Le cercle de craie caucasien
T13 / Bibliothèque
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Le cercle de craie caucasien

de Bertolt Brecht
mise en scène Fabian Chappuis
Spectacle créé en collaboration avec le Théâtre 13
Du 17 janvier au 3 mars 2013
T13 / Bibliothèque
2h05

A travers une fable bouleversante sur le combat d’une mère pour sauver un enfant, Brecht réinterroge les lois et les traditions. C’est le récit d’un engagement et la naissance d’une conscience, dans une pièce chorale sur la tolérance et la liberté.

Lors d’un attentat révolutionnaire, le gouverneur Abachvilli est assassiné. Son épouse fuit en abandonnant leur fils encore bébé, qui est recueilli par la fille de cuisine du palais, Groucha. Mais l’enfant, héritier du trône, est pourchassé par les révolutionnaires. Groucha s’enfuit avec lui pour un long périple de deux ans travers le Caucase, succession d’épreuves et de renoncements qui feront d’elle une véritable mère. La révolution avortée, elle est toujours traquée par les soldats qui veulent désormais rendre l’enfant à sa mère biologique. A qui sera accordé l’enfant ?

A travers une fable bouleversante, généreuse, mais aussi corrosive et ironique, Brecht nous interroge sur la propriété la plus intime : les liens du sang et la légitimité. Il remet en question les lois et les traditions, et à travers ce questionnement les principes même de notre société d’aujourd’hui. C’est le récit d’un engagement et la naissance d’une conscience, une œuvre sur la tolérance, la curiosité et finalement sur la liberté.

Sur scène, deux plans inclinés, manipulés à vue, déclinés à l’infini, mis en lumière et en images pour recréer tous les espaces traversés par Groucha. Dix comédiens et une marionnette, soit onze figures pour porter cette épopée, dans une pièce chorale et chorégraphique.


La Compagnie Orten et Fabian Chappuis ont déjà présenté au Théâtre 13 :
Je pense à toi de Franck Smith en 2004
Marie Stuart de Schiller en 2008
A mon âge, je me cache encore pour fumer de Rayhana en 2012

Générique

Avec
Jean-Patrick Gauthier (Laurenti Vachnadzé),
Florent Guyot (Azdak),
Stéphanie Labbé (Groucha Vachnadzé),
Benjamin Penamaria (Simon Chachava),
Agnès Ramy (Maro, La Gouvernante),
Boris Ravaine (Chotta, Le Brigadier),
Jean-Christophe Laurier (Illo Schouboladzé),
Marie-Céline Tuvache (Natella Abaschvili),
Elisabeth Ventura (Mâcha, La Suivante)
et Eric Wolfer (Georgi Abaschvili)



Texte français Georges Proser – L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté – Mise en scène & scénographie Fabian Chappuis, Assistant à la mise en scène Philipp Weissert, Musique Cyril Romoli, Vidéo Bastien Capela, Chorégraphie Serge Ricci, Marionnettes & masques Sébastien Puech et Priscille Du Manoir, Coiffes Philippe Fargeas, Lumières Florent Barnaud, Administration François Nouel, Diffusion Isabelle Decroix

Production Compagnie Orten, coproduction Théâtre Victor Hugo de Bagneux, avec le soutien de ID Production, de l’Adami de la Spédidam. Spectacle crée en collaboration avec le Théâtre 13 / Paris

 

Compagnie Orten

Créé en 1998, la compagnie Orten a été en résidence au Théâtre du Grenier de Bougival jusqu’en 2000. A sa création, les spectacles (tous mis en scène et scénographiés par Fabian Chappuis) explorent des univers qui allient danse contemporaine, poésie et littérature, art vidéo et musique contemporaine.

Avec Marie Stuart de Schiller en 2008, la compagnie aborde ses premiers textes écrits pour le théâtre tout en débutant un travail de réflexion autour du lien entre pouvoir et intime. Marie Stuart marque aussi le désir de créer des spectacles de troupes, avec souvent des équipes nombreuses. Le spectacle sera également le premier succès public de la compagnie, avec plus de 100 représentations en France sur trois années.

Suivra en 2009, la création de A mon âge, je me cache encore pour fumer, commande de son auteur Rayhana. Le spectacle sera créé à La Maison des métallos, réinvité au même endroit la saison d’après puis repris en 2012 au Théâtre 13. Deux tournées auront lieu, dans des théâtres de Ville et Centre Dramatiques Nationaux avec une participation au Festival « le Printemps de Beyrouth » au Liban. Une tournée pour 2012/13 est en cours. Le spectacle a été diffusé sur France Télévision et fera l’objet d’une adaptation au cinéma. Avec l’agression violente de son auteur au moment de la création, le spectacle connaîtra une couverture médiatique importante, malheureuse vitrine pour le combat de Rayhana en faveur des femmes, contre l’intolérance et l’intégrisme sous toutes ses formes.

En parallèle, la compagnie travaillera sur des petites formes, notamment avec Le Livre des 14 semaines de et avec Sapho (Le Studio Paradis / tournée Maghreb), Dans la Solitude des Champs de Coton de Koltès  à La Générale (Paris) ou encore la lecture de Les heures blanches de Niels Arestrup avec Michel Aumont (dans le cadre du Festival Nava à Limoux).

