Le misanthrope
T13 / Glacière
Alceste vit comme un échec absolu la cupidité, l’hypocrisie et le mensonge de ce monde qu’il rêvait honnête et vertueux. Comment nous arrangeons-nous avec nos déceptions et nos désillusions ? Lui, se retire du monde. Cette comédie se termine mal car cette issue est un échec. Alceste a voulu sauver le monde, il finit par le fuir. Or, il ne s’agit pas de le sauver, mais de l’affronter.
Molière nous montre que l’enjeu humain qu’est l’ouverture à l’autre, tient quasiment de l’impossible. D’une part, parce que le narcissisme blessé y est un obstacle majeur, d’autre part parce que la peur face au mystère qu’est l’autre, l’altérité, paralyse toute forme d’action.
Alceste a besoin de clarté, de transparence, on pourrait même dire d’omniscience de l’autre ; la limite que représente la conscience de l’autre, l’impossibilité d’y pénétrer, lui est insupportable. Pourtant il s’empêche lui-même de rencontrer, car il n’accepte pas de quitter le champ des certitudes, pour faire place à une sensation beaucoup plus floue, peut-être beaucoup plus risquée aussi : la confiance en l’autre.
Mais il ne s’agit pas de faire tenir à Molière un discours christique. Ce qu’il nous montre avec une lucidité féroce, c’est que la cruauté ambiante empêche toute forme de confiance et donne l’impression, que les personnages évoluent dans une jungle inquiétante, qui exige des stratégies de survie.
Mais si Molière décide de raconter un univers violent et impitoyable, il décide dans le même temps, d’en faire une comédie. L’humour comme consolation. Une consolation que je veux traquer dans notre travail sur le Misanthrope, pour faire apparaître quelques petits miracles : l’attachement de Philinte à Alceste que je trouve bouleversant ; certains échanges entre Alceste et Célimène dans lesquels je crois ; la rencontre d’Eliante et de Philinte.
Dimitri Klockenbring
Alceste et Célimène se révèlent tout bonnement brillant. Un Molière actuel. Revue Arès
Un Misanthrope contemporain, convaincant, qui respire la jeunesse et vise juste. Les Trois coups
Les personnages sont remarquablement interprétés. Froggy’s delight
Le palmarès 2010 du Prix Théâtre 13 / jeunes metteurs en scène
Prix du jury & Prix du public : Dimitri Klockenbring, pour sa mise en scène de Le Misanthrope de Molière
Mention spéciale du concours : Mathias Moritz pour Liberté à Brême de R.W. Fassbinder
Avec Blandine Bellavoir, Pierre Buntz, Constance Carrelet, Tristan Le Goff, Nicolas Lumbreras, Joséphine Mikorey, Benoit Moret et Thomas Zaghedoud
Scénographie Héloïse Labrande, Lumières Claire Gondrexon, Costumes Thalia Rebinsky.
Production Compagnie Vienne la nuit, avec le soutien de Paris Jeunes Talents, du Studio Théâtre de Vitry, de Arcadi (Plateaux Solidaires), de la SACD et du Théâtre 13.
Remerciements à La ville de Les Clayes-sous-bois, La Ville de Verrières-le-Buisson, Isabelle Roux, Antoine Richard et l’équipe du Magasin.
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