participants des éléments philosophiques de fond sur des sujets proposés
– Proposer aux participants de faire l’expérience de la pratique philosophique, notamment autour du questionnement, de l’écoute et de l’argumentation.

De manière plus spécifique, il s’agit de faire l’expérience :
– du questionnement en prenant le temps de poser la « bonne » question ;
– de l’écoute active, grâce à un véritable dialogue avec les autres participants ; le philosophe de Théa veillera à ce que les échanges ne tournent pas au café du commerce, débat d’opinions au cours duquel chacun donne son avis sans se soucier de celui des autres.
– du développement d’un argument
– de la remise en question personnelle suite à une réflexion philosophique

Durée : 1h30

 

Compte-rendu Café Philo du 25 avril sur « la peur ».

Palpitations du coeur, tremblements, frissons, sueurs froides… La peur pénètre en nous. Réaction à la fois physiologique et affective à un évènement prévisible, réel ou imaginaire, la peur est en premier lieu un instinct primaire de conservation de l’être. Souvent décrite comme une émotion dangereuse, capable de monopoliser entièrement le corps et l’esprit de l’homme, Heidegger (Être et Temps, 1927) l’oppose à l’angoisse. Contrairement à cette dernière, la peur se caractériserait par l’absence de distance dans la relation à l’objet du danger ; une absence de distance qui priverait de pensées et laisserait libre cours aux superstitions et aux comportements irrationnels. Bien que tout homme l’ait éprouvée un jour, la peur a donc été peu valorisée par les philosophes.
Mais la peur n’en est pas moins une expérience intérieure, et même une expérience de l’intérieur. Ainsi les participants se sont-ils posé la question du rapport à soi : « La peur renforce-t-elle l’ego ? »


Le français possède un large champ sémantique autour de cette émotion : affolement, appréhension, crainte, effroi, frayeur, inquiétude, terreur, épouvante… Un homme qui ne les connaîtrait pas pourrait-il vraiment s’avérer courageux ? Certes, de la peur comme refus de s’engager naît bien souvent la lâcheté. Mais la peur ne se caractérise pas seulement comme ce retrait de l’existence. Elle se présente même parfois comme ce qui l’excite le plus, lorsqu’elle se fait galvanisante ; ainsi de l’adrénaline qui s’empare de tout mon être. Cette contradiction – entre la peur du fuyard et celle de l’exalté – n’est que la première d’une série d’autres attachées à la peur. Avoir eu peur, par exemple, permet de trouver des réponses en soi et de réagir en conséquence. La maîtrise de la peur conduirait alors l’ego à se surpasser. Mais il a été pensé que la peur ne relève pas du maîtrisable et qu’au contraire, et par définition, elle s’empare de soi et n’offre pas de prises. Elle s’emparerait même de nous très tôt, car celle qui passe pour une perception élémentaire a pu être décrite et vécue comme un objet composé, une construction sociale. Les contes illustrent bien ce recours à la peur comme ressort essentiel de l’éducation. Véritable objet de leçon de vie symbolique, destinée à prémunir les enfants contre les dangers réels, la peur s’instrumentalise et joue une fonction sociale. Construction sociale non moins que familiale car, sans mots dire, nos plus proches nous transmettent les leurs.


Reste donc deux questions, celle du sujet de la peur et celle de son quoi. Qui a peur quand j’ai peur ? Comme réminiscence possible de l’enfance, la peur peut conduire à plonger au plus profond de soi. Expérience extrême qui rejoint ce que Georges Bataille en faisait dans son anthropologie, lui qui opposait à la recherche philosophique de la vérité celle de la peur : « C’est la peur que je veux et que je recherche : celle qu’ouvre un glissement vertigineux, celle qu’atteint l’illimité possible de la pensée » (Le Coupable, 1944).


Enfin, de quoi ai-je peur quand j’ai peur ? L’homme est un être de représentations, et ce qui généralement nous fait peur, c’est l’idée que nous nous faisons des choses plus que les choses elles-mêmes… En fait de choses dont les représentations nous effraient, il s’agit d’inconnu. Or l’esprit tient le vide en horreur et, faute de savoir ou d’expérience, il constitue des représentations, des idées. Ce n’est donc pas de l’inconnu dont nous avons peur, mais de la représentation que nous nous en faisons.
Voilà l’ambivalence de la peur : elle paralyse et galvanise, est innée et acquise, protège notre petit ego du risque tout en racontant quelque chose d’un soi plus authentique.


Ce noeud fécond de la contradiction ne nous dit-il pas que la peur a une véritable puissance philosophique, autrement dit qu’elle est, comme le suggère George Bataille, un moyen de mieux comprendre et de mieux connaître l’existence ?

Rencontre

Rencontre
avec Frédéric Jessua, Isabelle Siou et toute l’équipe artistique, le dimanche 31 mars 2013 à l’issue de la représentation vers 17h30 (entrée libre)

Garde d’enfants

Garde d’enfants
dimanche 31 mars 2013 pendant la représentation de 15h30 (6€ par enfant)
Spectacle de conte / atelier / goûter avec Carole Visconti.
Réservation indispensable au 01 45 88 62 22 7 jours à l’avance


Audiodescription

Audiodescription en direct pour les mal-voyants les jeudis et dimanches entre le 4 et le 21 avril 2013
(tarif réduit pour les mal-voyants et un accompagnateur).
Réservation indispensable au 01 45 88 62 22 au moins 7 jours à l’avance
 


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