 

Résumé

Lors d’un attentat révolutionnaire, le gouverneur Abachvilli est assassiné. Son épouse fuit en abandonnant leur fils encore bébé, qui est recueilli par la fille de cuisine du palais, Groucha. Mais l’enfant, héritier du trône, est pourchassé par les révolutionnaires. Groucha s’enfuit avec lui pour un long périple de deux ans travers le Caucase, succession d’épreuves et de renoncements qui feront d’elle une véritable mère. La révolution avortée, elle est toujours traquée par les soldats qui veulent désormais rendre l’enfant à sa mère biologique. A qui sera accordé l’enfant ?

Note d’intention

La naissance d’une conscience

A travers le combat d’une mère, Brecht interroge le lien le plus intime, celui du sang, et au delà celui de la propriété et de la légitimité. Qui est une véritable mère, celle qui a porté un enfant ou celle qui l’a élevé. Qui est légitime sur une terre, l’ancien qui protège ses acquis, ou celui que l’on accueille pour construire l’avenir. Il sépare sang et terre en plaçant l’humain au centre de sa réflexion.

Il interroge les lois et leur capacité à accompagner les aspirations d’une société et d’en permettre l’évolution.



Pour porter cette fable, Brecht crée un simulacre de société qui va prononcer, le temps d’une révolution, une justice étonnamment juste. Et c’est ce simulacre qui va permettre d’accéder pour la première fois à une forme de justice sociale. Mais comment sera investi ce nouvel espace de liberté ?

Groucha, dans son combat, deviendra le révélateur mais aussi la victime de ce que les êtres ont de meilleur mais aussi de pire, posant ainsi la question de la capacité des peuples de prendre en main leur propre histoire et de construire ensemble de nouveaux modèles de sociétés.

Le Cercle de craie caucasien est le récit d’un engagement et la naissance d’une conscience, une œuvre sur la tolérance, la curiosité et finalement sur la liberté.


Deux plans inclinés, déclinés à l’infini

Sur le plateau, deux plans inclinés, manipulés à vue par les comédiens, déclinés à l’infini avec la complicité des créations vidéo de Bastien Capela et des lumières de Florent Barnaud, pour créer tous les espaces traversés par Groucha lors de son périple pour sauver l’enfant. Ces quelques éléments deviendront le portail d’une église, un caravansérail, la crête d’une montagne, l’intérieur d’une maison paysanne, les berges d’une rivière, un tribunal…
 

Inventer une langue des corps

Avec la complicité du chorégraphe Serge Ricci, explorer le mouvement, à mi-chemin entre chorégraphie, animalité et travail circassien. Interroger la verticalité pour écrire un nouveau langage des corps qui mettra en danger chaque comédien, un langage qui épouse l’état émotionnel intérieur de chaque personnage.

Pour l’histoire du juge, je lui ai demandé d’écrire une courte pièce chorégraphique autour du thème de l’ivresse de la liberté et de l’apprentissage de la démocratie.

Dix figures,  cinquante personnages pour porter cette fable

Le texte original comporte quatre vingt dix personnages différents et traite en parallèle l’histoire de Groucha et celle de son juge, Azdak. J’ai choisi de conserver cinquante personnages.

Les dix comédiens qui endosseront ces personnages, porteront collectivement la narration de cette histoire. Pour répartir les rôles, plutôt que d’user des artifices du théâtre pour rendre les comédiens méconnaissables lorsqu’ils passent d’un personnage à un autre, j’ai préféré chercher les traits de caractère qui unissent les personnages entre eux, en assumant cette proximité. Ce ne sont plus cinquante personnages mais dix figures qui portent cette fable. Les comédiens seront acteurs et narrateurs de cette histoire, témoins privilégiés du combat de Groucha, à la fois complices et traîtres, à la fois grands et terriblement petits. Avec la complicité de Sébastien Puech, le personnage de l’enfant sera traité en marionnette, qui grandira et prendra vie au fur et à mesure des actes, pour marquer le temps mais surtout l’engagement grandissant de Groucha.

Théâtre de troupe, l’équipe que j’ai réunie pour cette aventure est essentiellement composée d’artistes qui m’accompagnent depuis déjà quelques années.

Les costumes et accessoires : des objets du quotidien détournés

Plutôt que de jouer avec des masques, j’ai choisi de travailler avec des coiffes, qui ne recouvrent que très partiellement les visages, assumant ainsi la proximité entre certains personnages. Ces coiffes recouvrent en partie le costume de chaque comédien, pour décliner sa personnalité en fonction des personnages qu’il incarne.

Deux villages qui interprètent une pièce, théâtre dans le théâtre, le Cercle est aussi un hommage à la troupe et à l’art de faire naître des histoires, des émotions et des images avec pour seule matière première l’imagination. C’est pourquoi j’ai demandé au plasticien Philippe Fargeas de détourner des objets du quotidien pour les faire devenir robes, chapeaux…

Les seuls masques seront des crânes de buffles, utilisés pour la pièce chorégraphique de Serge Ricci

Une pièce chorale

Pour cette mise en scène, j’ai demandé à Cyril Romoli de composer une nouvelle partition musicale.
La musique suit l’action, la soutient, joue les ellipses temporelles, se fond au texte, permet aux personnages (et aux comédiens) de glisser du jeu à la narration, propice à une autre émotion et à une distanciation chère à Brecht.
Sorte de fil conducteur du spectacle, la musique dialoguera en permanence avec la narration, la soutenant ou la contredisant, mais en étant toujours en lien avec l’émotion.

