Le philosophe et la putain
T13 / Bibliothèque
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Le philosophe et la putain

texte Jacques Rampal
mise en scène Elsa Royer
Du 27 août au 4 octobre 2015
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Dès 12 ans 1h45

Sous la plume enlevée de Jacques Rampal (auteur de Célimène et le Cardinal) Diogène, le plus joyeux et le plus iconoclaste des philosophes, ressort de son célèbre tonneau pour semer la pagaille parmi les penseurs grecs, les déesses de l’Olympe, et les étroits d’esprit de tous les temps.

Mêlant vérité historique, anachronisme, philosophie, humour et mythologie, Jacques Rampal nous entraîne avec Le Philosophe et la Putain à deux époques de la vie de Diogène : peu avant la mort d’Antisthène, fondateur de l’école cynique, qui ne voulait pas pour élève de cet indiscipliné chronique ; puis trente-sept ans plus tard, peu avant la mort de Diogène cette fois, lorsqu’il découvre en la prostituée Hariola, une déesse particulière… et qu’il avoue ses sentiments avant de s’éteindre, victime selon la légende des chiens auxquels il aimait tant se comparer.

La pièce voit défiler auprès du célèbre tonneau une galerie de personnages truculents : Platon et Antisthène, Cratès (disciple de Diogène) et sa femme Hipparchia, délirant couple de débauchés caustiques, et enfin Alexandre le Grand, qui a tout mais rêve d’être Diogène… Parmi ces personnages historiques, Hariola (Aphrodite déguisée) ajoute une touche de surnaturel, de fantaisie et d’ironie.

Et ces personnages flamboyants parlent en vers ! Des vers à la fois percutants et irrévérencieux, que Jacques Rampal sait si bien manier… Des vers qui donnent envie d’écouter avec émerveillement, qui rendent évidente la philosophie, et qui parfois se muent en chansons.

Générique

Avec
François Chodat Antisthène,
Pierre-Yves Desmonceaux Platon,
Anne Jacquemin (Hariola),
Alain Leclerc Diogène,
Christian Pélissier Cratès,
Françoise Pinkwasser Hipparchia,
Yann Sundberg Alexandre

Musique Fabien Colella, Scénographie et costumes Danièle Rozier, Création lumières Antonio De Carvalho

Production Théâtre de l’Orange bleue, avec le soutien de la Spédidam. Spectacle créé en collaboration avec le Théâtre 13
 




Jacques Rampal

Après une licence de philosophie à Toulouse, Jacques Rampal « monte » à Paris au début des années 70 pour entrer aux éditions Fleurus et Bayard-Presse en tant que dessinateur et scénariste. Il intègre ensuite le journal Pilote, dirigé par René Goscinny, en tant que scénariste.

A la fin des années 70, il crée avec Morchoisne le journal iconoclaste Mormoil, où dessineront Franquin, Gil, Loup Forest, Binet, Loisel, Bouq, Letendre…

Dans les années 80, il dessine pour L’Evénement du Jeudi, Circus, L’Echo des Savanes, et lance une série d’albums humoristiques, dont le plus connu, Ces Animaux qui nous gouvernent, est vendu à plus de 400 000 exemplaires. Quatorze albums suivront, dont les deux derniers, Les Nouvelles Fables de La Fontaine,  sont édités par Luc Besson chez Intervista en 2007 et 2008.

Parallèlement, Jacques Rampal poursuit une carrière d’auteur dramatique. Sa première pièce, Célimène et le Cardinal, est créée en 1992 au Théâtre de la Porte-St-Martin avec Ludmila Mikaël et Gérard Desarthe, sous la direction de Bernard Murat. La pièce obtient 3 Molières et 7 nominations, dont 2 pour l’auteur (meilleur espoir et meilleur auteur). Cette pièce en vers sera jouée dans le monde entier, y compris aux Etats-Unis, puis reprise en 1996 au Théâtre de l’Oeuvre, et en 2006 au Théâtre du Lucernaire.

Au total, Jacques Rampal a écrit 12 pièces de théâtre, parmi lesquelles La Fille à la trompette, avec Danièle Lebrun et Jean-Marc Thibault, Les Fous de la Reine, avec Marthe Mercadier et Jean-Paul Farré, La Journée des dupes, créée à Luçon en juillet 2008 pour le festival Richelieu et reprise à Paris au Théâtre 14… Entre 1999 et 2004, il réside à Avignon en tant que metteur en scène, comédien et professeur auprès de la compagnie de Sylvie Doisy, le Théâtre de l’Aube.

