La reine des neiges
T13 / Bibliothèque
Comment grandir, comment se construire lorsque votre jeunesse a été fauchée en plein vol, lorsque le monde des adultes a fait une intrusion violente et indélébile dans votre vie d’enfant ?
Même si l’humour traverse le spectacle, La Reine des Neiges reste une invitation à l’errance dans des contrées abandonnées par l’espoir.
Kay et Gerda sont deux jeunes enfants liés par une amitié sans faille. Le diable brise un jour son miroir qui a le maléfique pouvoir de changer le beau en laid, et de rendre gracieux l’immondice. Les éclats de miroir se répandent sur la Terre et Kay en reçoit un dans l’œil et un au plus profond de son cœur. Commençant alors à mépriser son entourage, se détachant peu à peu de tous ceux qui l’aiment, Kay va se laisser emmener et enfermer par la Reine des neiges dans son palais de glace, succombant aux promesses d’un monde sans souffrance. Affectée par la disparation de son ami, et convaincue de sa bonté, Gerda décide de partir à son tour sur les traces de son compagnon. Commence alors un périple jonché d’épreuves, de doutes et de tristesse. Arrivera-t-elle à retrouver Kay et lui redonner sa joie de vivre ? Arrivera-t-elle à sauver et retrouver indemne un enfant qui a grandi trop vite ?
Générique
La Reine des Neiges
de Mortimer Thorvald
d’après le conte de Hans Christian Andersen
mise en scène Quentin Defalt
avec Xavier Catteau (Le diable, La grande corneille, Le renne),
Alice Faure (Gerda),
Leïla Guérémy (La Reine des Neiges, La princesse, La mère brigand),
Baptiste Haslay (La petite corneille, Un gosse brigand, La finnoise),
Marie Quiquempois (La grand-mère, La gosse brigand),
Jonathan Salmon (Kay, Jørgen, Un gosse brigand)
et Damir Žiško (La vieille magicienne, Le prince, Le père brigand)
assistanat à la mise en scène Damir Žiško scénographie Agnès de Palmaert lumières Philippe Littlejohn costumes Florie Weber masques Chloé Cassagnes musique Ludwig van Beethoven technique des échasses Sylvia Moreno fabrication des échasses Alexis Porée enregistrement des voix Hervé Lacroix maquillages Alice Faure habilleuse Héloïse Grandu
production Teknaï avec le soutien de la Maison du Théâtre et de la Danse d’Epinay-sur-Seine
Teknaï est en résidence à la Maison du Théâtre et de la Danse d’Epinay-sur-Seine
Teknaï est soutenu par le département de la Seine-Saint-Denis
Le metteur en scène
Quentin Defalt
mises en scène : La marquise de Cadouin (Les Cadouin #3) de G. Peau et Q. Defalt – Théâtre du Rond-Point, Lancelot, le chevalier de Merlin de G. Peau – Théâtre de la Porte Saint-Martin, Brita Baumann (Les Cadouin #2) de G. Peau et Q. Defalt – Théâtre 13, Contes d’après Andersen et Grimm – Théâtre de la Porte Saint-Martin, Monsieur Martinez (Les Cadouin #1) de J. Coulon, Q. Defalt, O. Faliez, C. Laemmel et G. Peau – Théâtre des Bains-Douche (Le Havre) et au Théâtre du Rond-Point, Aztèques de M. Azama – Théâtre 13 (Paris) et au Théâtre du Verbe Incarné (Avignon), La Baignoire et les deux chaises : Date au-delà de laquelle… de M. Magellan – Théâtre du Rond-Point, Britannicus de J. Racine – Centre Historique des Archives Nationales (Paris), Le Parricide est encore très mal vu dans notre pays ! de M. Vervisch – ESAD (Paris), Aime comme mort de P. Barré – ESAD (Paris), Contes kanak (co-mise en scène avec Damiane Goudet) – tournée en Nouvelle-Calédonie, Croisades de M. Azama (prix de la mise en scène du Festival de Paris pour la jeune création artistique — Onze Bouge 1999 / Paris)
réalisations de captation de pièce de théâtre : J’ai pas cherché… ? d’après Koffi Kwahulé, mes Soraya Thomas (production Axe Sud – France Ô), Darwich, deux textes de Mahmoud Darwich, mes Mohamed Rouabhi (production Axe Sud – France Ô), Stuff happens de David Hare (production Axe Sud – France 2), Allah n’est pas obligé d’Amahdou Kourouma, mes Laurent Maurel (production Axe Sud – France Ô), Boomerang de Eric Checco et P-Fly (production Axe Sud – France Ô), Va Vis de et mis en scène par Norma Claire (production Axe Sud – France Ô), Ailleurs toute ! de Jean-Yves Picq, mes Laurent Maurel (production Axe Sud – France Ô)
réalisations de courts-métrages : Il n’est jamais trop tard, Le combat, Avec des si…
divers : Directeur artistique de la compagnie Teknaï. Créateur et directeur artistique du Prix Théâtre 13 / Jeunes metteurs en scène
Notes de mise en scène
– Qu’il était bleu, le ciel, et grand l’espoir !
- L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Paul Verlaine, in Colloque sentimentale.
Il n’est pas forcément utile de parler de l’intérêt ou de la qualité du conte d’Andersen. Sa force dramatique et émotive en fait un objet éminemment théâtral. En revanche, il peut être important de souligner la direction prise par l’adaptation et la mise en scène.
Kay est un « enfant triste ». Ces enfants apparemment sans-cœurs qui, à la suite d’une tragédie ou parce qu’ils sont contraints de grandir trop vite, se replient sur eux-mêmes, choisissent de ne rien ressentir et murent leur tristesse dans une prison inaccessible. La Reine des neiges le maintient, telle une figure maternelle, dans un état de dépendance, figeant ses émotions et ses désirs. Telle est ma lecture de ce conte. Comment grandir, comment se construire lorsque votre jeunesse a été fauchée en plein vol, lorsque le monde des adultes a fait une intrusion violente et indélébile dans votre vie d’enfant ?
Et c’est dans ce sens que j’ai demandé à Mortimer Thorvald d’en écrire l’adaptation. Tout n’est alors qu’histoire d’emprisonnements et d’états léthargiques. Chaque figure rencontrée par Gerda et Kay ne sert qu’à les priver un peu plus de leur liberté, de leur jeunesse. Les fameuses embûches qui jonchent leur parcours initiatique ne sont que des entraves, qui ne semblent pas (en apparence) se révéler utile à leur avancée dans la vie.
Hormis Gerda et Kay, tous les personnages sont masqués, les « adultes » sont sur échasses, donnant l’impression que l’environnement de nos protagonistes leur est étranger et disproportionné.
La sensation d’étrangeté et d’emprisonnement est également révélée par la présence de rêves (ou de cauchemars) qui sont autant d’appels au secours de Kay dans l’inconscient de Gerda.
La scénographie faite de cubes transparents indépendants et modulables, n’est pas sans rappeler, en fonction des structures, des prisons froides et infranchissables.
Même si l’humour traverse le spectacle, La Reine des Neiges reste une invitation à l’errance dans des contrées abandonnées par l’espoir.
Quentin Defalt
Extrait vidéo
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