Humour corrosif

Le Cercle de Craie caucasien est aussi et surtout une pièce bouleversante sur le combat d’une mère, sur la dignité et le courage, une pièce infiniment généreuse, pleine de tendresse et qui n’a rien perdu de son humour corrosif, de son ironie et de son intelligence. Elle est comme un rappel à l’ordre sur les fondamentaux qui lient les êtres entre eux et constituent le ciment d’une société juste et respectueuse, qui permet à chaque individu de s’épanouir dans toute sa grâce.

Fabian Chappuis – 16 novembre 2012

Extraits de presse


Brecht comme un conte !
Un Brecht utopiste, onirique, et optimiste ? Un Brecht à la lisière du cirque et de la poésie ? Ça n’existe pas, ça n’existe pas. Et pourquoi pas ? Fabian Chappuis propose ainsi une jolie mise en scène du « Cercle de craie caucasien », pleine de propositions. À découvrir avec candeur.
Comme La Bonne âme du Se-Tchouan, le Cercle de craie caucasien est une parabole. La pièce a ainsi la pureté des contes (il s’agit justement de la récriture d’une légende chinoise). Mais cette simplicité s’accorde à la complexité d’une intrigue gigogne. Construction abyssale et théâtre dans le théâtre.
La mise en scène de Fabian Chappuis, sans négliger aucun aspect de la pièce, met en lumière son aspect onirique et merveilleux. Le fin travail sur les lumières de Florent Barnaud nous plonge ainsi dans un doux clair-obscur qui éclaire les visages et le bois, oppose le bien et le mal, et baigne enfin le plateau dans une forme d’irréalité. Les coiffes étranges conçues par Philippe Fargeas transfigurent, quant à elles, les comédiens. Faites d’objets détournés, elles sont comme des postiches qui interdisent l’illusion naturaliste. Il en est de même des marionnettes, si délicatement manipulées ici. Cet art de l’enfance permet précisément de représenter l’enfant éduqué par Groucha à divers âges, sans nous le figurer.
Mais il est un autre art très souvent associé à l’enfance, qui est surtout convoqué ici : le cirque. En effet, le jeu de Florent Guyot, incroyable de souplesse, y fait songer, comme la scénographie. Cette dernière est pour beaucoup dans le charme de la pièce. Sur scène, deux plans inclinés en bois dessinent et redessinent l’espace. Voici que surgit le palais, puis le pont que doit franchir au péril de sa vie Groucha pour sauver l’enfant, ou encore un cours d’eau au bord duquel se retrouvent deux amants cruellement séparés par la vie. L’espace dépouillé du plateau se met à bruire, et l’on imagine chaque lieu.
Le passage le plus onirique de la pièce, très beau, nous laisse justement un peu songeur, tant on a du mal à le raccorder au reste de la pièce.  
C’est donc un joli cercle, un cercle de cirque, original et candide, que l’on découvrira, si l’on pousse les portes du Théâtre 13 / Seine. L’occasion aussi de réfléchir sur la légitimité, sur le droit du sang et le droit du sol. Laura Plas – Les Trois Coups

Très réussie
Ici, la sensibilité de l’auteur affleure, les personnages de la fable ont une dimension psychologique indéniable, l’empathie fonctionne. La mise en scène très réussie, très efficace, très plaisante de Fabian Chappuis prend parfaitement en compte ces deux aspects. Il est très bien secondé par une bande d’excellents comédiens. Impossible de ne pas citer en priorité dans le rôle ambigu du Juge Azdak, Florent Guyot. Il est de la race des grands. Jean-Luc Jeneer – Figaroscope

Une grande réussite
La pièce de Bertolt Brecht mise en scène par Fabian Chappuis est une grande réussite. Il en a bien du mérite, car l’oeuvre n’est pas facile à monter : plusieurs histoires, une cinquantaine de personnages et divers lieux. Fabian Chappuis a surmonté toutes ces difficultés avec maestria. D’abord, il a coupé juste ce qu’il fallait dans ce texte dense construit de trois histoires. S’appuyant sur les lumières de Florent Barnaud, la scénographie est magnifique. Sur le plateau vide, il y a deux plans inclinés, horizontaux au début, puis verticaux pour le voyage de Groucha, et enfin réunis en proscenium pour le jugement. Le décor bouge au rythme de l’action. Les costumes, avec des coiffes issues d’objets du quotidien détournés, oeuvre de Philippe Fargeas, contribuent à la beauté esthétique du spectacle.
Dans cette pièce, Brecht rend hommage au théâtre, à la troupe, et Fabian Chappuis s’engouffre avec bonheur dans cette brèche. Dix comédiens et une marionnette font vivre, palpiter, vibrer cette fable. L’enfant est représenté par une émouvante marionnette, oeuvre de Sébastien Puech et Priscille Du Manoir. Dans le rôle de Groucha, cette mère courage, Stéphanie Labbé est formidable, dans celui d’Azdak, le virevoltant Florent Guyot est impayable. Jean-Patrick Gauthier, Jean-Christophe Laurier, Benjamin Penamaria, Agnès Ramy, Boris Ravaine, Maire-Céline Tuvache, Elisabeth Ventura et Eric Wolfer sont tous à l’unisson.
On sort de ce spectacle le coeur ravi. Marie-Céline Nivière – Pariscope