Ses pièces vont du drame social contemporain (Infidèles) à la comédie légère (Qu’importe le Flacon) jusqu’à la tragédie classique en alexandrins (Le Galant sanguinaire) et la comédie antique (Diogène ou Le Philosophe et la Putain).

Elsa Royer

Titulaire d’une maîtrise de russe de l’Institut des Langues Orientales, Elsa Royer est passée par l’Ecole Florent, avant de jouer dès 1997 dans de nombreuses pièces avec la compagnie Tous Azimuts, au Festival d’Avignon, avec le Théâtre de la Tête Noire (Bouli Miro, de F. Melquiot, 2003-2005, La Ménagerie de Verre, 2006) etc… Elle a créé en tant que comédienne Métaphysique des Tubes, d’Amélie Nothomb (2005-2009). Elle a également joué dans des téléfilms (France 2, France 3, ARTE).

Elle commence sa carrière de metteur en scène en tant qu’assistante à la mise en scène auprès de Bernard Sobel (Théâtre de Gennevilliers), Christian Le Guillochet (Le Lucernaire), Y. Chenevoy (Théâtre Romain Rollan) et J. Philipson. Elle a signé trois créations avec sa compagnie, le Théâtre de l’Orange Bleue (Alice au Pays des Merveilles, en 1998, Le Troisième Sexe, en 2000-2001, Un Tramway nommé Désir, 2005-2009, tournée en France, à Paris au Théâtre Mouffetard, et dans les DOM-TOM). En commande, elle a mis en scène le spectacle pour enfants Les Contes Fantastiques (Théâtre de l’Envol), Vénus Hôtel (Dunkerque), deux pièces autour du roman noir dont elle avait également écrit les textes, Par Ici la Sortie (d’après Sin City) et Sherlock Holmes et la Poudre aux Yeux, et récemment Nouveau Joueur Détecté (dans le cadre de Dunkerque capitale culturelle 2013).

En 2008, elle est engagée au Riksteatern, Théâtre National de Stockholm (Suède) pour mettre en scène le spectacle Mitt Liv som Detectiv (Ma Vie de Détective Privée) de Malin Axelsson. Une tournée d’une soixantaine de dates a lieu en Suède, puis en France (notamment au Théâtre de l’Est Parisien).

Elle est l’auteur des spectacles Le Chant des Abysses (monté à la Cité des Sciences), et en commandes Le Regard Doux de la Tortue (commande du Théâtre de la Tête Noire), Plus Belle la Pièce et Manga Manga ! (commandes de l’Université du Littoral).

 

 

Edito

Par Colette Nucci – Directrice
 

C’était le  samedi 9 mai 2015,  au lendemain d’un jour férié, une lecture  autour de « la carte du temps » et de la question du Moyen Orient avait été organisée au Théâtre13 par Roland Timsit et David Ayala,  et nous nous demandions avec inquiétude si le public serait au rendez-vous  un samedi à 15heures, en plein milieu d’un pont  qui s’annonçait ensoleillé… Des acteurs aussi emblématiques que Simon Abkarian, Ariane Ascaride, Sami Bouajila, Cécile Garcia-Fogel , Roger Cornillac, avaient accepté sans hésiter,  sans répétition,  et parce qu’il s’agissait de lancer un cri de paix, de venir dire des textes de poètes israéliens et palestiniens au Théâtre13/Seine, et malgré le pont, malgré le beau temps, les spectateurs sont venus en masse et la salle était pleine !  Ce fut une parenthèse enchantée qui restera longtemps dans nos mémoires, comme résonnera longtemps la musique de ces textes portés en français, en hébreu, en arabe par les voix de ces artistes magnifiques réunis sur le plateau…

A l’heure où l’écran et le clavier sont en train de supplanter l’écriture à la main avec une plume ou un stylo, où l’image et la vidéo ont pris le pas sur la lecture de textes des grands écrivains d’hier et d’aujourd’hui, où l’on fait le triste constat que de plus en plus  de jeunes sont en échec  scolaire parce qu’ils ne maîtrisent ni l’écriture, ni la lecture, on ne peut que s’interroger sur l’efficacité de toutes les réformes qui ont été faites depuis quarante ans pour combattre les inégalités et n’ont fait que les creuser !

C’est la maîtrise de la langue qui doit être l’objectif principal de notre Education Nationale !  Parce que c’est cette maîtrise qui permet aux personnes de dialoguer intelligemment, de comprendre le sens des mots, d’avoir des arguments pour défendre leurs opinions… Quand on n’a pas les mots, c’est par la violence qu’on s’exprime, l’histoire est là pour nous le rappeler.

