In-paradise / paradise is not enough
T13 / Bibliothèque
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In-paradise / paradise is not enough

conception, direction artistique Anne Le Batard & Jean-Antoine Bigot
En collaboration avec la Coopérative De Rue et De Cirque
Du 1 au 3 juin 2017
T13 / Bibliothèque
Dès 12 ans 2h

Pilotée par Anne Le Batard et Jean-Antoine Bigot depuis sa création en 1994, la compagnie Ex Nihilo s’est fait un nom autour de la création chorégraphique in situ et de la danse partagée avec le spectateur. Passionnés par la question de l’espace public et de la communauté au sens large, ils ont conçu des dispositifs mouvants en lien direct avec les lieux dans lesquels ils sont présentés. Basés à Marseille, ils débarquent à Paris avec un projet en deux volets : In-Paradise, performance jouée en extérieur, et Paradise is not enough, pièce écrite pour la scène. Huit danseurs et musiciens se mélangent les pinceaux sur les thèmes de « nouer, déplacer, délier, s’installer, construire » pour évoquer le rapport aux objets du quotidien. Dans le cadre du nouveau festival Temps danse#1, initié par la coopérative De Rue et De Cirque-2r2c en complicité avec le Théâtre 13.

Rosita Boisseau – Télérama

 

Phénomène de société mondial dû aux conflits et aux crises économiques, on ne peut ignorer depuis quelques années l’appropriation sauvage des trottoirs et des rues.
Il ne s’agit pas de décrire la réalité du monde, ni de dénoncer la dureté de la vie et la précarité sociale mais de mettre en avant la vitalité créative de chacun qui permet de trouver dans la ville, l’espace du mouvement, du vivant, un espace « entre », un espace riche. Les deux pièces parlent des espaces espérés, fantasmés, construits avec peu de choses, qui témoignent de beaucoup de dignité.

L’espace public devient espace privé ou, informellement et provisoirement, privatisé.
Cette nécessité d’exister dignement à travers une activité oblige chacun à réinventer un rapport à l’urbain hors des lieux balisés et officiels, une nouvelle sociabilité s’invente sur les trottoirs. Ce phénomène mondial met en lumière le manque d’espace et le besoin d’inventer sa survie et témoigne d’une nouvelle organisation sociale.

A partir du même point de départ se déploient deux écritures chorégraphiques, deux angles de vues. In-Paradise et Paradise is not enough sont deux pièces construites en miroir.

Dans un premier mouvement, In-Paradise met en jeu la danse dans un rapport à la quotidienneté, fabrique un regard sur l’espace, le monde, l’individu dans son rapport à l’espace urbain.

Dans un deuxième mouvement, Paradise is not enough met en jeu la danse, séparée de son contexte initial d’écriture, projetée dans un espace vierge, symbolique, intime, sur le plateau.

 

Générique


Avec les danseurs
Jean-Antoine Bigot,
Lisa Da Boit,
Tom Grand Mourcel,
Clément Lecigne,
David Mazon,
Corinne Pontana,
Rolando Rocha,
Satya Roosens


et le musicien Pascal Ferrari

Scénographie Paradise is not enough Yoris Van den Houte, Musique Pascal Ferrari, Costumes Julia Didier

Production Ex Nihilo. Coproduction KLAP Maison pour la danse à Marseille, L’Atelier 231 Centre National des Arts de la Rue à Sotteville-lès-Rouen, Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne, Compagnie Käfig, Le Pôle Arts de la Scène à Marseille. La création a reçu le soutien de la SACD/Auteurs d’espaces et de la SPEDIDAM. Avec le soutien du Théâtre La passerelle – scène nationale de Gap et des Alpes du Sud, Coopérative de Rue et de Cirque à Paris. Remerciements à La Cité des Arts de la Rue à Marseille / Générik Vapeur / Lieux Publics – Centre national de création en espace public / La Friche de la Belle de Mai.

La compagnie est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication Direction Régionale des Affaires Culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur et par la Ville de Marseille, subventionnée par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône. Elle est soutenue pour ses projets internationaux par la SPEDIDAM, l’Institut Français et la Ville de Marseille.

Note d’intention


Sauf à rêver de villes aseptisées, d’où toute vie se serait retirée à l’intérieur, qui ne peut se réjouir de l’appropriation anonyme des trottoirs et des rues, des bords de mer aux franges des chantiers ? Appropriations poétiques qui voient naître des constructions éphémères et fragiles, minuscules ou énormes, des usages surprenants, des inventions venant bousculer l’ordre urbain par leur fragilité même…

Au fil de nos voyages, nous nous sommes passionnés pour ces architectures anonymes, l’inventivité de ces installations et cette aisance à investir un «bout» de ville pour y fabriquer une nouvelle organisation sociale. En Egypte, par exemple, la rue est prise d’assaut par des milliers de vendeurs ambulants, danseurs improbables ou gouailleurs inépuisables. Cette nécessité d’exister dignement à travers une activité oblige chacun à réinventer un rapport à l’espace urbain hors des lieux balisés et officiels.

In-Paradise et Paradise is not enough racontent ces espaces habités, espérés, fantasmés, révélant une grande dignité, une vitalité créative qui permet à chacun de trouver dans la ville, l’espace du mouvement, du vivant, un espace interstitiel, un espace riche.