Superbe spectacle
Très habilement, la forme stylisée de Fabian Chappuis nous emporte dans l’univers poétique, cruel et loufoque d’une saga théâtrale ambiguë mais jamais ennuyeuse, qui peut être perçue comme une parabole humaniste. Rythmée par de nombreux effets visuels et sonores, la fuite de Groucha et ses multiples rencontres nous entraîne dans une succession de tableaux éclairant de façon drolatique l’absurdité des situations ainsi que le caractère contradictoire des personnages. Mais Brecht, optimiste, nous réserve une dernière surprise, semblant suggérer la primauté compassionnelle à la cruelle absurdité. Superbe spectacle à la forme moderne, Le Cercle de craie caucasien offre à l’esprit et au regard une interrogation crue sur le monde. Blog de Phaco

Un moment magique où le temps est  suspendu. Sublime
Après le succès d’ « A mon âge je me cache encore pour fumer » Fabian Chappuis s’attaque à un classique monumental « Le Cercle de craie Caucasien » de Bertolt Brecht. Utilisant à bon escient les magnifiques volumes du Théâtre 13 / Seine, il nous propose une mise en scène complexe extrêmement poétique servie par une équipe de comédiens remarquables. Un moment magique où le temps est  suspendu, à ne manquer sous aucun pretexte !
(…) La fable prend vie sous nos yeux grâce à une scénographie magistrale. Le travail sur les lumières de Florent Barnaud et la création d’une bande son originale par Cyril Romoli créent des moments d’une intensité rare. On apprécie particulièrement la personnification de l’enfant au travers d’une marionnette, le thème musical qui accompagne ces scènes plonge le spectateur dans une émotion palpable. Le décor uniquement composé de deux plans inclinés nous emmène sur les traces de Groucha, évoquant tantôt une rivière tantôt le tribunal ou encore la cime d’une montagne. Par la force de l’imaginaire c’est une multitude de lieux qui sont ainsi restitués. Les comédiens les déplacent à vue prenant une part active au déroulement de cette histoire, ils sont tous acteurs et narrateurs de cette formidable épopée rendant un merveilleux hommage à l’art de conter des histoires. Parmi cette équipe exceptionnelle on saluera les prestations de Benjamin Penamaria dans le rôle de Simon, Stéphanie Labbé pour Groucha et Florent Guyot dans le rôle du juge Azdak. Sublime ! Audrey Jean Théâtres.com

Dix comédiens excellents
Jouée par dix comédiens excellents (qui incarnent une soixantaine de personnages), dans un dispositif scénique sobre et original, une mise en scène dynamique, cette pièce remarquable donne beaucoup de plaisir à voir, comme toujours avec Brecht quand les acteurs sont à la hauteur. Dominique Renier – La Critique de ce que j’ai vu

Un périple qui donne à voir, à rire, à frémir, à s’émouvoir, à battre des mains. Magnifique.
L’aventure de Groucha est le fil d’une fresque haute en couleurs et en multiples personnages qu’incarnent les dix acteurs de la troupe, revêtant alternativement oripeaux, coiffes et masques, autour de la saisissante marionnette de l’enfant. Et l’infinie variété des lieux et des situations est mise en relief comme par antiphrase dans le dépouillement extrême du décor. Deux demi-pyramides de bois, jointes ou séparées, en plans inclinés montants ou descendants, figurent portes, ville, caravansérail, montagnes escarpées et rivières profondes, périlleuses passerelles et tables festives. Elles seront, en final, la métaphore de la puissance et de la justice dans leur réalité instable et arbitraire.
Captivé et enchanté au sens propre, le spectateur y puise les sources de sa propre liberté imaginative et onirique. Le rythme incoercible et la souplesse des acteurs, – surtout celle de Florent Guyot en juge déjanté en proie à ses cauchemars -, sont à l’aune de la luxuriance de ce périple, qui donne à voir, à rire, à frémir, à s’émouvoir, à battre des mains. Magnifique. Spectacle sélection