Mon père, qui fut instituteur en Algérie, m’a inculqué toute petite l’amour de la langue à travers la lecture de poèmes qu’il me lisait à haute voix, puis ce sont des professeurs de français qui prirent le relais, et je me souviens en particulier de madame Vannetzel , essayant de lire à ses élèves « A Villequier » de Victor Hugo, et refermant le livre dès les premiers vers en nous disant entre deux sanglots : « je ne peux pas mes enfants, pardon » ; comme elle je n’ai jamais réussi à lire ce poème à haute voix sans pleurer, et je souhaite à tous les collégiens d’avoir un jour un professeur comme elle,  passionnée par son métier, amoureuse de la langue française, et sachant transmettre à ses élèves cet amour des mots à travers les textes des grands écrivains et des poètes !

Jacques Rampal est un auteur contemporain qui a connu un immense succès avec « Célimène et le Cardinal » créé il y a vingt ans et régulièrement monté depuis ; Il a une particularité…toutes ses pièces sont en vers !  « Le Philosophe et la putain » pièce inédite de cet auteur ne déroge pas à cette règle, et ouvrira la saison 2015-2016 au Théâtre13, dans une mise en scène de Elsa Royer. L’occasion de redécouvrir Diogène, ce philosophe de l’Antiquité, iconoclaste, provocateur, ascète, ne s’agenouillant devant personne, et dont on se souvient surtout qu’il vivait dans un tonneau, et de sa célèbre réplique « Ôte-toi de mon soleil ! » à Alexandre le Grand venu lui rendre visite…

C’est une comédie !  Joyeuse, caustique, impertinente, musicale et…philosophique bien sûr !  Et puis un homme dont toute la vie fut en accord avec les idées qu’il défendait, aujourd’hui ça fait rêver, non ?


 

Notes d’auteur

Diogène l’Indigné

On le connaît mieux sous le nom de Diogène le Cynique, non au sens actuel du terme (impudent, éhonté), mais au sens philosophique, le Cynisme étant un des nombreux courants de pensée de la Grèce antique, qui prônait l’abstinence, le courage, la totale liberté, le retour à la Nature et condamnait les plaisirs : être cynique –  du grec kunikos, le chien –, c’était vivre hors des lois sociales, de la façon la plus austère mais aussi la plus heureuse, puisque le bonheur selon Diogène est dans le dénuement.

C’est pourquoi je souscris entièrement à l’idée d’Elsa Royer d’un « Diogène musical » : Diogène, c’est une force qui va, un joyeux ouragan, un fou chantant, même quand il hurle sa révolte face aux injustices toujours grandissantes, à la manière des Indignés d’aujourd’hui, même quand il se heurte à Antisthène, à Platon ou à ces deux vagabonds que sont Cratès et Hipparchia qui osent se présenter comme ses disciples, même quand il affronte Alexandre le Grand. Et même quand il hurle, il chante. Et quand il ne chante pas, il parle en alexandrins, c’est-à-dire en musique, avec tous les autres. Et toujours en musique, il cherche un homme, un homme digne de ce nom, introuvable, donc.

Mais cet anarchiste avant la lettre, d’une troublante modernité, est aussi le plus paradoxal des penseurs : obsédé par la notion d’égalité – avant celle de liberté –, il défend le régime de Sparte, terrible dictature où l’on embrigade les citoyens dès l’enfance, comme certains soixante-huitards admiraient la Chine de Mao Zédong…

Mais finalement humain, notre Cynique, qui, après avoir refusé l’amour comme étant la pire des prisons pendant toute une vie, finira par y succomber… juste avant de succomber pour de bon, dans les bras de la plus humaine des humains, lui qui « cherchait un homme », en la personne d’une divine prostituée…

Si l’Histoire est trop souvent « un éternel recommencement », c’est qu’on ne sait pas en tirer les leçons, s’imaginant qu’on pratique la philosophie du carpe diem alors qu’on cultive une mémoire de poisson rouge. Il n’y a rien de nostalgique dans ma passion pour l’histoire : sur les douze pièces que j’ai écrites, quatre seulement concernent le passé, et j’ai toujours eu le sentiment d’évoquer le présent en les écrivant.

En cette période troublée où l’avenir semble si incertain, ce proverbe sénégalais me vient souvent à l’esprit :
Quand tu ne sais pas où tu vas, retourne-toi et regarde d’où tu viens.

