Invisibles
T13 / Glacière
En quête de son père inconnu, un jeune homme, à la mort de sa mère, va découvrir l’existence cachée des chibanis («cheveux blancs», en arabe), travailleurs immigrés venus d’Afrique du Nord, à jamais éloignés du pays natal.
Martin Lorient, 27 ans, remonte le fil de son histoire, jusqu’à un père qu’il n’a pas connu. Ce récit des temps modernes débarque notre jeune héros dans un lieu retranché, aux oubliettes de notre monde pressé : un foyer Sonacotra. Autour d’une table en formica, cinq chibanis – cinq «cheveux blancs» – jouent aux dominos… pour oublier que la vraie vie leur a glissé entre les mains : travailleurs immigrés, ils ont quitté leur pays, leur famille, pour bâtir la France des trente glorieuses. Devenus « inutiles », ils se voient confisquer leurs vieux jours ; retourner au pays, où les leurs ne les attendent parfois plus, c’est renoncer à leur pension. Ni d’ici, ni plus tout à fait de là-bas. Une colère sourde les traverse sans jamais altérer le regard sage et taquin qu’ils posent sur notre société déshumanisée. Nourri de témoignages, le souffle du récit rattrape l’Histoire, très loin du théâtre documentaire. Ce choeur d’hommes, et la présence fantomatique des femmes, font oeuvre de mémoire avec un lyrisme rare et un humour insoupçonné. On en ressort éclairés et bouleversés. Une quête initiatique sans concession, avec des corps, des visages, des voix que nous n’avons pas l’habitude de voir ni d’entendre.
Générique
Avec
David Arribe, Martin
Angelo Aybar, Majid
Azzedine Bouayad, El Hadj
Azize Kabouche, Hamid
Kader Kada, Shériff
Lounès Tazaïrt, Driss
Et la participation de Chantal Mutel, Louise
Dramaturgie Natacha Diet, Assistante à la mise en scène Clotilde Sandri, Musique Frédéric Minière et Alexandre Meyer, Scénographie Michel Gueldry, Création lumière Renaud Lagier, Création vidéo Quentin Descourtis, Costumes Marion Mercier, Stagiaire costumes Olivia Ledoux, Régie générale François Dupont, Régie son et vidéo Frantz Parry, Régie lumière François Thouzet, Maquillage Sylvie Giudicelli
Production déléguée MC2 : Grenoble, coproduction Maison de la culture de Bourges, Le Granit / scène nationale de Belfort, Repères / groupe de création artistique, Théâtre Liberté / Toulon, Théâtre Vidy-Lausanne, Le Domaine d’O / Domaine départemental d’art et de culture de l’Hérault pour l’accueil en résidence. Avec le soutien de : Le CENTQUATRE, La Cie Repères, groupe de création artistique, est subventionnée par la DRAC Rhône-Alpes, la région Rhône Alpes, le conseil général de l’Isère et la ville de Grenoble. Le texte Invisibles, la tragédie des chibanis a reçu l’aide à la création du Centre national du Théâtre, le soutien de la SACD à l’auteur, et celui de l’association Beaumarchais. Il est publié aux éditions Actes Sud Papiers. Ce projet a bénéficié du dispositif SACD et SYNDEAC. Coréalisation Théâtre 13.
Note d’intention
Entre les deux rives de la Méditerranée
Parfois on en croise un dans la rue et subitement on le voit. On le voit parce qu’il est arrêté avec une attention particulière, au milieu des passants pressés, il regarde. Concentré, immobile, silencieux, il regarde pendant des heures, le travail des grutiers, des manoeuvres qui s’agitent, casques sur la tête. Puis il s’éloigne à petits pas, il est vieux, il a mal à la jambe, on se demande où il va…
Parfois on en voit un autre dans un café. Il est seul. Il a une consommation devant lui mais il ne boit pas. Son corps, son allure, sa façon de se tenir très droit, d’être endimanché, raconte une histoire qu’on aimerait bien entendre. Mais il ne parle pas. Visiblement il n’attend personne. Aucune femme ne le rejoint, aucun camarade pour jouer aux dominos, aux cartes, ou boire un coup avec lui.