Une figure lumineuse et bouleversante d’humanité
Pour sa dernière création en date avec sa Compagnie Orten, « Le cercle de craie caucasien » de Bertold Brecht, dont il assure la mise en scène et à conçu la scénographie, Fabian Chappuis présente un travail exemplaire aux partis pris résolus et assurés avec une belle et véritable troupe de dix comédiens, qui incarnent une cinquantaine de personnages, et la tendre marionnette conçue par Sébastien Puech.
Une belle réussite par l’investissement des acteurs et leur énergie de jeu pour le plaisir du théâtre en partage – rappelant au spectateur d’aujourd’hui que Brecht était avant tout un homme de théâtre comédien, metteur en scène, auteur et directeur de troupe – et par une approche fidèle à l’esprit du texte qu’un judicieux discernement conduit à resserrer la partition originale sur ses thématiques fondamentales, à l’élaguer de personnages surnuméraires et à limiter le pilon du didactisme militant au profit, comme Fabian Chappuis l’indique dans sa note d’intention, d’un spectacle « qui repose essentiellement sur l’émotion ».
Dans cette fable épique, humaniste et politique qui plaide que  » la terre appartient à celui qui la cultive, comme l’enfant à celle qui l’élève », Bertold Brecht aborde notamment la légitimité du droit au sol par une parabole de l’amour maternel déclinée sur celle du jugement de Salomon et l’éveil à la conscience politique de l’homme plébéien à travers deux parcours initiatiques parallèles.
Ce sont les deux lignes de force retenues pour leur résonance contemporaine par Fabian Chappuis qui raconte le destin bouleversé de Groucha, la jeune cuisinière qui a recueilli l’enfant abandonné du gouverneur destitué par une révolution de palais, et celui de la crapule Azdak écrivain public proclamé juge par le peuple, qui use des mêmes procédés que son prédécesseur, incompétence et corruption, mais au bénéfice du pauvre.
De l’émotion donc, mais également de l’ironie, du comique et du grotesque, en adéquation avec le mélange de registres pratiqué par l’auteur. En revanche, Fabian Chappuis opte pour le dépouillement scénographique, usant simplement de la combinatoire géométrique et spatiale de deux plans inclinés en bois blond, déplacés à vue et sans altérer la dynamique narrative, qui, avec les belles lumières de Florent Barnaud, symbolise efficacement les différents lieux actantiels.
Les comédiens évoluent dans des costumes dont la simplicité formelle et intemporelle n’a d’égal que l’originalité et l’inventivité flamboyante des couvre-chefs, créés à partir de détournement d’objets du quotidien par le plasticien Philippe Fargeas, qui matérialisent la classe ou la fonction de leurs personnages et apportent une vision esthétique unique au spectacle.
Tous les comédiens jouent au diapason de la choralité et concourent à la réussite de ce spectacle soutenu par la bande son de Cyril Romoli. Notamment dans les rôles du gouverneur tyran et de son épouse imbécile, Eric Wolfer et Marie-Céline Tuvache réalisent de savoureuses compositions.
Et mention spéciale à Florent Guyot, qui campe un excellent Azdak, à la fois bouffon louvoyant et ambigu et inquiétant et insaisissable feu-follet, et à Stéphanie Labbé au jeu intense et dépouillé de tout artifice qui fait de Groucha une figure lumineuse et bouleversante d’humanité. Martine Piazzon – Froggy’s delight
 



Un « Cercle de Craie Caucasien » qui brille par son évidence et sa simplicité…
Dans la nouvelle salle du Théâtre 13, ouverte l’an passé, la Compagnie Orten donne à voir et entendre de manière limpide le superbe texte de Brecht. (…) Un spectacle de troupe sincère, rigoureux, lisible, épuré, mêlant joliment plusieurs disciplines et qui va à l’essentiel. Très réussi.
Fabian Chappuis, metteur en scène, a opté pour la simplicité. Une simplicité inspirée, permettant au spectateur de faire travailler son imagination. Sur le plateau, seulement deux pans inclinés qui, selon leur positionnement, évoquent les différents espaces de l’action. Suffisant. Quelques discrètes projections vidéos. Des éclairages soignés. Voilà pour la scénographie. Des costumes et coiffes conçus à partir d’éléments du quotidien transformés. Joli. Un appréciable travail sur le corps, les mouvements, presque chorégraphiés, une magnifique séquence de masque, une marionnette (l’enfant) manipulée avec grâce. Dix interprètes enfin (et surtout !) qui portent à l’unisson, avec la sincérité la plus totale, une partition bouleversante.
Ils sont tous impeccables, campant pour la plupart au fil de l’intrigue plusieurs personnages.  Saluons la poignante prestation de Stéphanie Labbé en Groucha, qui se donne sans réserve, ainsi que la composition des plus physiques, brillantissime, de Florent Guyot en Azdak, juge alcoolique à qui incombera la lourde tâche d’attribuer une mère officielle à l’enfant.
N’hésitez pas. Fous de Théâtre – Thomas Baudeau


Un beau moment de rêve, de rire et de tendresse
Fabian Chappuis, son équipe et ses comédiens nous offrent un beau moment de rêve, de rire et de tendresse. Marionnette, danse, ambiances sonores et visuelles, masques, costumes originaux et hétéroclites, changements à vue, projections, rideau de pluie, il met, avec simplicité, les techniques et les arts du spectacle au service d’une mise-en-scène souple, fluide, suggérée. Et ses comédiens jouent tous avec cœur, énergie et cohésion les différents personnages qu’ils doivent incarner. Bruno Fougnies – Reg’Arts

Emmener le spectateur au pays du rêve éveillé.
Une mise en scène très enthousiasmante de Fabian Chappuis dont la scénographie s’appuie sur deux plans inclinés mobiles pour suggérer un imaginaire brechtien à la libre disponibilité de tout un chacun. Il faut dire que l’interprétation des comédiens est époustouflante d’intensité dramatique, de force chorale, de rigueur et de fantaisie chorégraphique.
A la fois digne et fantasque, cette fable emporte l’adhésion collective à l’égard de cet objectif périlleux, d’autant plus que la compagnie Orten en fait émerger une cinquantaine de personnages grâce à une dizaine de comédiens complètement investis dans l’expression du texte oral incarné dans le corps physique.
Au centre du dispositif, la marionnette de l’enfant grandissante au fur et à mesure, sera manipulée à vue, en s’intégrant par magie au jeu de l’ensemble de la troupe sur scène. Costumes, coiffes, lumières, musique, tout est à l’unisson pour emmener le spectateur au pays du rêve éveillé.
Dehors il neige; à l’intérieur, il fait chaud; oui, ce soir, c’est la première d’un spectacle totalement abouti, signé Fabian Chappuis, dans ce magnifique Théâtre 13 / Seine ! Theothea