Nous avons affûté notre regard et nos sensations en furetant, en écoutant et observant les villes notamment Alexandrie, Le Caire, Mexico… et quotidiennement Marseille, la ville que nous habitons. Attirés et séduits par de petits détails, nous avons traqué les espaces, les personnages, les habitudes, les gestes qui viennent nourrir notre écriture chorégraphique et notre interprétation.

Une écriture en miroir

A partir du même point de départ se déploient deux écritures chorégraphiques, deux angles de vues. In-Paradise et Paradise is not enough sont deux pièces construites en miroir.

Dans un premier mouvement, In-Paradise met en jeu la danse dans un rapport à la quotidienneté, fabrique un regard sur l’espace, le monde, l’individu dans son rapport à l’espace urbain.

Dans un deuxième mouvement, Paradise is not enough met en jeu la danse, séparée de son contexte initial d’écriture, projetée dans un espace vierge, symbolique, intime, sur le plateau.

Le spectateur est invité à un voyage, une expérience esthétique qui lui fera éprouver dans le passage du dehors au dedans toute la puissance d’une écriture chorégraphique confrontée au changement de contexte, changement de focale qui conduit du temps réel de l’urbanité au temps symbolique du plateau, de la rumeur au silence.

La compagnie Ex Nihilo interroge dans chacune de ses créations un rapport différent à l’espace de représentation ainsi qu’à la place du spectateur tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Deux projets ont particulièrement mis en jeu le dialogue entre le dedans et le dehors.
Passants, issu d’une résidence d’un an dans le quartier Belsunce à Marseille, aborde la question de l’intimité du corps dans l’espace public. Le spectateur est amené à se déplacer dans les espaces du théâtre réinventés par une scénographie qui perturbe les codes habituels pour l’inviter à choisir sa place, son point de vue.
Détail#3 dans lequel les spectateurs sont assis au centre du plateau. Les chorégraphies, filmées à la manière des streets-artists dans des lieux à l’abandon ou en transformation d’une dizaine de grandes villes du monde, sont projetées à 360° sur les murs, alternant avec des solilive. L’espace scénique est fractionné, les spectateurs à l’affût de ces apparitions et disparitions, plongés dans une ambiance sonore témoin des villes traversées.



In-Paradise

in-Paradise [volet 1]
Pièce chorégraphique pour 8 danseurs, musique live
Extérieur 50’

Nos sociétés, à la recherche d’une uniformisation, d’une normalisation toujours plus «rassurantes », s’effraient du grain de sable dans le rouage, du mouvement qui fait désordre. C’est ce mouvement que nous mettons à l’honneur.

In-Paradise révèle la vacuité de notre vie en société où nous ne cessons de nous agiter, faire, défaire, refaire par réel goût de l’urgence, ou de l’occupation frénétique.
L’espace scénique est envahi, contraint et réorganisé par des amoncellements d’objets. Peu à peu, une métamorphose s’opère par les actions des danseurs. Le spectateur se fait sa propre histoire à travers ce qui se construit, se modifie, se transforme sous ses yeux… sans évidence.

La musique rock, parfois lyrique crée une atmosphère cinématographique. Des voix off émergent de la bande son faisant montre d’un dialogue intérieur incessant.
Nous jouons sur le nombre et la multitude en jouant sur l’entassement, l’emboîtement de piles de chaises en plastiques. Réécrire de manière inventive l’usage des objets et montrer une capacité d’adaptation et d’invention de notre propre environnement.
L’objet devient scénographie.
L’accumulation définit l’espace de jeu et le caractérise.
 



Dans In-Paradise se joue notre confiance dans le corps et dans le vivant, dans notre capacité à rester en mouvement, éveillé et réactif. Une invitation au déplacement.
Une quête d’équilibre, de complémentarité là où tout est bancal, au bord de la rupture.

Paradise is not enough


Paradise is not enough [volet 2]
Pièce chorégraphique pour 8 danseurs et un musicien
Plateau 50’

Quand In-Paradise montre une certaine vacuité de notre vie en société, Paradise is not enough aborde la question de l’intériorité, de nos espaces intimes, fantasmés, rêvés. Nous recherchons une distorsion de la réalité, une métaphore de l’espace contraint par les murs.

Portée par l’imaginaire de chaque danseur, la manipulation des objets fait naître des images, apparitions : réalité ou fiction ? L’objet est utilisé tantôt comme accessoire, tantôt comme costume… les danseurs se transforment, personnages étranges, évocations d’hommes ou de femmes venus d’ailleurs, princes et princesses de petits territoires imaginaires.
Une nouvelle pièce se construit où l’absence devient un motif de l’écriture.
S’extraire, accompagner, convier, s’opposer, se construire dans et face au groupe, intervenir ou laisser faire. La danse laisse apparaître l’intimité des relations, l’empathie qui relie chacun de nous, le lien : nouer, dénouer.

Le plateau permet aux danseurs de ralentir… sortir de l’urgence provoquée par l’espace urbain. Des silences s’installent. Le temps se détend. Des focus permettent de passer du groupe à l’individu, s’attacher à la mise en valeur d’écritures plus intimes : solos, duos, trios.
La scénographie, abstraite, épurée, privilégie la corde et le pneu, objets du rien réinventés comme costumes et comme décor.
La musique est jouée live sur le plateau et utilise la spatialisation comme élément de composition, étirant le temps et offrant des respirations : accordant plus de place au silence, à la respiration.



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