Qui sont-ils ? Des travailleurs immigrés, écartelés entre les deux rives de la Méditerranée, qui ont vieilli ici, en France. Ils sont restés seuls, pour des raisons diverses. Ils ne sont pas rentrés au pays. La France est devenue leur pays, ils y ont apporté leurs rêves, mais ils sont devenus des fantômes. Ils ont asphalté les routes, construit les HLM, sorti des quantités de pièces détachées des chaînes et des machines-outils. Ils n’ont pas ménagé leur peine, ils ont bien contribué à ces «trente glorieuses», ces années de reconstruction accélérée de l’économie.
Mais dans l’inconscient collectif ces travailleurs étrangers sont immortels, parce que continuellement interchangeables.
Ils ne sont pas nés, ils ne sont pas élevés, ils ne vieillissent pas, ils ne se fatiguent pas, ils ne rêvent pas, ils ne meurent pas, ils ont une fonction unique : travailler.
Aujourd’hui la bataille économique s’est déplacée sur d’autres terrains. Jetés par dessus bord, en même temps que la classe ouvrière et la lutte qui allait avec. Leur pouvoir d’achat étant nul, ils sont devenus invisibles.
Doublement reniés, en tant qu’ouvriers et en tant qu’immigrés, ils n’osent parler de leurs métiers avec fierté. Les fonderies, les chaînes, les mines, ils les ont pourtant nourries de leur vie.
Dans la mythologie, le royaume d’Hadès (épithète signifiant « l’invisible »), celui qui arrivait à entrer dans le royaume des morts, pouvait observer, interroger les ancêtres, et revenir dans le monde des vivants, fort de cette sagesse, à une condition: celle de ne pas s’asseoir sur « la chaise d’oubli »
Faire surgir la parole de ces invisibles
Tout le monde sait que ces hommes ont souffert, tout le monde connaît l’exploitation industrielle dont ils ont été victimes. Tout le monde a entendu parler, de près ou de loin, de cette génération qui a dû baisser la tête pour survivre, intériorisant ainsi la honte, l’humiliation et la haine.
Maintenant qu’est ce qu’on fait avec ça ? Comment rire et s’amuser de ça par exemple ? Comment briser ce cliché ?
J’ai vu mon père joyeux, ayant des fous rires pas possibles avec ses amis. Ils se charriaient les uns les autres et tous finissaient la soirée en parlant du bled, de la famille et de tous leurs projets futurs. Ils riaient car ils étaient conscients de leur décalage et de la dureté du monde dans lequel ils vivaient.
Mon père a mis quinze ans avant d’obtenir son code de la route et à cause de ça il ne pouvait pas passer le permis de conduire. C’était devenu le sujet principal de toutes les réunions et tout le monde allait de son avis pour expliquer cette malédiction. Certains même lui avaient proposé de lui ramener spécialement du bled un sorcier rien que pour lui pour le débarrasser du mauvais oeil et en finir avec ce code de la route (je pourrais en faire un film !!).
Mais le jour où il a enfin obtenu le permis de conduire, alors là !
Tout le monde a débarqué à la maison, mon père avait invité un groupe de musique, ma mère s’est mise à cuisiner pour tout un régiment et tous les invités ont remonté leurs manches et donné un coup de main pour que la fête soit la plus belle du moment.
Et pour clôturer la soirée mon père a annoncé à tout le monde :
« Demain on prend toutes les voitures et on va à la ville acheter du savon, du shampooing et du parfum, et après on va tous se baigner au lac… Et vous me laissez passer devant… »
Tout le monde ne connaît pas, les joies, les petits bonheurs du quotidien, les amitiés tissées au fil du temps, l’attachement viscéral à la terre d’accueil et toutes ces aventures humaines positives qui ont transformé et modelé ces hommes.