C’est une belle mise en scène de cette pièce de Brecht, dont le propos est plus intemporel que celui de ses oeuvres plus politiques, où il magnifie le dévouement, la bonté et l’amour, pour la terre comme pour un enfant, que nous offre le Théâtre 13. SNES

Une pièce éminemment contemporaine. Apaisant et magique.
Une pièce éminemment contemporaine, qui entre en forte résonance avec les débats qui chamboulent aujourd’hui les esprits conservateurs et enflamment l’Assemblée nationale.
Fabian Chappuis, lui, fait le choix de la fluidité, en proposant une mise en scène simple et belle : deux plans de bois inclinés, manipulés à vue, deviennent une montagne, un tribunal, les berges d’une rivière, une maison paysanne et suffisent à nous faire voyager. Et le choix de faire intervenir une marionnette au milieu des comédiens, auquel s’ajoute une attention particulière accordée aux costumes, insufflent à ce spectacle quelque chose d’apaisant et magique. Sans compter que l’esprit de Brecht plane du début à la fin du spectacle : engagé, populaire, humain, avec des comédiens animés par la volonté de faire du vrai théâtre de troupe ! Le Magazine info

Une histoire nourrie de doutes, de revirements, d’une ironie légère et d’un cynisme percutant. Le Litteraire.com
 

Au Field de la Nuit – TF1 – coup de coeur
talentueux, magnifique, onirique, excellents comédiens, d’actualité

Salomé Lelouch : Je voulais en parler pour deux raisons : le metteur en scène Fabian Chappuis est très talentueux et son travail commence vraiment à prendre de l’ampleur et ensuite parce que le texte est totalement d’actualité en ce moment. La pièce, en plus d’être très bien montée, parle de filiation, d’adoption, d’être mère ou pas. De plus, c’est mis en scène de façon magnifique avec uniquement deux panneaux qui se transforment. On a l’impression d’être au cinéma, tout est magnifique. Vraiment, allez découvrir ce travail.

Adèle : Je suis assez d’accord avec ce que vous dites. La simplicité autour du travail sur le texte aussi bien que de la mise en scène permet de rendre le Cercle de Craie extrêmement actuel. On se retrouve dans une pièce assez intemporelle et dans laquelle on peut se retrouver soi-même et y projeter des problématiques qui sont les nôtres. Brecht n’est pas un théâtre évident et finalement se laisse très très bien regarder, avec des acteurs excellents et une mise en scène très belle, très onirique, qui suggère énormément . C’est vraiment très beau.

Michel Field : Une fois que l’on dépoussière Brecht de sa grande gangue marxiste, dans la lourde tradition dans laquelle il a souvent été monté, on retrouve des pièces d’une grande radicalité. C’est le propre de tous les chefs d’œuvres que de parler à toutes les époques.

Salomé Lelouch : En nous rendant le texte aussi lisible, on a vraiment l’impression que ça a été écrit avant-hier par des personnes qui sont pour le mariage pour tous. Je ne pense pas que le metteur en scène l’ait fait pour ça, mais il y a cette résonnance. A la fois on redécouvre un auteur et le talent des metteurs en scène est de savoir raconter les histoires pour qu’elles nous parlent à nous aujourd’hui.

Extrait vidéo

Entretien avec Fabian Chappuis


Propos recueillis par Flavien Boiret

Contrairement à votre précédente mise en scène pour laquelle l’auteure de A mon âge je me cache encore pour fumer, Rayhana, est venue vous chercher, vous êtes cette fois parti en quête d’un nouveau texte. Par quel chemin êtes-vous parvenu jusqu’à Brecht ?

Je suis d’origine allemande et ma culture littéraire s’est forgée à partir des grands auteurs allemands grâce auxquels mon envie de faire du théâtre est née. Les écrivains qui m’ont entouré très tôt se nomment Schiller, Dürrenmatt, Brecht, Goethe ou Lenz. J’ai travaillé Le Cercle de craie caucasien très jeune et c’est tout naturellement qu’il s’est imposé à moi aujourd’hui, surtout à travers les thématiques qu’il aborde et qui ont une résonance toute particulière aujourd’hui.

Quelles zones de l’être humain ce texte de Brecht vous a-t-il permis d’aborder ?