Jacques Rampal



Notes de mise en scène

Diogène, l’homme

« Moi, je serai toujours ce gêneur de Diogène
Qui, contre l’injustice aboie et morigène ! »

Diogène de Sinope est un célèbre philosophe de l’Antiquité grecque, appartenant à l’école cynique. Il est souvent représenté dans un tonneau lui servant d’habitation, ou tenant une lanterne à la main, délivrant son credo : « Je cherche un homme… »

Sa vie n’est connue que par des récits de témoins ou de disciples, mais elle est riche en anecdotes : ce personnage haut en couleurs a profondément marqué les athéniens de son temps… et les philosophes qui suivirent (d’Epictète à Michel Onfray, en passant par Nietzsche, Kierkegaard et Foucault). On lui a ainsi attribué la célèbre réplique « Ôte-toi de mon soleil » en réponse à Alexandre le Grand qui lui demandait ce qu’il voudrait… Adepte d’un ascétisme jouissif qui le faisait se comparer lui-même à un chien, il s’adonnait à la masturbation en public, nonobstant les convenances, et en concluait : « Ah, si on pouvait aussi faire disparaître la faim rien qu’en se frottant le ventre ! »

Il vécut dans le plus grand dénuement jusqu’à l’âge de 86 ans, ne s’en laissant compter par personne, pas même les plus grands. Il poussait sa liberté jusqu’à vouloir se détacher de tout sentiment. Il était sans conteste le personnage le plus subversif de son temps, et sa philosophie sans barrière continue à fasciner…



 

Diogène, la pièce

« Je suis Diogène de Sinope
Philosopheur et chien errant
Je n’ai qu’un œil et qu’une dent
Fils d’une chienne et d’un cyclope.
(…) Alors je vis dans l’indécence
Et si je ne bois que de l’eau
De la bonne eau de mon tonneau
C’est que je suis soûl de naissance ! » – Diogène.

Le personnage de la pièce de Jacques Rampal est en tous points conforme à cette légende peu banale : provocateur, espiègle, profond et flamboyant, ce Diogène n’a peur de rien ni personne… sauf de l’amour qui naît en lui pour la mystérieuse Hariola.

Mêlant vérité historique, anachronisme, philosophie, humour et mythologie, Jacques Rampal nous entraîne à deux époques de la vie de Diogène : peu avant la mort de son mentor Antisthène, fondateur de l’école cynique, qui ne voulait pas pour élève de cet indiscipliné chronique ; puis trente-sept ans plus tard, peu avant la mort de Diogène cette fois, lorsqu’il découvre en la prostituée Hariola, la déesse de l’amour Aphrodite… et qu’il avoue, comme une faiblesse, ses sentiments pour elle avant de s’éteindre, victime selon la légende des chiens auxquels il aimait tant se comparer.

La pièce voit défiler auprès du tonneau de Diogène une galerie de personnages truculents ou impressionnants : Platon et Antisthène, qui veulent faire revenir Diogène à des idées moins iconoclastes et se heurtent à un mur, Cratès (disciple de Diogène) et sa femme Hipparchia, délirant couple de débauchés sales et caustiques, et enfin Alexandre le Grand lui-même, qui a tout mais rêve d’être Diogène… Tout autour de ces personnages historiques, Hariola (Aphrodite déguisée) ajoute la touche de surnaturel, de fantaisie et d’ironie qui permet de mieux comprendre encore le caractère de Diogène, son contraire, amoureux malgré lui.

Et tous ces personnages flamboyants parlent en vers ! Non pas des vers pompeux et difficiles de manuels scolaires, mais ceux, à la fois simples, beaux, percutants et irrévérencieux que Jacques Rampal sait si bien manier depuis « Célimène et le Cardinal »… Des vers qui donnent envie d’écouter avec émerveillement, qui rendent évidente la philosophie, qui sont parfaitement contemporains, parfois coquins, et qui se muent en chansons.

Car ces grecs anciens chantent, et pas qu’un peu ! Diogène chante sa vision du monde, Hariola chante son amour et le plaisir d’être descendue de son Olympe, Cratès et Hipparchia chantent leur saleté délicieuse, et Diogène chante qu’il « cherche un homme »… C’est évident, nous ne sommes pas en pleine tragédie grecque, mais dans une comédie presque musicale, pétillante d’intelligence, prête à réconcilier les érudits et les moins lettrés par le biais de l’impertinence de l’infatigable Diogène…

Un spectacle joyeux et musicalla philosophie fait rire, réfléchir et rêver

« Je chante la vie sur la Terre
Car ne te fais pas de souci
On est bien plus heureux ici
Que dans l’Olympe légendaire. » – Hariola.