C’est dans ces paradoxes du quotidien et sans complaisance que la parole de ces invisibles doit surgir. Une parole audible. Sans concession, avec des corps, des visages, des voix, que nous n’avons pas l’habitude de voir, ni d’entendre.
Pour moi la nécessité de ce projet se trouve à un endroit très particulier : un endroit où je pourrais être un petit enfant assis sur les genoux d’un de ces Chibanis qui me raconte des histoires et qu’on puisse rire ensemble.
Dans cette proximité privilégiée, je veux garder ma place d’enfant assis sur ses genoux et respecter la pudeur, la fierté et la noblesse de ces ancêtres. C’est avec tout ce respect et cette délicatesse, qu’il faut brancher le détonateur et faire exploser des moments de vérité, avec toute la violence, la cruauté et la drôlerie qui vont avec.
Parole à la fois théâtrale et poétique
Le thème est tellement immense qu’il pourrait engloutir tout le propos dans une série de clichés. Le danger serait de se retrouver avec une myriade de témoignages très beaux et très touchants, et c’est justement ce qu’il faut éviter.
Alors comment rendre cette parole à la fois théâtrale et poétique ? Comment dépasser le traitement cinématographique pourtant si puissant ? Enfin comment donner corps à ces invisibles de manière évidente et sans artifices ? D’abord il n’y a pas de leçon à donner, le spectateur est assez outillé pour voir, entendre et deviner les choses. Donc le travail sera surtout axé sur une mise en place de situations, dans un univers bien défini où le jeu des acteurs aura une importance centrale.
C’est dans cette configuration et dans un travail d’interactions très minutieux entre les interprètes que les situations offriront ces petites étincelles si précieuses au théâtre.
Ce qui importe, c’est de voir vivre en direct ces chibanis, les voir se débrouiller avec leur quotidien, leurs petites habitudes, leurs manies, leurs phobies et tous ces réflexes conditionnés qui en disent tellement sur leur parcours. Ensuite et plus en profondeur, il y a des fantômes, des voix qui rôdent autour.
Qui sont ils ? Que veulent ils ? Peut-être des frères, des mères, des ancêtres, des amours, des ennemis… Toutes ces voix sont là et demandent à être écoutées. Elles veulent elles aussi raconter des histoires, chanter une berceuse, parler la langue des ancêtres, et rappeler qu’il existe un passé puissant qui conditionne le présent et dessine l’avenir…
Cette dimension céleste sera importante pour illustrer toute la verticalité, le lyrisme du propos. Elle contribuera à insuffler une forte dose de vertige qui viendra contredire le côté terre-à-terre, le pragmatisme des personnages et participera à l’épaisseur du récit.
Dans ce va-et-vient et à la dialectique de ces deux dimensions, la mise en scène viendra trouver sa place.
Processus d’écriture
Une première étape : recueil de la parole
Pour cela un travail vidéo, audio et de photographie va être effectué dans des foyers, des cafés sociaux, près des mosquées, devant les montées d’immeubles. Cette étape très délicate, va demander du temps, un temps nécessaire et incompressible. L’idée est de se rapprocher le plus possible de ses hommes qui ne parlent pas beaucoup ou très peu.
Gagner un peu la confiance de ces chibanis et recueillir des expériences, des histoires, des souvenirs d’enfances etc… Creuser lentement pour atteindre peut être des pépites d’or, des petites graines de vérités qui font tellement de bien aux oreilles.
Se servir également des recherches sociologiques, des thèses, des ouvrages et documentaires vidéo et audio qui parlent très bien de ces hommes. Enfin rencontrer les médiateurs d’associations, les assistantes sociales et les personnes qui accompagnent cette population fragile au quotidien.
J’en ai parlé à des amis d’enfance et certains m’ont dit en éclatant de rire :
« Tu veux faire parler nos pères …. Bonne chance !!!… »
Oui j’ai envie de faire parler nos pères, les faire parler même un tout petit peu. Questionner cet héritage silencieux, lui donner la parole pour ne pas oublier.