Les spectacles qui ont précédé celui-ci traitaient du pouvoir, qu’il s’agisse de Marie Stuart qui met en scène le conflit entre intime et  public, ou bien d’A mon âge où celui-ci s’insinue dans ce qu’il y a de plus personnel, le corps des femmes. Brecht me permet d’étudier ce moment où le pouvoir change de camps et va à ceux qui l’ont réclamé depuis trop longtemps. Comment ne pas y voir des prolongements avec ce qui se passe aujourd’hui, ces révolutions qui se succèdent partout dans le monde pour offrir, en principe, de nouveaux espaces de liberté. Bien sûr, nous ne sommes aujourd’hui plus dans le même contexte que celui du Cercle, avec une vision un peu schématique de la répartition des pouvoirs. Les équilibres sont de nos jours beaucoup plus complexes,  nous disposons d’outils nouveaux qui facilitent et multiplient les échanges et offrent la possibilité de prendre plus facilement la parole et d’intervenir dans le débat public. Dans Le cercle de craie, écrit pendant la seconde guerre mondiale, nous sommes dans une société archaïque où les puissants sont évincés et où finalement, ceux qui étaient juste en dessous, vont prendre le relais. Il vont  fabriquer une société quasiment aussi violente, injuste et archaïque que celle contre laquelle ils ont lutté. Que faisons nous aujourd’hui de nos révolutions et nos engagements, fédérateurs, porteurs incroyables d’espoirs ? La démocratie et la justice nécessitent un apprentissage plus complexe qu’il n’y parait.
Le texte aborde aussi et surtout la question de la filiation et interroge la famille aujourd’hui et les lois qui accompagnent ce ciment essentiel de la société. Là encore, le sujet est plus que d’actualité.

Bien que Brecht soit souvent joué, son théâtre n’est pas toujours accessible à tous. Comment avez-vous travaillé à faire « entendre » sa langue et à rendre compréhensible ce Cercle de craie caucasien?

Le cercle de craie est peut-être l’une des pièces de Brecht, les plus limpides. C’est bien entendu une pièce politique, mais le discours militant est moins présent que dans d’autres oeuvres. Nous sommes de plain-pied dans un théâtre épique, où Brecht dénonce certaines idées nazies en utilisant une fable ancienne, celle du jugement de Salomon. En plus de la filiation, il aborde notamment la question de la légitimité sur une terre : la pièce débute sur l’affrontement de deux villages qui se battent pour savoir qui est le plus légitime pour occuper la vallée : les anciens qui souhaitent y poursuivre une activité traditionnelle ou ceux, qui ont fui pendant la guerre, et reviennent avec des techniques différentes pour créer de nouvelles richesses. Il est bien entendu question ici de la présence de l’autre sur une terre et de la place que nous accordons aux étrangers et à la nouveauté. Ce sont des résonances qui ont toute leur pertinence aujourd’hui.
D’autre part, Brecht est un auteur à jouer. Souvent il écrivait les textes pendant le travail avec les comédiens. Nous avons abordé les répétitions dans ce sens : vivre les situations complètement, physiquement, émotionnellement, sans chercher dans un premier temps à faire entendre le sens profond ou la parole de Brecht. C’est elle qui s’est imposée à nous au fur et à mesure du travail, comme une évidence et non pas comme une construction intelligente. Le résultat – je l’espère – sera un spectacle qui repose essentiellement sur l’émotion. Ce travail devrait rendre le texte plus proche de nous.

Le fait d’être franco-allemand vous a-t-il une fois encore permis d’intervenir sur le texte original, ou vous êtes vous contenté d’agencer selon votre goût, ou votre intuition, la construction de la fable, à partir de la traduction française de Georges Proser ?

La traduction de Proser est très fidèle au texte original. Je me suis reposé sur elle en recentrant l’action sur le parcours de Groucha. J’ai travaillé dans une logique de « figures » : plutôt que d’accentuer les différences entre les 50 personnages que j’ai conservés (sur 90!),  j’ai cherché les points communs entre eux pour faire apparaître dix figures qui vont accompagner Groucha dans son combat. J’ai choisi aussi de réduire un peu le didactisme et le manichéisme que l’on peut ressentir parfois chez Brecht. Je crois qu’aujourd’hui les rapports de force sont plus complexes et que chacun porte une responsabilité à l’état de la société, peu importe où il se trouve dans l’échelle.

Également scénographe, vous êtes adepte de la sobriété, préférant aux décors chargés ou réalistes, des espaces nus, épurés et ouverts. Est-ce que ce sera le cas dans votre nouveau spectacle ?

Absolument ! Ce qui m’intéresse dans la scénographie, c’est d’ouvrir l’imaginaire. Nous sommes des « conteurs d’histoires » et je ne veux pas fabriquer des images, mais les suggérer pour que le spectateur les imaginent. Dans Marie Stuart nous avons fait apparaitre les couloirs d’une forteresse, un bord de mer, un couperet, uniquement avec du son, des lumières et des images.  Pour moi, la scénographie ne sert qu’à solliciter l’imaginaire du public. Elle doit permettre de structurer l’espace scénique, de délimiter les lieux, mais quelques lignes suffisent pour raconter et dire où l’on se trouve. J’aime me sentir artisan, je prend beaucoup de plaisir à fabriquer des images avec des outils très simples.  Pour Le cercle de craie j’ai travaillé à partir de deux plans inclinés en bois blond, qui vont être déclinés à l’infini pour représenter une montagne, un portail d’église, l’intérieur d’une maison, le tout manipulé à vue, accompagné de projections vidéo et de lumières . Nous allons jouer sur des oppositions et toujours au service de l’histoire.

De pièces en pièces, vous avez su constituer une sorte de troupe autour de vous : Bastien Capela votre vidéaste, Stéphanie Labbé ou Marie-Céline Tuvache vos comédiennes… Pourtant cette fois vous avez fait appel à de nouveaux venus comme Cyril Romoli pour la musique ou Sébastien Puech pour les marionnettes et les masques. Comment les avez-vous découverts et intégrés à votre groupe ?