Dès la première lecture de la pièce, un feu d’artifice m’est apparu… Que ces personnages étaient attachants, comme ils disaient bien les choses, et comme l’ensemble était coloré et musical grâce au seul pouvoir des mots ! Je voudrais retranscrire sur scène cette jubilation originelle, qui dépoussière définitivement ce qu’on appelle l’Antiquité. Et quoi de mieux que de rendre avant tout ces couleurs et cette musique, dans une modernité qui nous est familière ?

Pour cela, la scénographie ne peut pas être austère : c’est un univers singulier et très visuel, issu de la bande-dessinée. Le port de Corinthe et le célèbre tonneau font ainsi partie d’une page graphique et stylisée, dans le style d’Hugo Pratt, qui ramène au présent sans toutefois dénaturer ce passé. Les deux actes, deux époques différentes de la vie de Diogène, se trouvent nettement différenciés par leurs couleurs, comme une page dessinée : premier acte dans les tons bleus (la mer, la jeunesse, l’air vif), deuxième acte dans les tons ocre et terre-de-sienne (comme le tonneau-amphore de Diogène, tout le monde vieillit et se craquèle…).

Et les vers, si gourmands, lorsqu’ils se changent en chansons, sont de véritables refrains qui restent en tête autant que les facéties de Diogène. Le compositeur Fabien Colella se charge de mettre quelques passages en musique, sans oublier pour autant qu’il s’agit avant tout de théâtre. Les chansons sont jouées, comme le reste du texte.

L’amour, au centre du texte (l’amour contre lequel lutte Diogène, l’amour des mots, la passion charnelle d’Hariola pour Alexandre, et sa passion amoureuse pour Diogène) est également au centre de la mise en scène. Il est là, concret, tangible, à travers le personnage de la déesse de l’amour, qui le révèle en chacun d’un effleurement, d’un regard… ou parfois plus.

Au temps de Diogène, la philosophie faisait partie de la société et on la recherchait avec avidité ; avec ce spectacle, j’aimerais qu’elle fasse rire, qu’elle fasse réfléchir, et qu’elle fasse rêver… Loin d’être austère, elle évolue dans un univers graphique, s’insinue dans des chansons, suit les gestes de l’amour, coule dans les vers modernisés, et déborde en éclats de rire.

Elsa Royer

 

 

Extraits de presse

La pièce est un mélange de vérités historiques, de contenus philosophiques, d’humour et de surnaturel et d’anachronismes. La pièce est impressionnante, elle est écrite en vers et elle est magnifiquement bien jouée. Les coups de cœur de Christophe Combarieu – LCI

La langue de Jacques Rampal brillante, lustrée s’accorde à la mise en scène d’Elsa Royer qui a choisi un décor de bande-dessinée. Tous les comédiens épatants forment une ronde de silhouettes philosophiques, de comédie.
Le philosophe et la putain est un conte qui finit bien, instructif comme tous les contes, qui fera rêver en vers et en musique les philosophes en herbe.
Évelyne Trân – Le Monde.fr

Isolé dans un décor portuaire qui confond sa coquille en stèle funéraire, le Cynique de Jacques Rampal, la tête et les jambes dépassant souvent à peine de son tonneau, se plaît tantôt au plaisant pastiche de maximes philosophiques tantôt à l’anachronisme désopilant, qui le place sur une Olympe réunissant Nietzsche, Pascal, Voltaire ou encore Spinoza. Dans une voix caverneuse martelant les diérèses de ses alexandrins, le charisme d’Alain Leclerc traduit aussi bien la folie que le génie du Diogène qu’il campe. Et s’il use de toute la richesse du langage et de la beauté de la pensée, c’est pour finalement révéler le « prince des mots » qu’il est. Cathia Engelbach – Theatrorama

Le tout étant d’une tenue impeccable, agréable à voir et entendre tout en restant distrayant. Nous n’en attendions pas moins de cet auteur. Simone Alexandre – Theatrauteurs

Tournures bien envoyées, anachronismes sympathiques, il y a de jolis moments. Mathieu Perez – Le Canard Enchaîné


Extraits vidéo

Rencontre

Rencontre
avec Jacques Rampal, Elsa Royer
et toute l’équipe artistique du spectacle
le dimanche 13 septembre 2015 à l’issue de la représentation vers 17h45 (entrée libre).


Garde d’enfants

Garde d’enfants
dimanche 20 septembre 2015 pendant la représentation de 16h (6€ par enfant de 5 à 11 ans).
Spectacle de conte / atelier / goûter avec Carole Visconti (réservation indispensable).

Galerie

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