La seconde étape : dramaturgie
Ecouter ces témoignages, travailler sur la trame d’une histoire prédéfinie, repérer les thèmes récurrents, définir des personnages et leur univers. Début de l’écriture.
La troisième étape : test avec les acteur.
Vérifier la solidité de certaines scènes avec les acteurs. Ils seront cinq pour tester des passages déjà écrit. Utiliser l’outil d’improvisation pour décoincer certains passages. Faire également confiance aux propositions des acteurs pour nourrir l’histoire. L’idée est d’observer les problèmes rencontrés avant la finalisation de l’écriture. Ces acteurs seront professionnels, âgés et d’origine maghrébine.
Quatrième étape : finalisation de l’écriture
Cette phase est un aller-retour entre le travail à la table et la scène. Très souvent des idées fonctionnent à la lecture, et coincent complètement sur le plateau. Le texte trouvera toute sa précision au fur et à mesure des répétitions.
Nasser Djemaï
Nasser Djemaï
Après des études techniques, Nasser Djemaï travaille dans l’industrie papetière et suit des cours de théâtre en parallèle. À 23 ans, il décide d’entreprendre une formation professionnelle d’acteur. Après l’obtention du concours, il entre à l’École nationale supérieure de la Comédie de Saint-Étienne en 1995 et travaille sous la direction d’une vingtaine de formateurs comme Mario González, René Loyon, Émilie Valentin ou Alain Marcel. Il part ensuite en Grande-Bretagne à la Birmingham School of Speech and Drama où il est choisi pour représenter l’école à un festival du Théâtre national de Londres où il remporte le premier prix. Il est alors repéré par un agent artistique et tourne un téléfilm dans lequel il interprète le rôle principal. Il s’inscrit également à la British Academy Of Dramatic Combat où il pratique l’escrime et plusieurs sports de combat et obtient une maîtrise avec les félicitations du jury. En 1999, il s’installe à Londres et décroche un rôle au théâtre Almeida dans une pièce d’Ostrovski, The Storm. Dès son retour à Paris, il se perfectionne auprès de metteurs en scène comme Joël Jouanneau, Philippe Adrien, Robert Cantarella, Alain Françon. Il travaille avec la compagnie René Loyon dans une tournée des Femmes savantes de Molière. Engagé au centre dramatique national de Dijon en 2001, il joue notamment dans Algérie 54-62 au théâtre national de La Colline et en tournée. En 2003, il décide de mettre en scène ses textes et écrit sa première pièce, Une étoile pour Noël, qui reçoit le prix Sony-Labou-Tansi 2007. Comédien et dramaturge, Nasser Djemaï est sans aucun doute l’un des nouveaux talents de la nouvelle génération.
Extraits de presse
« Nasser Djemaï réussit un pari trop rare dans le théâtre français : entrer dans le vif d’un sujet de société, appuyer là où ça fait mal et faire rire en même temps. » Le Monde
« De souvenirs entendus en paroles récoltées […] Nasser Djemaï a pu enrichir ces silhouettes jusqu’à en faire de vrais personnages de théâtre. Tous très charnellement présents. Et quels personnages ! » Télérama
« Un objet théâtral rigoureux […] où s’allient avec bonheur la justesse sociologique et un lyrisme pudique. » L’Humanité
« Avec leur jeu sensible, les cinq comédiens arabophones incarnent des hommes déracinés, tantôt faibles, tantôt grands. Chose rare et précieuse dans les oeuvres consacrées à l’immigration, ils le font sans misérabilisme. » Politis
« Nasser Djemaï signe une pièce d’une grande beauté, pudique et tendre, sur le fil entre témoignage et fiction. » Théâtral magazine
Garde d’enfants
Garde d’enfants
dimanche 29 septembre 2013 pendant la représentation de 15h30 (5€ par enfant).