Tout est affaire de rencontres. Ce projet est complexe dans les magnifiques artifices du théâtre qu’il nécessite.  J’ai préféré m’entourer de gens talentueux, pour qu’ils apportent leur regard et leur compétence. J’ai fait appel à Sébastien Puech, qui travaille entre autre avec Philippe Genty, car je voulais utiliser des marionnettes et il est l’un de spécialistes les plus appréciés. Ce spectacle qui réunit sur le plateau une cinquantaine de personnages dans différents lieux, à différents moments, demande de recourir à des artifices qui permettent de raconter cette histoire : nous sommes dans une épopée et il nous faut chercher des espaces, ainsi que des modes de narration différents. Les marionnettes, les masques et les costumes de ce projet sont la conséquence de la réflexion que je mène sur Le cercle de craie.

Avec des titres et des univers aussi différents que ceux de Frank Smith, Schiller, Koltès, Tennessee Williams, ou Mauvignier, auxquels vous vous êtes attaqué depuis vos débuts, il n’est pas facile de déceler une véritable ligne directrice. Est-ce une attitude assumée de votre part, ou est-ce qu’au contraire vous avez l’impression de creuser un sillon, même très personnel ?

Je crois que mes choix correspondent à mes questionnements au moment où je créé mes spectacles. Mes premiers spectacles ont été marqués par la recherche qui m’animait à cette époque, à savoir celle du langage et plus précisément le passage très ténu qui se situe entre la réflexion qui se manifeste à l’intérieur de soi, avant que les mots ne soient dits  : Mauvignier, Smith et Koltès m’ont amené sur ces terrains-là. Le fait d’exprimer, de s’exposer à travers le langage m’a beaucoup intéressé, peut-être aussi parce ce que je ne suis pas un champion sur ce terrain-là… Puis j’ai mené une réflexion autour du pouvoir, qui se poursuit avec cette pièce de Brecht. C’est peut-être aussi ça le théâtre, prendre le temps de s’interroger ensemble, de raconter, de partager, de transmettre et de recevoir. Peut-être qu’après Brecht, je vais entamer un nouveau cycle…







Rencontre

Rencontre
avec Fabian Chappuis et toute l’équipe artistique du spectacle le dimanche 10 février 2013 à l’issue de la représentation vers 17h45.
Entrée libre

Café Philo

Jeudi 21 février 2013 à 19h30 dans l’espace caféteria du Théâtre 13 / Seine
La Liberté
(lire le compte rendu)

Entrée libre sur réservation au 01 45 88 62 22 – une consommation au bar vous sera demandée.

Théa, agence de philosophie créée en 2012 par Flora Bernard, Marion Genaivre et Audrey Picard, propose au Théâtre 13 d’animer des ateliers philosophiques ouverts à tous et gratuits, dans l’espace restauration du Théâtre 13 / Seine. L’une des motivations fortes de Théa est de faire sortir la philosophie de l’université pour la faire entrer dans la vie de tous les jours, là où elle peut apporter un éclairage sur le vécu de chacun. Les ateliers philosophiques sont une occasion de prendre le temps de penser, de questionner, d’expérimenter l’écoute active.

Théa propose d’organiser des ateliers, dès janvier 2013 à raison de un par mois, qui touchent un thème abordé dans les pièces programmées par le Théâtre 13.




Le thème en lien avec Le Cercle de craie caucasien sera La Liberté.
L’Atelier aura lieu le jeudi 21 février 2013 à 19h30 dans l’espace caféteria du Théâtre 13 / Seine

Objectifs d’un atelier philosophique Théa.

L’atelier Théa a deux objectifs principaux :
– Proposer aux participants des éléments philosophiques de fond sur des sujets proposés
– Proposer aux participants de faire l’expérience de la pratique philosophique, notamment autour du questionnement, de l’écoute et de l’argumentation.

De manière plus spécifique, il s’agit de faire l’expérience :
– du questionnement en prenant le temps de poser la « bonne » question ;
– de l’écoute active, grâce à un véritable dialogue avec les autres participants ; le philosophe de Théa veillera à ce que les échanges ne tournent pas au café du commerce, débat d’opinions au cours duquel chacun donne son avis sans se soucier de celui des autres.
– du développement d’un argument
– de la remise en question personnelle suite à une réflexion philosophique

Durée : 1h30

Garde d’enfants

Garde d’enfants
dimanche 3 février 2013 pendant la représentation de 15h30 (6€ par enfant) – Spectacle de conte / atelier / goûter avec Carole Visconti.
Réservation indispensable 7 jours à l’avance au 01 45 88 62 22

Audio description

Audio description en direct pour les mal-voyants les jeudis et dimanches entre le 7 et le 24 février 2013 (tarif réduit pour les mal-voyants et un accompagnateur).
Réservation indispensable 7 jours à l’avance au 01 45 88 62 22

Distinctions & Prix

Le spectacle et la compagnie ont obtenu quatre distinctions en 2013

– Révélation masculine public pour Florent Guyot (rôle d’Azdak) par les Beaumarchais du journal Le Figaro
– Prix du jury au Festival d’Anjou
– Meilleur comédien pour Florent Guyot – Festival d’Anjou


D’autre part, ma compagnie a obtenu le Prix Théâtre Adami 2013

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