Spectacle de conte / atelier / goûter avec Carole Visconti
Audiodescription
Audio-description jeudi 3 octobre 2013 à 19h30 et dimanche 13 octobre 2013 à 15h30
Rencontre
Rencontre avec Nasser Djemaï et toute l’équipe artistique du spectacle le dimanche 6 octobre 2013 à l’issue de la représentation vers 17h20
Café Philo
Café philo autour du thème La Société, jeudi 17 octobre 2013 à 19h30 au Théâtre 13 / Seine
Entrée libre sur réservation au 01 45 88 62 22 – une consommation au bar vous sera demandée.
Théa, agence de philosophie créée en 2012 par Flora Bernard, Marion Genaivre et Audrey Picard, propose au Théâtre 13 d’animer des ateliers philosophiques ouverts à tous et gratuits, dans l’espace restauration du Théâtre 13 / Seine. L’une des motivations fortes de Théa est de faire sortir la philosophie de l’université pour la faire entrer dans la vie de tous les jours, là où elle peut apporter un éclairage sur le vécu de chacun. Les ateliers philosophiques sont une occasion de prendre le temps de penser, de questionner, d’expérimenter l’écoute active.
Objectifs d’un atelier philosophique Théa.
L’atelier Théa a deux objectifs principaux :
– Proposer aux participants des éléments philosophiques de fond sur des sujets proposés
– Proposer aux participants de faire l’expérience de la pratique philosophique, notamment autour du questionnement, de l’écoute et de l’argumentation.
De manière plus spécifique, il s’agit de faire l’expérience :
– du questionnement en prenant le temps de poser la « bonne » question ;
– de l’écoute active, grâce à un véritable dialogue avec les autres participants ; le philosophe de Théa veillera à ce que les échanges ne tournent pas au café du commerce, débat d’opinions au cours duquel chacun donne son avis sans se soucier de celui des autres.
– du développement d’un argument
– de la remise en question personnelle suite à une réflexion philosophique
Durée : 1h30
Extrait vidéo
Tournée 2013/14
Invisible sera en tournée toute la saison, en France et en Ile-de-France et en Suisse
Calendrier :
> Théâtre de la Croix-Rousse – Lyon du 23 au 26 octobre 2013
> Théâtre Firmin Gémier / La Piscine – Châtenay-Malabry 26 novembre 2013
> ATP, Gare du midi – Biarritz 5 décembre 2013
> Théâtre Romain Rolland – Villejuif 13 décembre 2013
> Équinoxe, scène nationale – Châteauroux 19 décembre 2013
> Archipel, Théâtre de la Haute Ville – Granville 14 janvier 2014
> Théâtre des Chalands – Val-de-Reuil 17 janvier 2014
> Le Grand T Nantes – Tournée en Loire-Atlantique du 21 au 30 janvier 2014
> Espace culturel de la Fleuriaye – Carquefou 1er février 2014
> Fontenay en scènes – Fontenay-sous-bois 5 février 2014
> Espace culturel du château des Rochers – Nogent-sur-Oise 8 février 2014
> ATP, Théâtre municipal – Roanne 12 février 2014
> Théâtre La Baleine – Rodez 20 février 2014
> Théâtre de la Maison du peuple – Millau 22 février 2014
> Théâtre des Quartiers d’Ivry du 6 au 16 mars 2014
> Théâtre Théo Argence – Saint-Priest 21 mars 2014
> Théâtre du Cormier – Cormeilles-en-Parisis 25 mars 2014
> Théâtre de Goussainville 27 mars 2014
> Salle CO2 – La Tour de Treme, Suisse 5 avril 2014
> Théâtre Beno Besson – Yverdon-les-Bains, Suisse 8 avril 2014
> Théâtre de Vevey – Suisse 11 avril 2014
> Théâtre national – Nice 17 et 18 avril 2014
> Espace culturel Boris Vian – Les Ulis 6 mai 2014
> Théâtre de Rungis 16 mai 2014
> Théâtre La Colonne – Miramas 23 mai 2014